Jamal Sellami, discret et élégant technicien d'Al Botola 1, est le coach du Difaâ d'El Jadida, l'actuel club leader. Les J'didis sont à la fête, car chaque week-end confirme leur valeur technique et leur position. Les mauvaises langues, les jaloux, et tous ceux qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, bougonnent, dans leur coin, et déclarent qu'El Jadida n'a encore rien prouvé, et qu'il faudra les voir contre un « grand » club. Justement, ce week-end le DHJ sera au Complexe Sportif Mohammed V, à Casablanca pour y rencontrer le Wydad. Et comme le hasard fait bien les choses, El Jadida et le WAC sont tous deux en tête du classement (30 pts) avec un avantage pour le club doukkali qui présente un remarquable goal average : 16 buts marqués et 3 seulement encaissés. Le Wydad, lui, a réussi 21 buts et en a encaissé 11. Si on voulait une preuve qu'en foot, la défense est plus importante que l'attaque, la voici. C'est d'abord un bon bloc défensif qui assure le résultat,et cela même le Real de Madrid ne pourra pas le contredire. Revenons à El Jadida et au match qui l'attend face au Wydad. Jamal Sellami interrogé, hier matin, sur Radio Mars par la bande fort sympathique de Lino Bacco, a trouvé les mots justes pour évoquer ce choc. « J'ai dit à mes joueurs qu'ils avaient une chance extraordinaire, parce que jouer le Wydad en ce moment est une opportunité formidable, car J'didis et Wydadis sont en tête, c'est donc un grand rendez-vous de football, une promesse de bon spectacle , et avec un nombreux public dans un stade où, on aura beaucoup de soutien, car les spectateurs apprécient l'équipe d'El Jadida pour sa qualité de jeu, et l'esprit sportif que montrent les joueurs à chacune de leur sortie. Croyez-moi, et je l'ai répété à mes joueurs, un match pareil ne se présente pas souvent dans une carrière de footballeur, et c'est pour cela qu'on va le vivre à fond, en essayant d'y trouver le plus de bonheur possible ». Très positif, Jamal, qui tient à rester dans le foot pur et beau et non sombrer dans toutes les polémiques gratuites à propos de terrain adverse et d'arbitrage… Il parle de la fierté de jouer contre un autre grand club dans une ambiance festive, et il entend montrer que le DHJ est à sa place. On pronostique une affluence d'au moins 50.000 personnes au complexe pour WAC-DHJ. Devant la télévision, il y aura aussi beaucoup de monde. Ce sont des matches comme celui-là qui réveillent la compétition et contribuent à sa promotion. Le fait que ce match met en face 2 coaches nationaux , Zaki l'aîné à la réputation déjà bien établie, et Sellami, le nouvel arrivé dans le monde des coaches, ajoute du piquant au choc. Le Wydad peut espérer une aussi belle recette aux guichets que celle que génère son derby face au Raja. Et voilà pourquoi le foot national ne peut que se renforcer quand on considérera que ce n'est pas seulement à Casablanca que l'on doit trouver des « grands » clubs. La vraie force d'un championnat, c'est d'avoir des grands clubs, partout. Dans le passé, la R.S. de Settat qui remplissait le Stade d'Honneur, le Chabab de Mohammédia d'Acila, Faras et Haddadi et tant d'autres équipes « labellisées » provinciales faisaient le bonheur du championnat et de l'équipe nationale. Aujourd'hui, des clubs comme le DHJ et l'OCK ravivent la flamme. C'est appréciable, en attendant la confirmation ou le retour des MAS, Kawkab, Tétouan, voire même Khémisset. Lisez vous « le journal du Raja » ce bi mensuel en arabe et en français qui est mis en vente à chaque fois que le Raja reçoit au Complexe Sportif Mohammed V ? Siglé aux couleurs des « Aigles Verts », ce journal réalisé par des confrères « pros » rompus aux choses du foot, propose toutes sortes de nouvelles et de reportages sur l'équipe du président Abdallah Ghallam et rien que pour cela, il est incontournable. Dans le numéro en date du jeudi 31 décembre, on y trouve pas mal d'échos sur la réalité des transferts que des journaux annoncent à tort et travers tout au long de la semaine… C'est édifiant sur la manière cavalière dont certaines pages traitent les infos. Que le Raja se soit donné le moyen de rétablir des vérités est salutaire, car les fausses nouvelles déstabilisent bien souvent la marche du club. En Europe, les plus grands clubs, outre leur revue ou leur site Internet possèdent une chaîne de télé qui diffuse en continu, reportages, interviews, matches en différé. Cela arrivera un jour au Maroc, et plus tôt qu'on ne le pense. Déjà ces dix dernière années nos chaînes ont fait un grand bond en avant et l'offre télévisuelle s'est multipliée. Les propagateurs de bobards devraient se presser pour rectifier le tir. Bientôt, ils seront démasqués au jour le jour. L'info, aujourd'hui, n'est plus l'apanage d'un groupe. Tous les monopoles sont promis à de sérieuses remises en question. Ce ne sera pas bien sûr la mort de la presse, mais le renforcement de la presse crédible et sérieuse car aucune société moderne ne peut se passer de vrais médias. Mais plus personne ne pourra se targuer de posséder la vérité vraie et chaque citoyen aura le loisir d'aller voir ce qui se dit ailleurs. Et après, chacun sera libre d'apprécier et de comprendre comme il l'entend.