Face à l'afflux massif de centaines de migrants, dont des mineurs et des subsahariens, venus des quatre coins du pays, les autorités marocaines ont déployé, en urgence, un dispositif sécuritaire de grande envergure au nord pour les empêcher d'entrer illégalement à l'enclave. Ce déploiement s'est avéré efficace à l'issue d'une nuit de vive tension. Récit. La commune de Fnideq a été le théâtre d'une nuit de tension après que des centaines de migrants, dont des ressortissants subsahariens, s'y sont rués pour tenter de pénétrer ensuite à Sebta par tous les moyens.
À l'appel d'un réseau d'agitateurs sur les réseaux sociaux, ces derniers se sont rendus à plusieurs villes du nord où ils se sont rassemblés avant de passer à l'acte déclenchant ainsi une forte réaction des autorités marocaines qui ont déployé un dispositif sécuritaire d'une rare ampleur.
Un message codé "15/09" a envahi la toile. Il s'agit d'un appel au rassemblement lancé pour inciter les gens à quitter le pays et se rassembler, ce dimanche, devant la clôture.
Dans cette commune balnéaire, située à quelques kilomètres de Sebta, les forces de l'ordre se sont déployées le long du littoral afin d'empêcher un éventuel afflux migratoire vers l'enclave.
Plusieurs vidéos, massivement partagées sur les réseaux sociaux, montrent des colonnes d'estafettes et de voitures blindées avec des sirènes ininterrompues, stationnées le long de la côte. D'autres contingents se sont déployés dans plusieurs zones contiguës pour limiter la marge de manœuvre des groupes de migrants.
À Tanger, les éléments de police ont multiplié les opérations de contrôle des transports collectifs, dont les bus et les taxis tout en se déployant en masse au niveau des gares afin d'intercepter de façon préventive les personnes soupçonnées de prendre part à ce coup de force migratoire. Le contrôle des identités a permis d'identifier des suspects venus de régions lointaines. 70% d'entre deux seraient des mineurs et des individus très jeunes, selon El Mundo.
Des actes de violence ont été signalés, pendant la nuit du samedi à dimanche, après que des hordes de candidats ont tenté de se cacher au sein des quartiers de Fnideq à l'abri des regards avant de prendre le chemin vers Bab Sebta. Chacun a son bout de chemin. Les uns ont tenté de nager vers l'enclave tandis que d'autres ont préféré passer par la clôture terrestre.
En dépit de la forte intervention des forces de l'ordre, secondées par la Gendarmerie royale et les forces auxiliaires dans les environs de Sebta, quelques dizaines de migrants ont pu arriver, ce matin, près de la clôture. Ils ont été repérés dans les alentours montagneux près du poste de Trajal. Toutefois, leurs tentatives ont été vouées à l'échec vu qu'ils n'ont pas réussi à franchir la clôture. Environ 300 à 400 personnes ont essayé de passer par Finca Berrocal sans succès, selon El Faro De Ceuta.
La même source rapporte que la situation reste sous contrôle dans la mesure où aucune personne n'est parvenue à pénétrer au sein de la ville, jusqu'à présent, et ce grâce à l'étroite coordination entre les autorités marocaines et espagnoles.
Pour sa part, la Guardia Civil a déployé des hélicoptères et des patrouilles maritimes partout. Entre-temps, il y a eu des fermetures intermittentes du poste de Trajal par précaution.
Cette tentative n'est pas spontanée puisqu'elle a été délibérément orchestrée par des cellules numériques qui incitent les gens à l'immigration clandestine. Plusieurs personnes à l'origine de l'appel du 15/09 ont été arrêtées. Une soixantaine a été interpellée, dès mercredi, par les services de police dans les villes de Tanger et Tétouan pour la lutte contre les contenus numériques incitant à l'immigration illégale.
Les suspects sont impliqués dans la fabrication et la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux incitant à l'organisation d'opérations collectives d'immigration illégale.
Depuis le début de l'année, les autorités marocaines ont avorté une série de tentatives de passage forcé vers Sebta et Melilia où la pression migratoire est la plus concentrée. Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, 54.015 tentatives d'immigration irrégulière ont été déjouées en 2024. Au mois d'août seulement, 14.648 migrants entrent illégalement dans les deux enclaves.