L'Afrique reste à la traîne dans le processus d'adaptation parce qu'elle bénéficie très peu des financements concessionnels et des investissements verts. Résultat : les pays africains s'endettent lourdement pour financer leurs projets verts, ce qui constitue une double peine pour le continent qui pollue le moins. Le monde entier a le regard rivé sur la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques 2023 (COP28), qui se tient actuellement à Dubaï, aux Emirats Arabes Unis. Une rencontre à laquelle l'Afrique entend donner de la voix étant donné que celle-ci est consacrée aux effets néfastes de la pollution atmosphérique. C'est un appel sans détour que le continent a lancé aux dirigeants des grandes puissances, les plus grandes pollueuses du monde. Dans leur demande, les dirigeants africains appellent à un financement robuste pour l'adaptation du continent au changement climatique. Dans cette optique, ils ont exhorté à une réponse qui soit plus globale aux besoins de financement de l'adaptation du continent afin de lutter contre les impacts des changements climatiques et renforcer la résilience. S'exprimant lors du Sommet sur le financement de l'adaptation pour l'Afrique au deuxième jour de la COP28, les dirigeants ont déclaré que le financement de l'adaptation au climat, qui représente actuellement 39% de tous les flux de financement climatique vers l'Afrique, doit rapidement augmenter. Cette session de haut niveau réunissait notamment le président des Comores et président en exercice de l'Union Africaine, Azali Assoumani, la présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, le président du Sénégal, Macky Sall, le Premier ministre des Pays-Bas, Mark Rutte, le ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni, David Cameron, le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, ainsi que le philanthrope Bill Gates. Ce n'est donc pas étonnant si, dans son allocution, le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, ait souligné les initiatives prises par son institution pour répondre aux besoins de l'Afrique en matière d'adaptation aux changements climatiques, notamment le lancement d'un Guichet d'action climatique visant à mobiliser jusqu'à 14 milliards de dollars pour soutenir l'adaptation de 37 pays à faible revenu.
Fournir des technologies agricoles D'ailleurs, il a demandé aux donateurs et aux investisseurs de rejoindre le Guichet d'action climatique pour fournir des technologies agricoles résilientes au climat à 20 millions d'agriculteurs, procurer une assurance contre les risques météorologiques à 20 millions d'agriculteurs, réhabiliter un million d'hectares de terres dégradées, fournir de l'eau, des services d'assainissement et de santé à 18 millions de personnes, et de l'énergie renouvelable à près de 10 millions de personnes. En effet, l'Afrique reste à la traîne dans le processus d'adaptation parce qu'elle bénéficie très peu des financements concessionnels et des investissements verts. Résultat : les pays africains s'endettent lourdement pour financer leurs projets verts, ce qui constitue une double peine pour le continent qui pollue le moins. Contrairement aux idées reçues, l'Afrique ne demande pas une faveur spéciale, mais une approche juste et équitable de la lutte contre le réchauffement climatique. Cependant, mention a été faite des contributions du Royaume-Uni en matière d'adaptation en Afrique, lesquelles atteindraient 1,5 milliard de livres sterling (1,89 milliard de dollars) d'ici 2025, une somme qui servira à financer des programmes vitaux tels que les prévisions météorologiques pour les agriculteurs. Afin d'intensifier encore davantage leur action, les gouvernements des pays riches doivent collaborer avec les banques multilatérales de développement pour mettre suffisamment d'argent sur la table. D'ailleurs, et pour aider à combler le déficit de financement, le continent a lancé en 2021 le plus grand programme d'adaptation au monde, le Programme d'accélération de l'adaptation en Afrique de 25 milliards de dollars. Il est dirigé par le Groupe de la Banque africaine de développement, la Commission de l'Union africaine et le Centre mondial pour l'adaptation, afin de concrétiser la vision de l'Initiative d'adaptation pour l'Afrique.
Nouer des partenariats La COP28, c'est aussi le lieu de nouer des partenariats comme c'est le cas entre le Maroc et le Portugal. Les deux Etats ont signé une déclaration conjointe relative à un projet d'interconnexion électrique entre les deux pays, en marge de la Conférence des parties à la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28). Cette déclaration, dont la cérémonie de signature s'est déroulée au pavillon du Maroc à la COP28, a pour objectif également d'intensifier le dialogue afin d'assurer une transition énergétique résiliente et inclusive qui répond aux objectifs mondiaux dans le domaine du développement durable et du changement climatique, notamment en encourageant l'utilisation des énergies renouvelables et en accélérant la mise en œuvre de projets stratégiques d'intérêt commun, dont le projet d'interconnexion électrique entre les deux pays. Rappelons que la COP (conférence des parties) est la plus grande plateforme mondiale permettant aux Etats de négocier un accord sur la marche à suivre pour lutter contre les changements climatiques. Elle réunit également les principaux acteurs engagés dans la lutte contre les changements climatiques : les gouvernements, le secteur privé, la jeunesse et la société civile. Le thème de la conférence de cette année est « S'unir, agir, délivrer ».