Non, ce n'est pas pour nous consoler d'être absents de la CAN 2010 que l'on s'est porté candidat pour celle de 2016. Quoique, on pourrait tout de même trouver dans cet engouement pour organiser une compétition, qu'on a souvent boudée, quelques petits points de réflexion. D'abord pourquoi 2016 ? Pour comprendre, il faut revenir à la genèse de l'idée. C'est dans la tête de Philippe Omar Troussier qu'elle a germée. Le coach international, lors de discussions informelles avec des représentants du bureau fédéral de la FRMF (c'était en novembre dernier, après la confirmation de l'élimination du Maroc des 2 compétitions majeures de 2010) a évoqué cette possibilité que le Maroc soit candidat pour, précisa-t-il, donner un horizon pour la relance du foot national et puis, ajouta-t-il, 2016 serait une date parfaite car ça coïnciderait avec le 40ème anniversaire de la victoire de 1976 des Lions de l'Atlas en Coupe d'Afrique des Nations ». Les propos ne sont pas tombés dans les oreilles d'un sourd (en l'occurrence Rachid Ouali Alami) qui était ce jour-là au domicile de Troussier. Et de là, avec un ministre Moncef Belkhayat qui tire plus vite que son ombre, la possibilité de la candidature est devenue publique. Moncef Belkhayat en a fait état, il y a déjà plusieurs semaines, avant même que l'annonce n'en devienne officielle sous la coupole du Parlement. Et désormais, c'est le sujet n° 1 dans les gazettes et les radios et nombreux sont ceux qui pensent que 2016 c'est déjà dans la poche. On en est loin, bien sûr. D'abord la C.A.F (Confédération Africaine de Football) n'a pas encore ouvert le dossier des candidatures pour 2016. Elle le fera après la CAN qui se déroule en Angola et qui débute après demain. Vraisemblablement la CAF fera l'annonce des candidatures en mars prochain et après les campagnes des différents candidats seront lancées et la désignation du pays pour 2016 pourrait se faire dès septembre prochain au plus tôt et en fin d'année au plus tard. Donc pour l'instant la CAN 2016 c'est juste un espoir. Ceci dit, dans cette candidature beaucoup pensent que le Maroc ne s'engage pas sans biscuits ; il a si souvent été sollicité par la CAF pour « prendre » la C.A.N qu'on peut penser que Issa Hayatou va nous donner automatiquement celle de 2016. Que nenni ! En Afrique comme partout ailleurs, les choses ont bien changé en football, aujourd'hui organiser la CAN rapporte de l'argent (4 millions de dollars de bénéfice pour le Ghana en 2008) et les pays se bousculent au portillon de la CAF pour abriter un événement de plus en plus convoité par les chaînes de télévision et les sponsors. Les CAN de 2012 et 2014 sont déjà attribuées. Elles auront respectivement lieu en Guinée-Gabon et en Libye. Pour 2016, le Cameroun est parmi les éventuels candidats. Vraisemblablement, il va falloir que notre FRMF se bouge vraiment pour enlever le morceau. Pour cela, il va falloir être impérativement présent en Angola, à la fin de ce mois de janvier, plus exactement les 27, 28 et 29 pour le Congrès de la C.A.F. qui se tiendra avant la finale de la CAN 2010. La présence de Ali Fassi Fihri, président de la FRMF y est déjà annoncée, il sera accompagné d'une forte délégation dont bien sûr Saïd Belkhayat, conseiller actuel du ministre de la J et S, et pour qui la CAF n'a pas de secrets. Mais sait-on jamais ? Nos différentes et douloureuses expériences avec la FIFA et sa Coupe du Monde devraient nous apprendre à être plus méfiants et moins tonitruants dans les effets d'annonce. Alors soyons bien présents en Angola, d'abord, et après cela on y verra, peut-être, un peu plus clair. Younès El Aynaoui a quitté le tournoi de Doha où lors du 2ème tour il n'a pu renouveler son exploit du match contre l'américain Ryler. Il a été sèchement battu (6-3 / 6-2) par le Belge Darcis. Mais ce n'est pas grave du tout. A 38 ans,Younès a bien des excuses de ne pas reproduire les mêmes efforts. Question de récupération, l'atout maître dans le sport de haut niveau. Mais de Doha, El Aynaoui repart avec une médaille d'argent, celle du 2ème joueur au monde à avoir gagné un match malgré un âge avancé. La médaille d'or, ou le record, est détenu par Jimmy Connors qui avait gagné son ultime partie à 40 ans. 2 ans de moins pour notre Younès Aynaoui national qui aura connu bien des moments forts dans une carrière où rien pour lui ne fut facile. Mais son talent et sa volonté ont eu raison de bien des obstacles et des difficultés. Il restera un exemple pour beaucoup. Maroc-Télécom avait proposé en 2006, en pleine Coupe du Monde une très bonne offre de chaînes décodées pour répondre à la demande de téléspectateurs marocains subitement privés des images que déversaient sur eux les paraboles orientées vers Hot Bird et le signal de T.P.S. Celui-ci disparu, le décodeur d'Ittissalat Al Maghreb proposait à prix très raisonnables, sinon étudiés, la totalité des chaînes françaises, toutes les chaînes de la S.N.R.T et plein d'autres joyeusetés du genre de T.C.M (films hoolywoodiens) et des chaînes d'information ou de documentaires. Il y avait aussi, les chaînes sports d'A.R.T qui permettaient aux abonnés de voir les matches européens, asiatiques et africains. Mais celles-ci ont disparu et leur offre avec. Que peut faire, que va faire Ittissalat Al Maghreb pour compenser à ses abonnés ce qu'Al Jazira a confisqués ? Grosses batailles en perspective.