Certaines grandes surfaces ont mauvaise presse. Leur soi-disant « promotions » affichées à grand renfort de dépliants et brochures en couleurs distribués dans les quartiers s'avèrent des attrape-nigauds. Elles profitent des grandes foules à l'occasion de fêtes pour écouler toutes sortes de produits dont la qualité laisse à désirer à moins qu'il ne s'agisse de produits avariés. Dans une grande surface, on annonce à la veille de Achoura des dattes à 12 Dh le kg. Sur le dépliant les dates paraissent brillantes, appétissantes et de bonne qualité. Pour l'apparence sur la photo, ces dattes ressemblent à s'y méprendre à celles tunisienne vendues à 30 Dh le kg. Les ménagères à l'affût des « bonnes affaires » accourent avant que le stock ne s'évapore sous l'assaut des clients et clientes soucieux d'économiser quelques dirhams. Mais une fois sur place c'est la surprise : les dates proposées à 12 Dh ne correspondent pas à celles affichées en quadrichromie sur les brochures de publicité. Les dattes en question ont perdu depuis belles lurette leur couleur initiale gage de leur fraîcheur. Elles se seraient bien ternies par le temps démesuré de stockage. Pire, la moitié de la barquette est pourrie. Encore un stock d'invendus éjecté de quelques frigos où le stockeur spéculateur n'a pas pu en tirer le maximum. Pour en rester aux dattes toujours, on a pu retrouver les dattes tunisiennes conditionnées dans des bacs de 500 grammes à 9 Dh et 250 grammes à 5 Dh d'une saveur aigres témoin de détérioration et de fraîcheur perdue depuis des mois. Apparemment des stocks restés du mois de Ramadan. Il n'y a apparemment aucun contrôle de la qualité dans ces lieux de grande consommation où Dieu seul ce qu'on peut écouler comme marchandises à qualité plus que suspecte. Et c'est le cas pour d'autres produits. Le beurre par exemple. On a pu observer dernièrement dans des grandes surfaces une promotion de vente de deux kgs de beurre pour le prix d'un seul alors que la date de péremption expire dans moins d'une semaine. Ceux qui n'ont pas fait attention à la date de péremption en sont pour leur frais. « Ce genre de pratique c'est de l'escroquerie caractérisée » déclare une ménagère qui a l'habitude d'aller régulièrement dans une grande surface à l'affût de « braderies » pour économiser quelques dirhams. Dans le quartier on s'informe et les voisines signalent l'opportunité à leurs amies. Mais, si des fois, il y a de bonnes opportunités, d'autres fois on vend la camelote sous couvert de bons produits. Pour les clients comme elle, c'est peut-être le temps de revenir à l'épicier grossiste « le h'ri » et à l'épicier du quartier ? Le premier, « le h'ri », peut parfois être plus transparent question prix que la grandes surface avec des réductions substantielles dit-on. On avait cru que les grandes surfaces allaient tuer l'épicier du quartier et les grossistes mais il n'en est rien. Ceux-ci semblent opter pour une stratégie de défense pour durer : l'épicier de quartier en réactivant ses carnets de crédit et « le h'ri » en proposant de bons prix plus transparents que certaines grandes surfaces. Au total la liquidation des vieux stocks est très bonne quand il s'agit des articles vestimentaires et autres mais pour ce qui est des denrées alimentaires, c'est une autre paire de manche. Elles peuvent être avariées ou sensiblement endommagées après être restées longtemps stockées dans des dépôts ou autres frigos.