CMGP Group obtient le visa de l'AMMC pour son introduction en Bourse    MP Industry Group investit 437,623 MDH dans une usine à Tanger Med    La COP29 prolongée, en l'absence d'un compromis    Botola : Le Raja et le Wydad se neutralisent dans le derby de Casablanca    CAN Féminine Maroc 2024 : Le Maroc dans le groupe A avec la RDC, la Zambie et le Sénégal    Toulouse FC : Zakaria Aboukhlal, la renaissance d'un lion prêt à affronter le PSG    Ligue des champions féminine de la CAF : une finale pour l'histoire    Le MSPS lance "Riaya 2024/25" au profit des zones touchées par le froid    Temps chaud de samedi à lundi et fortes rafales de vent avec chasse-poussières dans plusieurs provinces    Sophie De Lannoy : "Chaque personnage est inspiré d'une personne réelle"    Qui est Boualem Sansal, l'écrivain algérien porté disparu qui a dénoncé l' »invention du Polisario par les militaires »?    Des partis marocains appellent à l'application de la décision de la CPI contre Netanyahu et Gallant    Ce que l'on sait d'Orechnik, le missile balistique russe qui a semé la panique [Vidéo]    Ouahbi : "La transformation digitale, un des grands défis actuels de la profession d'avocat"    Présidentielle en Namibie. Un moment décisif pour la SWAPO    L'UE n'a pas fini d'analyser les arrêts de la CJUE excluant les produits Sahara    Nouvel élément dans l'affaire de viol : la victime auditionnée à Casablanca    Le soutien du Royaume-Uni à la souveraineté du Maroc sur le Sahara, «un impératif stratégique»    Le président chinois achève sa visite au Maroc après de riches entretiens avec le prince héritier Moulay El Hassan    Démantèlement d'une cellule terroriste affiliée à "Daech" dans le cadre des opérations sécuritaires conjointes entre le Maroc et l'Espagne (BCIJ)    Première édition de Darb Race, le 8 décembre prochain à Dar Bouazza    Avant le départ de Joe Biden, Washington appuie le plan d'autonomie pour le Sahara et le confirme comme une solution «réaliste»    Le Bénin met à jour sa politique de protection sociale    Pavillon Vert: 90 Eco-Ecoles labellisées pour l'année scolaire 2023-2024    Morocco and Spain dismantle Daesh-linked terrorist cell in joint operation    Panama suspends ties with «SADR»    Morocco : Ryanair flights diverted due to wind gusts at Nantes Airport    BIM investit 1 milliard de dirhams au Maroc    Zniber souligne les efforts déployés par la présidence marocaine du CDH en vue de la réforme des statuts du Conseil    Protection du patrimoine marocain : Mehdi Bensaïd affûte ses armes    Cinéma : "Gladiator II", le retour réussi de Ridley Scott    Visa For Music : À l'ExpoStand, les musiques du monde se rencontrent!    Nadia Chellaoui présente son événement «Racines» le 26 novembre    M. Zniber souligne les efforts déployés par la présidence marocaine du CDH en vue de la réforme des statuts du Conseil    Le Panama décide de suspendre ses relations diplomatiques avec la pseudo    RAM et la compagnie brésilienne GOL Linhas Aéreas concluent un accord de partage de codes    L'inflation annuelle au Maroc ralentit à 0,7 % en octobre    Les prévisions du vendredi 22 novembre    Températures prévues pour le samedi 23 novembre 2024    Bank Of Africa lance sa nouvelle Filière Privée    Démantèlement d'une cellule terroriste affiliée au groupe Etat islamique lors d'une opération hispano-marocaine    Qualifs. CAN de Basketball 25 / Maroc - Soudan du Sud ce vendredi: Horaire? Chaîne?    Raja-Wydad: Un derby en mode silencieux ce soir !    De nouvelles pièces de monnaie pour célébrer la prochaine réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris    Matt Gaetz, choisi par Trump secrétaire à la Justice, retire sa nomination    Challenge N°946 : Du 22 au 28 novembre 2024    Maroc 7,58 MDH d'amende pour Viatris, fusion entre Mylan et Pfizer    Censure : le régime algérien accuse Kamel Daoud d'avoir dit la vérité sur la « décennie noire »    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Le recours à la drogue est très répandu»
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 20 - 02 - 2004

Pour la médecin-psychiatre et anthropo-psychanalyste Rita El Khayat, l'idée selon laquelle la toxicomanie est une affaire de riches n'a pas de fondement. Les pauvres trouvent aussi leur toxicomanie, encore moins l'histoire de la mauvaise fréquentation, source d'influence. Pour elle, tout le monde est exposé au risque. Entretien.
Aujourd'hui Le Maroc : Plusieurs fils de «notables» sont impliqués dans des affaires de consommation de drogues. S'agit-il là d'un phénomène spécifique aux couches les plus aisées ?
Rita El Khayat : Je ne pense pas que la consommation de drogues est l'affaire des couches favorisées. Elle touche toutes les couches de la société. Dans tous les pays du monde, toutes les classes sociales sont concernées par ce phénomène. Il est désormais prouvé que les personnes qui n'y succombent pas jusqu'à 40 ans ont peu de chances de devenir accros. Cependant, il ne faut pas se cacher la réalité. Chez nous au Maroc, nous avons une longue tradition de la toxicomanie. La consommation du cannabis est largement répandue. Toutes les classes sociales sont touchées. Certes, aujourd'hui la consommation du kif, de par son image de vieux et de pauvre qu'il véhicule est en recul. Par contre, la consommation de haschich reste massive. Alors que le recours aux drogues dures est de plus en plus répandu. Je tiens toutefois à préciser que la population des filles et de femmes est à son tour touchée. Le recours à la drogue est très répandu.
Quelles sont, selon vous, les raisons derrière la prolifération de la consommation de la drogue chez les femmes ?
Vous savez, les angoisses, de quelles natures soient-elles, sont toujours les mêmes. La quête de l'allégement de la souffrance conduit, des fois, à des comportements divers. Que ce soit pour celle qui opte pour le voile, ou celle qui s'adonne à la drogue ou autre, la conduite reste le même. Soulager sa souffrance peut prendre différentes formes. Pis, la cigarette est aussi une forme de toxicomanie. Consommer jusqu'à deux paquets de cigarettes par jour est plus grave pour le corps. Il est ainsi détruit. Tout est affaire de dose.
Y a-t-il un profil type du consommateur marocain?
Franchement, l'idée selon laquelle la toxicomanie est une affaire de riches n'a pas de fondement. Les pauvres trouvent aussi leur toxicomanie, sauf que, pour les riches, ils ont accès à des produits-de «meilleure qualité». Rappelez vous les soûlards du quartier. Ils font généralement avec les moyens à leur disposition. Ils n'hésitent pas à recourir à l'alcool 90 degrés par exemple.
Autre aspect, la mauvaise fréquentation est généralement indiquée comme source d'influence menant à la toxicomanie, ce qui n'est absolument pas prouvé. Sur dix personnes qui s'adonnent à la drogue sous toutes ses formes, vous avez deux pour qui c'est un choix, un sera toxicomane alors que le reste n'est pas intéressé. Ceci pour dire que tout le monde est exposé au risque.
Existe-t-il des centres de désintoxication au
Maroc ?
Il y en a effectivement un à Rabat-Salé à l'hôpital Errazi. A ma connaissance, l'Union Européenne a essayé à son tour d'aider dans ce sens. Elle a alloué des fonds, mais malheureusement l'opération est restée sans suite.
Comment se fait l'accompagnement psychologique des toxicomanes ?
C'est avant tout une affaire de volonté. Ceux qui désirent réellement arrêter y arrivent mais le traitement est très long. Personnellement j'essaye de convaincre les parents qui forcent leurs enfants à se faire soigner qu'il faut d'abord que l'enfant soit motivé. Autre chose le risque de rechute suppose une meilleure compréhension. Il ne faut surtout pas se fâcher avec le patient. Il faut au contraire réessayer pour que l'objectif soit atteint. Par contre, je tiens à signaler qu'il m'arrive effectivement de traiter des patients dépendants de drogues dures. Je pense en particulier à certains marocains établis en Italie. Il m'arrive d'être découragée. Rien ne leur est proposé. Par exemple, la méthadone, le substituant connu, ou autres programmes de substitution ne sont malheureusement pas disponibles au Maroc. Il faut en parler. On ne sauve pas les gens dans le silence. Il faut sans cesse les motiver jusqu'à ce que la thérapie soit concluante. Les médicaments, psychotiques surtout, ne sont là que pour compenser. Malheureusement, les dégâts sont graves.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.