Dans son allocution à la 55e session du Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies à Genève, Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères, a présenté une vision audacieuse pour revitaliser cette institution clé. S'appuyant sur une analyse approfondie des défis actuels, Bourita a souligné l'impératif d'adapter le Conseil aux réalités contemporaines des droits humains, mettant en avant des propositions concrètes pour une réforme significative.
"Face aux crises des droits humains qui évoluent rapidement à travers le monde, notre Conseil doit lui-même évoluer pour rester pertinent", a déclaré Bourita, insistant sur la nécessité d'une institution plus réactive et plus agile. Il a identifié la prolifération des procédures spéciales - près de 60 à ce jour - comme une zone critique nécessitant une rationalisation. "Nous nous trouvons devant une multitude de procédures spéciales, dont certaines présentent des chevauchements. Il est temps de les fusionner pour optimiser notre efficacité", a-t-il proposé, suggérant que cette consolidation pourrait améliorer la cohérence et l'impact du travail du Conseil.
Bourita a également abordé le volume élevé de résolutions, actuellement au nombre de 34, en cours d'examen, qui selon lui, dilue l'attention et les ressources. "Il est essentiel de réduire le nombre de résolutions pour éviter les redondances et concentrer nos efforts là où ils sont le plus nécessaires. Cela permettra au Conseil de suivre plus efficacement les actions entreprises et de répondre de manière plus ciblée aux crises", a-t-il expliqué, mettant en lumière la nécessité d'un cadre de travail plus structuré et plus stratégique.
En ce qui concerne l'engagement des Etats avec le Conseil, Bourita a souligné l'importance d'une coopération constructive. "Notre but doit être de transformer les résolutions en actions concrètes ayant un impact positif sur le terrain. Cela ne peut se faire sans un partenariat ouvert et engagé avec les Etats concernés", a-t-il affirmé, insistant sur l'approche collaborative comme clé de la réussite des initiatives du Conseil.
La crise à Gaza a occupé une place prépondérante dans son discours, Bourita appelant à une action immédiate. "La situation à Gaza requiert notre attention urgente. Le Maroc appelle à un cessez-le-feu immédiat et à une intervention internationale pour protéger les civils et adresser cette crise humanitaire", a-t-il déclaré, réaffirmant l'engagement du Maroc envers la résolution pacifique des conflits.
Ces propositions de Bourita pour le Conseil des droits de l'Homme reflètent une ambition marocaine de jouer un rôle de premier plan dans la réforme de la gouvernance mondiale des droits humains. En mettant l'accent sur la rationalisation, la coopération, et l'action efficace, le Maroc se positionne comme un acteur clé déterminé à contribuer à une institution des droits humains plus dynamique et plus pertinente pour le 21e siècle. "Nous avons une opportunité unique de redéfinir notre approche des droits humains à l'échelle mondiale. Ensemble, nous pouvons construire un Conseil qui répond véritablement aux besoins de notre époque", a conclu Bourita, appelant à un engagement renouvelé envers les principes fondamentaux des droits humains.