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Interview avec Nabyla Maan: « Il est temps de faire évoluer le Malhoun avec le développement de notre culture »
Publié dans L'opinion le 04 - 01 - 2024

La voix envoûtante, Nabyla Maan continue de faire plaisir à son public en créant des œuvres d'art mêlant musique douce et paroles poignantes. La dernière en est sa chanson à succès « Ana Fnit ». Dans cette interview, l'artiste nous mène dans un voyage autour de ses choix artistiques où le Malhoun s'impose spontanément.
- Votre dernière chanson a connu un succès remarquable en faisant près de 500K en quelques semaines. Qu'est-ce qui vous a inspiré dans cette chanson et comment s'est passé le processus d'écriture du texte et de composition ?
- Je peux affirmer que le processus créatif entre Tarik Hilal et moi-même découle de notre vécu et de notre partage d'expériences. Toute musique ou texte poétique émerge d'une idée, qui à son tour est le fruit de recherches, de discussions et d'inspiration. L'idée d'écrire une chanson qui parle d'une femme poétesse n'est pas nouvelle pour nous.C'est une autre perspective sur l'amour. En ce qui concerne nos choix littéraires, écrire des textes qui utilisent un vocabulaire ancien est une décision de carrière pour moi. C'est un hommage à notre culture et à notre Darija.

- « Ana Fnit » fusionne entre la douceur de la musique et la force poignante des paroles. Comment arrivez-vous à réussir un tel dialogue ?
- En respectant chaque étape de la création, nous parvenons à réaliser les choses selon les règles de l'art. La puissance de la musique tire sa force des textes. Tarik a poussé à l'extrême l'expression de cet amour pur et noble, et il a réussi à choisir les mots et les expressions appropriés.Cette expérience nous a permis d'explorer de nouveaux horizons créatifs. Je suis vraiment ravie qu'en partageant cette œuvre avec mon cher public, les réactions aient été très positives, ce qui démontre que les mélomanes de mon genre de musique sont présents et qu'ils recherchent un art qui les représente.

- Ce titre a la particularité de mettre en scène une femme qui clame son amour, un choix peu habituel pour le public marocain. Pensez-vous que c'est votre responsabilité en tant qu'artiste de briser « les règles » et de parler de l'inhabituel ?
- Un artiste qui ne brise pas de règles ne peut pas être original. Nous brisons des codes pour en créer de nouveaux. D'autres briseront nos règles pour emprunter de nouvelles voies créatives. Une femme qui exprime ouvertement son amour est peu courante dans notre culture poétique. Cela constitue la pierre angulaire de « Ana Fnit », une femme qui, grâce à l'amour, est devenue poétesse et qui erre en cherchant les mots pour écrire son poème.
- La touche traditionnelle que ce soit dans le clip, dans les instruments musicaux ou dans les paroles n'est pas à démontrer. Pourquoi ce choix ?
- Ceci vient de manière spontanée, c'est notre langage musical, à Tarik et moi. Notre expérience dans la musique marocaine et occidentale est telle que toute notre expression est imprégnée d'une esthétique enracinée dans la tradition et ouverte aux musiques du monde.
- Pensez-vous que la musique contemporaine a ce rôle-là : celui de rendre hommage à la musique traditionnelle ?

Ce n'est pas nécessairement le cas. Je pense qu'il ne faut pas limiter la créativité en imposant des rôles préconçus. La créativité est cette fenêtre de l'âme humaine qui nous permet de rêver et d'imaginer des réalités autres que celles que nous vivons.
C'est pourquoi la liberté dans la création reste la garantie de cette ouverture qui donne de l'espoir à l'humanité. En ce qui me concerne, le fait de rendre hommage à notre culture musicale traditionnelle est davantage un résultat, comme je l'ai expliqué précédemment, qu'un objectif. J'apprécie la spontanéité, car pour moi, c'est un outil dans ma manière de créer.

- Des échos laissent dire que vous finalisez un nouvel album qui verra le jour en 2024. Quel thème traite-t-il ?
- C'est un album composé de 8 chansons originales, parmi lesquelles figurent « Ana Fnit » et « Rah Lebaid », que le public connaît déjà. Il contiendra également deux chansons en arabe classique, dont l'une en duo avec la chanteuse espagnole Carmen Paris.

- Qu'en est-il de votre agenda culturel au Maroc ? Avez-vous des concerts prévus l'année prochaine ?
- Plusieurs concerts sont programmés, notamment le 27 janvier à Montréal. D'autres dates au Maroc seront communiquées dans les semaines à venir.
- Après le succès de « Lghzal Fatma », quel titre du Malhoun désirez-vous interpréter ?
- J'en ai déjà interprété beaucoup d'autres, comme « El Kaoui », dans mon album « Dalalû AL-Andalus », ainsi que d'autres Qsayed sur scène. Dans mon prochain album, il y aura deux chansons originales, mais écrites et composées dans la forme du Malhoun. Cela représente pour moi une continuité dans ma relation avec ce genre de musique.
- Enfin, le Malhoun vient d'être inscrit dans la liste du patrimoine culturel immatériel de l'Humanité. Vous qui avez interprété plusieurs œuvres de cet art ancestral, comment avez-vous reçu cette reconnaissance ?
- En réalité, cette inscription a eu lieu le 6 décembre 2023, coïncidant avec le jour de mon anniversaire. Pour moi, c'était le meilleur des cadeaux. Cet art, avec ses poésies sublimes, fait de notre Darija une langue qui n'a rien à envier à d'autres langues, comme l'arabe classique, reconnue pour la beauté et la richesse de sa littérature. Je souhaite que cette inscription soit l'occasion pour que la poésie du Malhoun soit découverte et étudiée par des spécialistes à travers le monde.
- Selon vous, quelles sont les voies à parcourir pour la promotion de cet art musical notamment auprès de la nouvelle génération ? Quelle responsabilité pour l'artiste contemporain ?
- Je pense que cela se résume en deux mots : la conservation et la création. La première consiste à préserver ces trésors, la deuxième à faire du Melhoun un art qui vit et évolue en accord avec le développement de notre culture.


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