Achraf T, Zakaria D, Youssf M et Jawad H, les quatre présumés coupables du crime d'un commerçant à la rue Jamal Eddine Al Afghani, en plein centre de la cité ismaïlienne, sont revenus mercredi sur les lieux de leur forfait pour reconstitution du meurtre en présence du substitut M.Abdellah Lachouch. Un soleil de plomb domine cette rue très fréquentée qui donne sur le passage à niveau des chemins de fer permettant l'accès à la nouvelle gare de la CTM. Une foule dense et bariolée se bouscule autour du commerce du défunt, connu par tous les habitants du quartier pour sa gentillesse et sa grande disponibilité. Entre dégoût, incompréhension et horreur, la reconstitution du crime est devenue quasiment insupportable lorsque les présumés coupables font leur apparition, entourés d'un impressionnant dispositif de sécurité. Ce sont de jeunes personnes âgées entre 17 et 2O ans selon une source policière. Ils cherchaient un crime parfait, ils commettent un crime gratuit. Exploitant les circonstances de ce mercredi 13 janvier où les rues étaient quasiment désertes et les passants très rares en raison de la retransmission de deux matchs de football, l'un comptant pour le premier tour de la coupe d'Afrique et l'autre concernant le championnat espagnol entre Barcelone et Séville, les quatre inculpés se partagèrent la tâche. Deux, en vigiles, sont restés aux aguêts pour surveiller la rue, les deux autres se sont engouffrés dans l'épicerie, descendus le rideau de la boutique, et prenant par surprise la victime Hassan Haliba, ils le blessèrent mortellement à coûps de couteau. Après avoir commis leur forfait, ils quittèrent les lieux laissant la victime, agonisante, gémir de douleurs. C'est un marchant de cigarettes en détail, venu s'approvisionner chez Hassan qui a aperçu que quelque chose ne tournait pas rond. La boutique n'est pas entièrement fermée et il n'y avait pas de lumières. S'approchant, il a entendu les gémissements de la victime. Il avertit la police qui intervient sur le champ. La victime est transportée d'urgence à l'hôpital Mohamed V pour recevoir les soins. Mais Hassan allait succomber à ses blessures, le samedi 17 janvier, après avoir sombré dans un état comateux pendant deux jours. Les présumés coupables pensaient avoir réussi le crime parfait, ne laissant que très peu d'indices de leur passage, mais l'enquête minutieuse menée par les services de la police de Meknès a permis d'arrêter les assassins présumés en un temps record. Les quatre jeunes délinquants, connus par les services de police pour leurs antécédents judiciaires, ont reconnu leurs forfaits. Le mobile du crime serait donc tout bêtement le vol. Le coffre du magasin de la victime ainsi que des paquets de cigarettes et des cartes de recharge de téléphones portables ont été dérobés. Un crime donc pour quelques centaines de dirhams...