Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, soutient la proposition d'une conférence internationale sur le Yémen avancée par le premier ministre britannique, Gordon Brown. Son porte-parole a indiqué lundi que M. Ban s'était entretenu au téléphone avec le chef du gouvernement britannique et qu'il ‘appréciait l'initiative de M. Brown, ainsi que l'idée de faire de l'action antiterroriste le thème de la conférence'. M. Ban a également souhaité s'assurer que le président du Yémen, Ali Abdallah Saleh, était impliqué dans la préparation de cette conférence. Vendredi dernier, M. Brown avait appelé à la tenue d'une réunion internationale sur la lutte contre le terrorisme au Yémen le 28 janvier à Londres, après qu'un attentat manqué contre un avion américain a donné un coup de projecteur sur les activités des militants islamistes extrémistes dans ce pays. Le bureau de M. Brown a indiqué que cette réunion aurait lieu « parallèlement » à une conférence sur l'Afghanistan prévue de longue date, à laquelle doivent participer des ministres et hauts responsables de quelque 43 pays. Les craintes déjà anciennes que le Yémen devienne un sanctuaire pour des groupes islamistes extrémistes ont été ravivées lorsqu'un jeune Nigérian, qui aurait suivi un entraînement dans ce pays, a été inculpé d'avoir tenté de faire exploser en vol un avion de ligne américain alors qu'il s'apprêtait à atterrir à Detroit, aux Etats-Unis, le 25 décembre. Les Etats-Unis rouvrent leur ambassade L'ambassade américaine au Yémen a rouvert mardi, après une fermeture de deux jours due à des menaces d'attentat, les Etats-Unis saluant l'action des autorités yéménites qui ont tué ou arrêté depuis dimanche plusieurs membres présumés du réseau Al-Qaïda. Le personnel de l'ambassade britannique a pour sa part réintégré la chancellerie, qui reste toutefois fermée au public. L'ambassade française est elle demeurée fermée, tandis que d'autres chancelleries continuaient de limiter l'accès à leurs locaux, après les menaces d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique, qui a revendiqué l'attentat manqué de Noël contre un avion américain. Dans un communiqué publié sur son site internet, l'ambassade américaine a précisé que la décision de rouvrir avait été prise au lendemain “d'opérations antiterroristes réussies menées par les forces de sécurité yéménites au nord de la capitale”, où deux membres présumés d'Al-Qaïda ont été tués. “Les menaces d'attaques terroristes contre des intérêts américains demeurent élevées”, a cependant souligné le communiqué, appelant “les Américains au Yémen à rester vigilants”. “Le gouvernement américain remercie le Yémen pour ses efforts destinés à désorganiser les réseaux d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique et réaffirme qu'il continuera à soutenir ces efforts”, ajoute le texte. Peu auparavant, le ministère yéménite de l'Intérieur avait annoncé l'arrestation de cinq “terroristes” et affirmé que Sanaa était capable d'assurer la sécurité des ambassades et des étrangers partout dans le pays. Dans un communiqué, le ministère yéménite a affirmé mener une campagne sans relâche contre les “éléments d'Al-Qaïda” et rappelé avoir tué deux de ces éléments lundi. Il a indiqué avoir renforcé les mesures de sécurité autour des ambassades et des lieux fréquentés par les étrangers. “Les forces de protection des ambassades sont bien entraînées” et “capables (...) de faire face à toutes les éventualités”. Lundi, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait estimé que “l'instabilité” au Yémen menaçait “la stabilité régionale et même mondiale”. A la suite de l'attentat manqué de Noël, le président Barack Obama devait de son côté recevoir mardi les responsables du renseignement américain. Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a reçu lundi soir deux émissaires saoudiens qui ont déclaré, selon les médias officiels, que la sécurité du Yémen faisait “partie intégrante de la sécurité de l'Arabie saoudite”. L'un des deux émissaires n'était autre que le prince Mohammed ben Nayef ben Abdel Aziz, le patron de la lutte antiterroriste saoudienne qui a récemment été visé par un attentat perpétré par un kamikaze saoudien venu du Yémen. Par ailleurs, le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon a apporté son soutien à la proposition d'une conférence internationale sur le Yémen avancée par le Premier ministre britannique Gordon Brown. M. Ban a souhaité s'assurer que le président du Yémen était impliqué dans la préparation de cette conférence voulue pour le 28 janvier à Londres.