Les engagements pleuvent à la COP28. Après s'être ouverte sur une décision historique au sujet des dommages climatiques, la conférence sur le climat qui se tient à Dubaï est l'occasion de toute une série d'annonces financières ou énergétiques. Les annonces faites depuis l'ouverture du sommet, jeudi, sont, pour beaucoup, des engagements volontaires, certes vertueux, mais non contraignants. En parallèle se tiennent de laborieuses et cruciales négociations pour obtenir une décision finale qui ait l'autorité d'un consensus entre près de 200 pays, sous l'égide des Nations unies. Voici les engagements pris à ce stade. Le premier jour des négociations, jeudi, a été marqué par un accord pour le lancement d'un fonds pour les "pertes et dommages", destiné à aider les pays vulnérables à faire face aux conséquences de plus en plus coûteuses et dommageables des catastrophes climatiques. Les premières promesses financières s'élevaient, samedi, à plus de 650 millions de dollars, selon un décompte du Natural Resources Defense Council. Les Emirats arabes unis, l'Allemagne, l'Italie et la France ont chacun promis jusqu'à 100 millions de dollars ou d'euros. Ces montants ne sont toutefois qu'une mise de départ pour aider le fonds à faire ses premiers pas avant un véritable tour de table. Une vingtaine de pays, dont les Etats-Unis, la France, le Japon et les Emirats arabes unis, ont appelé samedi, dans une déclaration commune, à tripler les capacités de l'énergie nucléaire dans le monde d'ici à 2050, par rapport à 2020. La Chine et la Russie n'ont pas signé. Cet appel volontaire illustre le spectaculaire regain d'intérêt pour l'atome, source d'électricité quasiment sans carbone, dont des pays s'étaient détourné après l'accident de Fukushima (Japon) en 2011.
Tripler mondialement la capacité des énergies renouvelables
Au moins 118 pays ont par ailleurs signé un appel à tripler la capacité des énergies renouvelables installées mondialement, et à doubler le taux annuel d'amélioration de l'efficacité énergétique, de 2% à 4%, d'ici à 2030. Mais les grands pays producteurs et consommateurs d'hydrocarbures, dont la Russie, l'Iran ou encore la Chine, n'ont pas rejoint cet appel, contrairement aux Emirats arabes unis, hôtes de la COP28. La France a lancé samedi, avec les Etats-Unis et d'autres pays, dont le Vietnam et l'Indonésie, une initiative pour soutenir l'accélération de la sortie du charbon, qui génère encore le tiers de l'électricité mondiale. Des participants, dont le Canada, le Royaume-Uni, la Malaisie et le Sénégal, ont appelé à "débloquer de nouvelles sources de financement public et privé", s'inquiétant des conséquences de la transition énergétique sur les emplois et la stabilité économique de pays émergents encore dépendants du charbon, notamment en Asie. Ils ont demandé à la Banque mondiale de faire baisser le coût des investissements dans les énergies propres dans les pays émergents. S'agissant du méthane, grand ignoré des accords sur le climat jusqu'à présent alors qu'il est responsable de 30% du réchauffement historique, les Etats-Unis ont annoncé que de nouveaux pays, dont le Turkménistan, avaient rejoint une initiative appelée "Global Methane Pledge".