L'aspiration collective à une Afrique prospère ne peut être réalisée que par l'amélioration de la production, de la valeur ajoutée et du commerce au sein du continent. C'est la thématique principale qui a dominé les travaux de la deuxième Conférence des Dialogues sur la Prospérité de l'Afrique, organisée du 25 au 27 janvier au Ghana. Détails. « L'Afrique a tout ce dont elle a besoin pour devenir une puissance mondiale à l'avenir avec toutes les ressources dont elle dispose », dixit Nana Akufo-Addo, président du Ghana, à l'ouverture de la deuxième édition de la Conférence des Dialogues sur la Prospérité de l'Afrique. Une rencontre devenue annuelle et qui se tient dans son pays. S'agit-il d'un vœu pieux ou d'un réalisme exagéré ?
Toujours est-il que le chef de l'Etat ghanéen en est plus que convaincu. « Nous savons tous que l'Afrique est bénie, l'Afrique n'est pas un continent pauvre, en fait, elle est trop riche pour être pauvre. Un continent qui possède toutes les ressources naturelles imaginables, du pétrole, du gaz, des minéraux et une abondance de soleil », relève-t-il.
Selon lui, le continent dispose d'environ 65 pour cent de toutes les terres arables disponibles pour nourrir 9 milliards de personnes dans le monde d'ici 2030 et il abrite la population la plus jeune du monde, « tout ce dont nous avons besoin pour transformer l'Afrique en une puissance mondiale du futur ». « Je suis maintenant encouragé par le fait que l'Afrique dispose désormais d'un secteur privé prêt, déterminé et désireux de voir se manifester le rêve vieux de 60 ans de l'Afrique unie », s'enthousiasme-t-il.
C'est sur ce ton que s'est tenue, du 25 au 27 janvier, la Conférence 2024 des Dialogues sur la Prospérité en Afrique. Un colloque qui permet de jauger la capacité du continent à transformer les potentialités et les richesses dont il dispose pour le bien-être de ses populations. Une politique qui se repose essentiellement sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Ce vaste marché devrait offrir aux entreprises la possibilité de se développer au-delà de leurs frontières, ce qui stimulerait la croissance économique et créerait un continent plus intégré et interconnecté. D'ailleurs, le président ghanéen n'a pas hésité à examiner d'un œil critique les responsabilités et les attentes du secteur privé, à exiger la même chose du secteur public et à évaluer comment les deux parties peuvent travailler en tant que partenaires pour réaliser « l'Afrique que nous voulons ».
Réalisation des objectifs
A ce sujet, le secrétaire général de la ZLECAf, Wamkele Mene, a indiqué, dans ce sens, que l'aspiration collective à une Afrique prospère ne peut être réalisée que par l'amélioration de la production, de la valeur ajoutée et du commerce au sein du continent. Pour lui, le secteur privé est le pilier de la réalisation de ces objectifs. D'où le secrétariat de la ZLECAf s'efforçait de créer les conditions et l'environnement nécessaires à la prospérité du secteur privé et des opérateurs économiques. Déjà M. Mene et son équipe ont identifié des secteurs tels que l'agriculture, l'industrie automobile, l'industrie pharmaceutique, le transport et la logistique, qui se combineraient pour créer et établir un marché capable d'attirer au moins 130 milliards de dollars américains d'investissements dans le développement de la chaîne de valeur.
D'où le marché africain, en constante progression, constitue aujourd'hui une opportunité pour les économies africaines car c'est un tremplin pour assurer une compétition saine entre les entreprises africaines, afin d'améliorer leur compétitivité.
Ce qui fait dire à Backgammon Bekele-Thomas, Directeur général, Agence de développement de l'Union Africaine (NEPAD), qu'il est plus que jamais nécessaire de poursuivre le concept panafricaniste d'un marché unique africain de 1,3 milliard de personnes avec un PIB combiné de 3.400 milliards de dollars. Ce qui en ferait la plus grande zone de libre-échange au monde depuis la création de l'Organisation mondiale du commerce. La ZLECAf, d'après l'experte, devrait stimuler le commerce intra-africain de 52,3% d'ici 2025, augmenter les revenus de l'Afrique jusqu'à 450 milliards de dollars d'ici 2035, estime le FMI, et sortir 30 millions d'Africains de l'extrême pauvreté. Cependant, le commerce intra-africain ne représente actuellement que 15% du commerce total du continent, contre 58% en Asie et 67% en Europe.
Garantir la libre circulation des personnes
La ZLECAf est en vigueur depuis deux ans, et 2023 a été désignée « Année de la ZLECAf : accélération de la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine » par l'Union Africaine. Quant à 2024, elle devrait s'inscrire dans cette dynamique. Afin de joindre l'acte à la parole, le Ghana est sur le point de mettre en œuvre une politique visant à accorder l'entrée sans visa à tous les Africains visitant le pays d'ici la fin de 2024. Il s'agit d'un engagement à garantir l'entrée sans visa pour tous les Africains qui voyagent dans ce pays.
Pour Nana Akufo-Addo, de telles politiques sont nécessaires sur l'ensemble du continent pour garantir la libre circulation des personnes, des biens et des services, afin d'utiliser le commerce comme catalyseur de la transformation économique en Afrique. Son exemple devrait amener les chefs d'Etat à emboiter le pas pour une vrai intégration vers ce marché commun tant attendu. Enfin, rappelons que le Dialogue sur la prospérité en Afrique, organisé par le secrétariat de la ZLECAf et l'African Prosperity Network, un groupe de réflexion, constitue une plateforme annuelle permettant aux dirigeants africains notamment de forger des partenariats et de s'engager à réaliser l'Agenda 2063 de l'UA. Projets d'infrastructures en Guinée : Le gouvernement espère mobiliser plus de 3 milliards $ L'Exécutif guinéen vient d'annoncer qu'il espère mobiliser plus de 3 milliards de dollars pour financer 55 projets d'infrastructures lors d'une table ronde dédiée aux investisseurs et aux donateurs internationaux, prévue les 15 et 16 février prochains à Dubaï, en marge du Sommet mondial des gouvernements. Ces projets concernent plusieurs domaines dont ceux de l'eau, de l'électricité, des soins de santé et des routes. Ils sont prévus par le Programme de référence intérimaire (PRI) de la Transition 2022-2025 qui a pour objectif principal de renforcer la résilience du pays aux facteurs de fragilité politique, économique, sociétale et environnementale. « La table ronde vise à mobiliser des financements essentiels et à établir des partenariats stratégiques à long terme qui sont essentiels pour la croissance de notre pays », a déclaré la ministre guinéenne du Plan et de la Coopération internationale, Rose Pola Pricemou (photo), lors d'une conférence de presse, indiquant que le PRI est aligné sur la Vision Guinée 2040, les Objectifs de développement durable (ODD) pour 2030, la Vision CEDEAO 2050 et l›Agenda 2063 de l'Union Africaine (UA).