Ce mardi la Garde civile espagnole a dû être déployée sur le périmètre frontalier de Sebta quand au moins une soixantaine d'immigrants ont réussi à rejoindre la clôture de séparation. Plusieurs d'entre eux ont grimpé par dessus et un a fait l'objet d'un renvoi manu-militari. C'est la première incursion massive avec la nouvelle installation de peignes inversés depuis que la crise sanitaire a été déclarée. Divisés en plusieurs groupes, ils étaient au départ quelque 150 Subsahariens. Certains d'entre eux ont réussi à déjouer la poursuite ou filature dont ils faisaient l'objet en territoire national. Des agents de la garde civile secondés par la police locale et nationale espagnole se sont alors déployés tôt ce matin dans le périmètre frontalier tout au long de la clôture qui serpente la frontière et ce avant l'approche des migrants, qui avaient l'intention de tenter une incursion dans le préside occupé de Sebta dans le but de les empêcher d'entrer dans l'enclave. Les forces de l'ordre avaient reçu l'information de l'imminence d'une tentative de franchissement de la barrière ou Valla de Sebta par un groupe d'immigrés subsahariens. Dispersés tout au long de la clôture, les agents d'autorité de l'enclave ont empêché la soixantaine d'entre eux ayant réussi à s'approcher de la clôture dans la zone dite ''Finca Berrocal''. Certains ont tenté l'escalade et un seul a réussi à atteindre les hauteurs sans pour autant parvenir à passer de l'autre côté. Il fut alors reversé vers la rive d'où il était venu. Il faut dire également que la barrière de séparation entre le Maroc et l'enclave est longue de huit kilomètres, haute de 6 mètres et se compose de clôtures parallèles truffées de barbelés. Il y a une année de cela, ses peignes ont été inversés sur ses hauteurs après que le ministère de l'Intérieur espagnol dirigé par Fernando Grande-Marlaska en ait éliminé les concertinas. La Garde civile a déclaré qu'aucun immigrant n'a réussi à s'introduire, après qu'une partie du groupe soit montée puis renvoyée vers le Maroc. Elle a annoncé en outre qu'il n'y avait eu aucun blessé parmi les immigrés ni parmi les forces de l'ordre. Après cette tentative avortée, les prétendants au passage en force du moins une partie d'entre eux ont été accueillis sur le territoire national au Maroc par les Forces auxiliaires secondés de Gendarmes et de militaires qui les ont rassemblés et transportés en d'autres lieux. C'est la première incursion massive du genre depuis de longs mois qui se soit produite. A ce jour, les tentatives d'entrée avaient été osées pour ainsi dire en un nombre très restreint. Celle de ce mardi matin à 6h 30 où l'incursion a atteint son point culminant a été bien plus conséquente en nombre d'immigrés subsahariens que toutes les autres auparavant en cette crise sanitaire, bien qu'elle n'ait pas été chiffrée par les autorité espagnoles. Le groupe ayant tenté d'accéder à la ville autonome par différents points de la clôture aura brouillé les calculs du dispositif de sécurité de Sebta. L'entrée illégale d'immigrants par les frontières terrestres de Sebta et Mellilia place 2020 parmi les années où ont été comptabilisées le moins d'arrivées. Au total, 1 755 migrants sont arrivés en Espagne l'année dernière à travers les clôtures des deux présides occupées, contre plus de 6 000 recensés un an plus tôt. En d'autres termes, cette dernière année de pandémie est l'une de celles avec le moins de franchissements d'immigrants clandestins par-dessus les clôtures barbelées.