Alors que les frontières sont fermées aux personnes, la contrebande entre le Maroc et l'Algérie fait florès. Autrefois limitée à certains produits comme la drogue, l'alcool, l'huile, les cigarettes… aujourd'hui cette liste s'élargit pour toucher aussi les médicaments. Eh oui, les médicaments font aussi objet de contrebande dans les frontières maroco-algériennes. Récemment, les éléments de la police d'Oujda ont effectué une saisie record de médicaments de contrebande en provenance d'Algérie d'une valeur globale estimée à 1.200.000 dirhams. La quantité saisie, composée de quelque deux cents types de médicaments, dont des produits périmés, a été trouvée dans le garage du domicile d'une personne de 53 ans qui faisait l'objet d'une surveillance policière. Passé aux aveux, le mis en cause a dévoilé l'identité de ces complices chargés de l'écoulement de la marchandise, précisant que l'un d'eux a été arrêté alors que les investigations se poursuivent pour l'interpellation du fournisseur principal. Les personnes arrêtées, qui ont des antécédents judiciaires, ont été déférées devant la justice. Bien qu'existants depuis des lustres, les réseaux de la contrebande se sont malheureusement agrandis pour toucher tous les produits. Il y a presque de tout: gasoil, semoule, huile, vêtements et médicaments. Ces derniers intéressent tant les réseaux de contrebande. Avec leurs prix nettement inférieurs à ceux pratiqués au Maroc, ils sont fortement demandés sur le marché du commerce illégal. A titre d'exemple, la Ventoline est vendue dans les marchés informels à 30 dirhams contre plus de 56 dirhams à la pharmacie. De même le Seretide, le Viagra… La région du Nord n'est pas en reste, puisque les médicaments contrefaits en provenance de Sebta et Melilia inondent les villes du Rif. Il faut dire que les réseaux de contrebande et de trafic ne ratent aucune occasion pour inonder les marchés marocains par des produits qui sont généralement périmés et qui peuvent porter atteinte à la santé des personnes. A la veille de l'Aïd Al Adha, les réseaux de contrebande optent cette fois-ci pour un autre type de trafic, il s'agit du « bétail » en provenance d'Algérie. De ce fait, les autorités marocaines se sont mobilisées pour faire face à ce phénomène. Les différents comités de veille installés surtout dans la région de l'oriental, conjuguent leurs efforts et effectuent régulièrement des campagnes de contrôle dans les différents souks de la région de l'oriental afin d'identifier les différentes races du cheptel algérien. Ce dernier présente un vrai danger pour la santé des Marocains, puisque la majorité des caprins et ovins algériens destinés au sacrifice ne sont pas vaccinés. De ce fait, ils peuvent facilement contaminer l'homme. Parmi les maladies les plus connues chez ces ruminants, on trouve la larve de taenia, les kystes hydatiques, la peste, la bluetong…. Malgré les efforts fournis par les autorités marocaines pour faire face aux différents types de trafic, les réseaux de contrebande ont mille et une façons pour inonder le marché marocain par leurs produits périmés. La lutte contre ce fléau nécessite donc une coopération internationale. Le Maroc est appelé à approfondir son dialogue politique et opérationnel avec l'Union Européenne en matière de lutte contre la contrebande, sans oublier qu'il est important de faire un appel aux autorités algériennes pour coopérer dans la lutte contre ce phénomène et d'ouvrir les frontière maroco-algériennes. Il est aussi important de renforcer la sensibilisation des citoyens pour les inciter à consommer les produits locaux et l'entreprise elle-même, par la mise à la disposition du consommateur d'un produit au rapport qualité/prix attrayant en veillant à ce que le marché soit suffisamment achalandé, évitant ainsi toute pénurie qui conditionne la propension à l'informel.