C'est ce 10 novembre que l'Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE) vient de clôturer l'appel à manifestation d'intérêt au programme triennal de développement des exportations « Export Morocco Now ». L'entente avec l'ASMEX a permis d'ouvrir de nouvelles perspectives pour les exportateurs. Détails. Une entente au service des exportations et des exportateurs marocains. C'est ainsi que l'on décrit l'accord signé récemment entre l'Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE) et l'Association marocaine des exportateurs (ASMEX). Pour la première, il s'agit d'un élément qui contribue à compléter le dispositif de services destinés aux différents interlocuteurs et acteurs impliqués dans les investissements et aux exportateurs. Pour la seconde, c'est un accord qui a pour mérite de déterminer le rôle de chacune des deux parties, et surtout de leur éviter de se marcher sur les plates-bandes. « Nous avons travaillé avec l'ASMEX, les fédérations professionnelles, la CGEM et avec le ministère de l'Industrie et du Commerce. Le but est de mettre en place un programme d'accompagnement pour nos bénéficiaires, à savoir les opérateurs et les exportateurs », énonce Ali Seddiki, directeur général de l'AMDIE, dans une déclaration à « L'Opinion », lors du passage à Tanger de la Caravane de promotion de la Charte de l'Investissement, en partenariat avec la BMCE Bank of Africa.
Intérêt D'ailleurs, l'un des acquis de cette entente s'est matérialisé par la prorogation d'un mois du délai de clôture de l'Appel à Manifestation d'Intérêt au programme triennal de développement des exportations « Export Morocco Now ». Ce programme vient d'être refermé ce 10 novembre. L'occasion ainsi pour les exportateurs de mieux faire part de leur disponibilité à accompagner cette orientation nouvelle. De quoi réjouir le président de l'ASMEX, Hassan Sentissi, qui salue également cet accord qui, selon lui, permet à son association « d'être prise en compte, compte tenu de son expérience inégalée dans le domaine des exportations ».
Soutien Dans le détail, plusieurs points sont prévus par cet accord. Il sera question de formation à l'export, un volet sur lequel l'ASMEX revendique une expérience confirmée, et qui pourra désormais être déclinée en parfaite entente entre les deux institutions. Mais, plus important encore, selon le patron de l'AMDIE, cet accord va permettre aux exportateurs affiliés à l'ASMEX, et à l'instar des autres partenaires, de bénéficier du soutien de l'AMDIE, « pour faciliter leur participation aux Salons internationaux, à travailler sur une offre complète de service qui peut être donnée dans le cadre des missions de l'AMDIE ». Selon Ali Seddiki, l'appel à manifestation d'intérêt lancé dans ce sens favorisera le travail avec « l'ensemble des opérateurs et exportateurs du Royaume, afin qu'ils puissent profiter de cette aide apportée par l'AMDIE et qui permettra de répondre à la stratégie nationale fixée par le ministère de l'Industrie et du Commerce ».
Offre exportable Toutefois, en ce qui concerne des volets relatifs à l'offre exportable, il est certes prévu l'actualisation de l'étude de l'offre exportable marocaine, à la lumière des évolutions récentes qu'a connues le tissu des entreprises exportatrices. Mais, du côté de l'ASMEX, on se montre réaliste malgré le désir de clarifier définitivement les choses sur ce dossier. « Nous sommes conscients des limites de notre offre exportable et des capacités de notre pays. Nous venons de loin, mais il y a encore un potentiel de progrès énorme à faire », déclare Hassan Sentissi. Autre point de convergence, c'est la mise en place d'un dispositif national de veille stratégique et réglementaire ainsi que d'analyse des marchés prioritaires. Ce qui passe par l'opérationnalisation de l'Observatoire du Commerce Extérieur, dont une étude de faisabilité a été réalisée. ZLECAf Enfin, cette feuille de route de partenariat entre l'AMDIE et l'ASMEX essaie de positionner les exportateurs sur l'opportunité qu'offre l'accord de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). En effet, les entreprises exportatrices bénéficieront d'un accompagnement dans ce sens, en plus du déploiement d'une stratégie à l'international pour la promotion du « Made in Morocco ».
3 questions à Hassan Sentissi « L'accord AMDIE-ASMEX permettra de résoudre beaucoup de problèmes » Vous avez signé un accord de partenariat avec l'AMDIE ? Quelles sont les avancées qu'il vous offre ?
- Comme vous le savez, l'ASMEX a une expérience inégalée au Maroc, dans tout ce qui touche aux exportations. Une nouvelle stratégie est lancée en faveur des exportations, et il était normal que l'expérience de l'ASMEX soit prise en compte. C'est ce que nous avons convenu grâce à cet accord. Je pense que, désormais, la plupart des problèmes auxquels nous faisions habituellement face devraient être réglés. Il y a encore des améliorations futures qui sont possibles, mais mieux vaut avoir le verre à moitié plein que vide. L'ASMEX continue de revendiquer des améliorations et des changements par rapport au régime préférentiel pour les exportateurs. Avez-vous obtenu gain de cause ? - Je dirais que ce dossier nous intéresse et continue d'être une des principales revendications de l'ASMEX. Il s'agit tout simplement de traiter l'ensemble des exportateurs sur le même pied d'égalité et cela ne fera que favoriser nos exportations et le « Made in Morocco ». Mais pour le moment, ce dossier est en stand-by, ce qui ne nous empêche pas de réfléchir pour trouver une solution avec les autorités, dans un cadre consensuel et ayant toujours comme principal objectif l'intérêt supérieur de notre pays. Cela dit, le PLF 2024 répond-il à vos attentes, en tant qu'exportateurs ? - Avec le séisme, force est de constater qu'il y a des priorités légitimes. Cet événement douloureux exige un effort de la part de tout le monde. Il y a certaines choses que nous pouvons régler grâce à ce PLF 2024 au profit des exportateurs, et d'autres qui peuvent attendre. Malgré tout, on avance, en dépit de quelques déceptions. Je reste convaincu que petit à petit, nous arriverons à obtenir satisfaction pour tout ce qui est relatif à la promotion et le renforcement de nos exportations sur la scène internationale. Export : Profiter de la Charte de l'Investissement Avec la nouvelle Charte de l'Investissement, les investisseurs peuvent bénéficier jusqu'à 30% d'appui sur le montant total de leurs projets, à condition de remplir les conditions prévues dans la Charte. Il s'agit, par exemple, d'obtenir des primes territoriales, des primes communes ou sectorielles. Sur l'ensemble de ces critères, l'AMDIE encourage les investisseurs des différentes régions du Maroc pour qu'ils se portent candidats et soient éligibles. Récemment, une caravane était de passage dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, une zone qui a tous les atouts pour profiter de ce nouveau dispositif, et d'être un exemple de production et d'exportation pour le Royaume. « La région Tanger-Tétouan-Al Hoceima constitue une tête de pont pour les investissements et l'industrie au Maroc. Elle a réussi à tirer son épingle du jeu en ce qui concerne les métiers mondiaux du Maroc et des secteurs qui lui sont spécifiques comme le textile par exemple. Désormais, elle est appelée à réussir le pari de la décarbonation », déclare Ali Seddiki, directeur général de l'AMDIE. «Go-To-Market» : Accompagnement sur mesure à l'export L'AMDIE et l'ASMEX collaborent déjà sur d'autres programmes. C'est le cas notamment dans le cadre de l'initiative «Go-To-Market». C'est le 6 juillet dernier, à Rabat, qu'a été lancé le déploiement de la première édition du programme d'appui à l'international «Go-To-Market», dédié aux entreprises disposant d'un potentiel à l'export et opérant dans les secteurs de l'industrie et des services. Ce programme, mené en partenariat avec le ministère de l'Economie et des Finances l'AMDIE et l'ASMEX, vise à appuyer la compétitivité à l'international des entreprises et leur capacité à faire face aux concurrents sur les marchés étrangers. Il a également pour objectif d'encourager les entreprises à exporter de nouveaux produits et à se positionner dans des marchés nouveaux. «Go-To-Market» couvre la période 2023-2024, et cible les entreprises dont le chiffre d'affaires annuel à l'export est supérieur à 10 MDH sur les deux derniers exercices. Ce programme se veut un accompagnement sur mesure, suivant le profil de l'entreprise et ses besoins spécifiques en matière de développement à l'international. Le montant de l'appui financier de l'Etat est attribué en fonction du potentiel et des ambitions stratégiques de l'entreprise et de la solidité de son business plan à l'international, dans la limite de 2,5 MDH par entreprise. Au titre de cette première édition du programme, le ministère a lancé un appel à manifestation d'intérêt à l'issue duquel 40 entreprises ont été retenues. Les secteurs représentés sont, entre autres, le textile et habillement, l'agroalimentaire, les industries métallurgiques, ou encore les matériaux de construction, la plasturgie, l'électrique/électronique et les services.