L'été est presque fini et comme à l'accoutumée, la rentrée apporte son lot de polémiques. Cette année, ce sont les étudiants en médecine qui ouvrent le bal, après l'échec de la tentative de médiation des groupes de la majorité. L'Exécutif, qui veut éviter à tout prix le redoutable scénario de l'année blanche, dont les conséquences sociales et institutionnelles seront incommensurables, propose une nouvelle session de rattrapage à partir du 5 septembre. De leur côté, les futures blouses blanches refusent de lâcher du lest et sont même prêtes à redoubler l'année, si Abdellatif Miraoui ne répond pas à leurs doléances, notamment sur l'épineuse question de la durée de la formation, que le gouvernement veut réduire de 7 à 6 ans. En actant une telle mesure, la tutelle pourra ainsi résoudre la crise des ressources humaines dont souffre le secteur de la Santé, où les professionnels enchaînent les grèves, dénonçant l'intensification de la charge de travail. Sauf que les étudiants qui aspirent au meilleur craignent, légitimement, l'éventuel impact de cette décision sur leur carrière, notamment s'ils souhaitent se former, travailler ou faire de la recherche scientifique à l'étranger. L'idée est donc d'engager un dialogue sérieux avec ces étudiants, qui sont les premiers concernés par la réforme et essayer de les convaincre des enjeux de la nouvelle architecture académique, tant prônée par les départements de l'Enseignement supérieur et de la Santé. Mais gardons en tête que ce dossier ne peut être résolu qu'à travers une action interministérielle, qui résoudra en profondeur les problèmes du corps médical. Car nos hôpitaux publics manquent toujours d'infrastructures, rendant les shifts des professionnels un véritable chemin de croix. Nos établissements souffrent encore de l'anarchie et du manque de sécurité, qui pourrissent l'environnement professionnel des travailleurs de la Santé publique, tandis que les salaires, les indemnités et certains statuts professionnels, continuent à susciter la grogne des professionnels! C'est dire que le gouvernement a du pain sur la planche...