Le Maroc et les Pays-Bas ont signé, ce lundi, un accord d'extradition des criminels afin de simplifier le transfert des personnes suspectées ou condamnées pour des crimes entre les deux pays. Détails Le ministre de la Justice, Abdelatif Ouahbi, a accueilli, ce lundi, son homologue, Mme DilanYeşilgöz, ministre de la Justice et de la Sécurité des Pays-Bas accompagnée d'une délégation hollandaise haut niveau. Cette réunion s'est soldée par la signature par Rabat et Amsterdam d'un accord d'extradition des criminels qui s'inscrit dans la continuité du protocole de coopération judiciaire bilatéral, permettant la remise réciproque des criminels entre les deux pays, apprend-t-on d'un communiqué du ministère de la Justice.
Cet accord qui a fait objet de longues discussions entre les deux pays est en réalité un moyen efficace de lutter contre la criminalité transfrontalière, réduisant ainsi les chances d'échapper à la justice.
Lors de ladite réunion, les deux parties ont discuté de sujets d'intérêt commun à savoir la coordination dans le domaine de la coopération juridique, la lutte contre la criminalité organisée, le blanchiment d'argent, la prévention des transactions bancaires suspectes, les crimes financiers et la confiscation des biens criminels.
Cité par le communiqué de son département, le ministre de la Justice estime que cet accord est grande appréciation du partenariat historique solide entre le Royaume du Maroc et le Royaume des Pays-Bas, à travers lequel le cours de la justice sera renforcé par la consolidation des mécanismes de lutte contre l'impunité transfrontalière.
Pour sa part, la ministre néerlandaise a souligné que ce traité d'extradition permettra de renforcer les relations entre les deux pays afin d'intensifier la lutte commune contre la criminalité internationale organisée qui ne connait pas de frontières, et ce, à travers l'élaboration de nouveaux mécanismes de lutte au même niveau que les pratiques illégales en matière de trafic d'armes, de drogues et d'êtres humains, menées par les réseaux criminels. Il est à noter que la signature dudit accord revêt une grande importance pour renforcer la position du Maroc dans la lutte contre la criminalité transnationale, mais pourrait également dénouer certains dossiers rangés dans les tiroirs de la justice néerlandaise depuis plusieurs années, à l'instar du procès de Saïd Chaou, ex-député marocain résidant aux Pays-Bas, visé par deux mandats d'arrêt internationaux émis par le Maroc. Les autorités marocaines avaient demandé son extradition pour qu'il soit jugé au Maroc pour trafic de drogue, formation d'une bande criminelle, blanchiment d'argent et tentative d'homicide. Une demande qui a été refusée par le parquet néerlandais. L'accord pourrait également élargir le champ d'intervention des autorités marocaines et néerlandaises, dans les affaires liées à la «Mocro Maffia», qui durant ces 10 dernières années s'est imposée comme l'organisation criminelle la plus puissante dans le trafic de drogue dans le Nord de l'Europe.