À peine réélu à la tête de l'Etat algérien avec un score «démocratiquement nord-coréen» de 94,65%, le président Abdelmadjid Tebboune entame son second mandat en renouant avec son passe-temps favori: s'en prendre à son voisin marocain. Dans une longue diatribe mêlant complotisme et victimisation, le ministère algérien des Affaires étrangères a annoncé, le 26 août, le rétablissement avec effet immédiat de l'obligation de visa d'entrée sur son territoire pour tous les ressortissants étrangers détenteurs d'un passeport marocain. Cette décision n'a surpris personne, tant la frénésie du régime algérien est devenue pain quotidien. Encore moins surprenant est le fait que ce même régime fasse fi de tout sentiment d'honneur et de dignité en s'attaquant directement au "peuple frère" marocain, alors que les usages et coutumes diplomatiques voudraient que l'on dissocie les dirigeants des peuples. L'imposition des visas aux Marocains n'est que le dernier maillon d'une chaîne d'événements s'étalant depuis 1975, avec le déplacement forcé de dizaines de milliers de Marocains hors du territoire algérien, en passant par l'expulsion des agriculteurs d'Al-Arja de leurs terres ancestrales en 2021, puis, deux ans plus tard, par le meurtre de deux jet-skieurs ayant eu la malchance de franchir les frontières maritimes. On a beau retourner la question dans tous les sens, il reste difficile de comprendre comment cette décision pourrait réellement nuire au Maroc et à ses citoyens. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce pays est loin d'être une destination touristique ou d'affaires prisée. Le régime algérien se tire même une balle dans le pied, puisque, désormais, ses agents agitateurs, comme Aminatou Haidar, de nationalité marocaine rappelons-le, devront pointer au consulat algérien avant d'aller fanfaronner dans les camps de Tindouf. Sans oublier les générations d'artisans marocains qui ont laissé leur empreinte et transmis leur savoir-faire unique dans l'architecture, la gastronomie et la couture traditionnelle aux Algériens, au point qu'aujourd'hui, ces mêmes Algériens en revendiquent la paternité.