L'Annuaire du Bureau des Longitudes, publié chaque année par l'Institut de Mécanique Céleste et de Calcul des Ephémérides (anciennement Bureau des Longitudes), à Paris, donne les concordances entre les différents calendriers en vigueur, en particulier les calendriers julien et grégorien, le premier en vigueur sous l'Empire Romain et durant tout le Moyen Âge jusqu'à la Renaissance, le deuxième depuis lors. A ce propos, il ne faut pas confondre le calendrier julien, effectivement entré en vigueur en 46 avant J.C. et établi par l'astronome alexandrin Sosigène, à la demande de Jules César, par utilisation d'une année de 365 jours 1/4, pour remplacer l'ancien calendrier romain de type luni-solaire, alors très imprécis, mais tout en conservant comme date origine la fondation de Rome, et le comptage julien, entré en vigueur au XVIème siècle, qui compte les jours écoulés depuis une date origine, le premier janvier 4713 avant J.C. (du calendrier julien) à midi temps universel, choisie pour couvrir toute l'époque historique. Le 1er janvier 2000, à 0h temps universel, est alors représenté par 2451544.5 dans le comptage julien (et non pas l'ère julienne!). Ce n'est qu'au début du Moyen Âge que la date origine du calendrier julien fut modifiée et ramenée à la date supposée de la naissance du Christ. Cette année origine, notée an 1, débuta ainsi le premier janvier de la 754ème année de la fondation de Rome selon la supputation varronienne, sept jours après la naissance supposée du Christ, le 25 décembre de la 753ème année de la fondation de Rome, d'après les calculs effectués en l'an 532 par le moine latin Denys le Petit. Cette année origine se trouva être cependant totalement fantaisiste par suite d'une erreur de comptage, le Christ étant en fait forcément né entre 9 ou 8 avant J.C., époque de la mise en application en terre de Judée du recensement ordonné par l'empereur Auguste en 11 avant J.C. (mais le recensement fiscal de Quirinius est également donné comme ayant eu lieu en 6 ou 7 de notre ère en ce qui concerne la Judée, selon l'évangile de Luc, qui est là-dessus en contradiction avec celui de Matthieu !), et 4 avant J.C., année de la mort du roi Hérode le Grand (selon l'évangile de Matthieu).. L'erreur sur la durée de l'année inhérente au calendrier julien (365, 25 jours au lieu de 365, 242199 jours, durée réelle de l'année) et la dérive de ce calendrier par rapport aux saisons ne furent corrigées que vers la fin du XVIème siècle, après plus de trois siècles et demi de tentatives avortées, par un collège de religieux et d'astronomes sous la houlette du pape Grégoire XIII. Le jeudi 4 octobre 1582 julien fut donc suivi par le vendredi 15 octobre 1582 grégorien à Rome, l'année grégorienne étant alors portée à 365, 2425 jours, nettement plus proche de la valeur réelle. La France, pays dominé à l'époque par le catholicisme, suivit la même année en décembre, alors que l'Angleterre, très opposée à Rome, ne réforma son calendrier qu'en 1752 et que la Russie orthodoxe ne vit cette réforme qu'en 1918, peu après la révolution d'octobre. Le premier jour de l'année a également changé plusieurs fois, passant du premier mars au premier janvier et réciproquement, durant les six premiers siècles d'existence de Rome, avant et durant la république romaine, pour être définitivement fixé, en 153 avant J.C., au premier janvier. Cependant, au IVème siècle de notre ère, l'église chrétienne, accédant au pouvoir temporel, fut très réticente à adopter cette convention d'origine païenne. Ainsi, cette règle ne fut pas partout conservée à la fin de l'empire romain et durant l'époque médiévale. Suivant les lieux, il y eut différents styles: le style Circoncision (premier janvier); le style Nativité (25 décembre); le style Annonciation (25 mars); le style Vénitien (premier mars); le style Crucifixion (samedi ou dimanche de Pâques); le style Grec (premier septembre). En France, l'année débuta le premier mars dans plusieurs provinces durant l'époque mérovingienne, au cours des VIème et VIIème siècles. Charlemagne, après avoir adopté ce style, fixa le Nouvel An à Noël. Le style Nativité fut conservé par ses successeurs carolingiens. Cependant, durant les règnes des rois Capétiens, le Nouvel An fut fêté le 25 mars, en particulier au XIIIème siècle. Le style Crucifixion fut également utilisé vers le XVème siècle dans certaines provinces du royaume, malgré la variation de la date de la fête de Pâques d'une année sur l'autre. D'autres régions de France ont, semble-t-il, utilisé le 11 novembre, jour de la mort de Saint Martin, comme date origine de l'année. Il semble bien, toutefois, que le style Annonciation était le seul en vigueur lorsque le roi Charles IX déplaça en 1563 le début de l'année au premier janvier par une ordonnance, dite de Roussillon. A partir de 1567, et malgré de nombreuses réticences, le Nouvel An fut toujours célébré le premier janvier, à l'exception de la période révolutionnaire. En effet, de 1792 à 1805, un calendrier révolutionnaire a été en vigueur en France, le premier jour de l'année coïncidant avec l'équinoxe d'automne, entre le 22 et le 24 septembre selon les années.