Le gouvernement a présenté sa politique fiscale et douanière pour l'année 2025 dans le cadre du PLF. Ce document Propose des mesures visant à moderniser le système fiscal national et à l'adapter aux enjeux actuels. Détails. Le gouvernement marocain vient de présenter les grandes lignes de sa politique fiscale et douanière pour l'année 2025 dans le cadre du projet de loi de finances (PLF). Ce document, qui s'inscrit dans un rapport d'exécution budgétaire et de cadrage macroéconomique triennal, propose plusieurs mesures visant à moderniser le système fiscal du Royaume et à l'adapter aux enjeux contemporains. Dans le domaine douanier, le PLF 2025 prévoit la mise en place d'un dispositif de marquage des produits pétroliers. Cette initiative, menée en collaboration avec le ministère de la Transition énergétique et du développement durable, vise à renforcer le contrôle fiscal sur les hydrocarbures et à lutter contre la fraude dans ce secteur stratégique. Une autre mesure phare concerne l'introduction d'une taxe carbone. Cette décision s'inscrit dans une volonté d'adapter la fiscalité marocaine aux enjeux climatiques, en instaurant une "fiscalité verte". Cette orientation témoigne de l'engagement du Maroc dans la lutte contre le changement climatique et sa volonté d'aligner sa politique fiscale sur ses objectifs environnementaux. Le projet prévoit également la poursuite de la mise en place d'un cadre réglementaire pour le métier d'affineur des métaux précieux. L'objectif est d'assurer une meilleure traçabilité des opérations liées aux ouvrages en métaux précieux, renforçant ainsi le contrôle sur ce secteur sensible. Enfin, le gouvernement annonce la mise en œuvre de la réforme du code de recouvrement des créances publiques (CRCP), en concertation avec la Trésorerie Générale du Royaume (TGR). Cette mesure vise à optimiser la collecte des recettes publiques. Réforme de l'impôt sur le revenu La réforme de l'impôt sur le revenu (IR) constitue l'un des piliers centraux du PLF 2025. Cette révision, qui fait suite à un accord conclu en avril 2024 dans le cadre du dialogue social, vise à améliorer les revenus des fonctionnaires et des salariés, avec une attention particulière portée à la classe moyenne. Concrètement, cette réforme se traduira par le relèvement de la première tranche du barème exonérée d'impôt, passant de 30.000 à 40.000 dirhams annuels. Cette mesure permettra d'exonérer les revenus mensuels inférieurs à 6.000 dirhams ; une révision des autres tranches du barème, visant à les élargir et à réduire les taux appliqués aux revenus de la classe moyenne. Cette modification devrait se traduire par une réduction d'environ 50% des taux actuellement en vigueur pour cette catégorie de contribuables ; et la réduction du taux marginal maximal, qui passera de 38% à 37%. Par ailleurs, le montant annuel de la réduction de l'IR au titre des charges de famille sera revu à la hausse, passant de 360 à 500 dirhams par personne à charge. Lutte contre la fraude fiscale et l'économie informelle Le PLF 2025 réaffirme la volonté du gouvernement de poursuivre ses efforts en matière de lutte contre la fraude fiscale et d'intégration du secteur informel dans l'économie régulière. Ces actions, engagées depuis 2022, visent à améliorer le cadre juridique et institutionnel existant, dans le but d'assurer une plus grande équité fiscale et de mobiliser pleinement le potentiel fiscal du pays. En conclusion, le projet de loi de finances 2025 du Maroc présente un ensemble de mesures fiscales et douanières qui témoignent de la volonté du gouvernement d'adapter son système fiscal aux défis économiques, sociaux et environnementaux actuels. La réforme de l'impôt sur le revenu, en particulier, devrait avoir un impact significatif sur le pouvoir d'achat des ménages marocains, tandis que l'introduction d'une taxe carbone marque un pas important vers une fiscalité plus verte. La mise en œuvre effective de ces mesures et leur impact réel sur l'économie marocaine seront à suivre attentivement dans les mois à venir.