Visé par 88 chefs d'accusation dans quatre procédures pénales distinctes, Donald Trump comparaît à partir de ce lundi à New York pour le premier de ces procès. S'il est réélu, il pourrait ordonner l'arrêt des poursuites fédérales à son encontre. Candidat républicain à la présidentielle de novembre face au président démocrate Joe Biden, il cherche par ses multiples recours à passer en jugement le plus tard possible, en tout cas après le scrutin de novembre. Devant la justice fédérale, Donald Trump est poursuivi pour tentatives illicites d'inverser les résultats de l'élection de 2020 remportée par Joe Biden. Il est notamment inculpé de "complot contre les institutions américaines" et d'"atteinte au droit de vote" des électeurs. Le procureur spécial Jack Smith l'accuse d'avoir fait pression sur les autorités locales de plusieurs Etats où s'est jouée l'élection pour invalider les résultats officiels. Si l'ex-président républicain n'est pas directement inquiété pour l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021, le procureur lui reproche d'avoir "exploité la violence et le chaos". Dans cette affaire, Donald Trump encourt des dizaines d'années de prison. Devant la justice de Géorgie (sud-est), il est poursuivi avec 14 autres personnes pour des faits similaires à ceux de son procès à Washington, en vertu d'une loi de cet Etat sur la délinquance en bande organisée, prévoyant des peines maximales de vingt ans de prison. L'enquête a été déclenchée par un appel téléphonique en janvier 2021 du président sortant demandant à un haut responsable de Géorgie de "trouver" les quelque 12.000 bulletins de vote à son nom qui lui manquaient pour remporter l'Etat. Son inculpation a contraint Donald Trump à se présenter en août dans une prison d'Atlanta pour une prise de photo d'identité judiciaire et un relevé d'empreintes digitales, une première pour un ancien président américain. La procureure Fani Willis a proposé que ce procès, le seul des quatre à être télévisé, s'ouvre le 5 août pour les 15 prévenus. Quatre des 19 personnes initialement inculpées ont déjà plaidé coupable. En échange de peines réduites, sans prison ferme, elles se sont engagées à témoigner au futur procès des autres accusés.
Soupçonné d'avoir compromis la sécurité nationale
A contrario des deux procédures précédentes, portant sur des faits commis pendant le mandat de Donald Trump, l'affaire des documents classifiés concerne des actes postérieurs à son départ de la Maison Blanche. Dans cet autre dossier fédéral, également instruit par le procureur Jack Smith, il est poursuivi avec deux de ses assistants personnels pour sa gestion de documents classifiés dans sa résidence privée de Mar-a-Lago, en Floride (sud-est). Il lui est reproché d'avoir compromis la sécurité nationale en conservant ces documents, dont des plans militaires ou des informations sur des armes nucléaires, après la fin de sa présidence, au lieu de les remettre aux Archives nationales comme l'exige la loi. Il est également accusé d'avoir tenté de détruire des preuves dans cette affaire. Les charges les plus lourdes sont passibles de 10 ans de prison. L'affaire pour laquelle Donald Trump est jugé à partir de lundi par la justice de l'Etat de New York remonte aux derniers jours de sa campagne victorieuse de 2016, et concerne le paiement de 130.000 dollars, maquillé en frais juridiques, à une ancienne star de films pornographiques, Stormy Daniels, pour taire une relation sexuelle en 2006, qu'il dément. Le procureur Alvin Bragg y voit une fraude électorale. Trump y encourt jusqu'à quatre ans de prison pour les accusations les plus lourdes.