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Conseil de Sécurité - Sahara : Une Résolution historiquement avantageuse au Maroc
Publié dans L'opinion le 01 - 11 - 2023

Votée par 13 pays, la nouvelle Résolution du Conseil de Sécurité sur le Sahara est jugée favorable aux intérêts du Maroc. Contactés par "L'Opinion", des experts en expliquent les raisons. Décryptage.
Réunis, lundi, autour de la table circulaire, devant l'exquise fresque de Per Krogh, les membres du Conseil de Sécurité ont voté la Résolution 2703 sur le Sahara, dont le texte a été rédigé par les Etats-Unis. Une Résolution jugée favorable au Maroc, selon le ministère des Affaires étrangères qui s'en est réjoui dans un communiqué publié quelque temps après le vote. "Il s'agit d'une Résolution très positive qui confirme les acquis du Maroc et qui a été votée par quatre membres permanents sur cinq du Conseil de Sécurité", explique Mohammed Badine El Yattioui, professeur d'Etudes Stratégiques au Collège de défense nationale des Emirats Arabes Unis.

Le Polisario face à ses incartades
Comme attendu, le mandat de la MINURSO a été prolongé d'un an supplémentaire, jusqu'au 31 octobre 2024. Sur ce point, il n'y a pas de changements substantiels majeurs par rapport à l'année précédente. Le Mozambique, l'un des rares soutiens du Polisario en Afrique, a essuyé un revers majeur en ne parvenant pas à inclure l'observation des droits de l'Homme dans les compétences de la mission onusienne. La reconduction du mandat des casques bleus est d'autant plus nécessaire qu'en cas de non-vote de la Résolution, la mission onusienne se verrait dépourvue des ressources nécessaires à l'exercice de sa fonction (observation du respect du cessez-le-feu) et sera donc forcée de se retirer de la zone tampon. Ceci dit, la région sera livrée à l'inconnu. Ce que souhaite ardemment le Polisario qui n'a eu de cesse d'entraver délibérément la libre circulation des membres de la mission dans ladite zone tampon, à l'Est du mur de la défense, comme l'a souligné le Secrétaire Général des Nations-Unies, Antonio Guterres, dans son rapport annuel. Le Conseil de Sécurité n'a pas manqué d'adresser une mise en garde tacite aux milices du front en appelant au respect du cessez-le-feu et à s'abstenir de toute action susceptible de saper les négociations facilitées par l'ONU ou de déstabiliser davantage la situation.
Directement épinglé, le Polisario, qui se targue sans cesse de son retrait de l'accord de 1991, se voit acculé à une posture accablante. Le front séparatiste s'est d'autant plus compromis qu'il a revendiqué explicitement l'attentat de Smara auquel le Maroc a réagi, par la voix de son ambassadeur à l'ONU, Omar Hilale, qui a annoncé que cet acte ne restera pas impuni (Voir repère). Plusieurs observateurs s'attendaient à des réprimandes plus sévères à l'encontre du front séparatiste. Toutefois, le Conseil de Sécurité reste assez conscient de ces violations répétitives, selon Emmanuel Dupuy, Président de l'Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE).

Autonomie, tables rondes : la thèse marocaine l'emporte
Adoptée à 13 voix favorables, la Résolution a conforté la position marocaine en appelant à la reprise du processus politique avec la participation de l'ensemble des parties concernées, dont l'Algérie qui a été mentionnée plusieurs fois dans le texte, ce qui prouve son implication directe dans ce conflit artificiel. Actuellement, au milieu du brouillard qui règne, seule l'initiative d'autonomie s'impose comme la solution la plus aboutie et la plus réaliste pour mettre fin à ce conflit qui n'a que trop duré. Par contre, l'option référendaire n'est plus à l'ordre du jour et la Résolution n'a fait aucune mention du référendum d'autodétermination dont l'ONU a reconnu, il y a des années, l'inapplicabilité sur le terrain.
Les membres du Conseil de Sécurité, dont les Etats-Unis et la France, ont affiché leur soutien à la proposition marocaine qui jouit d'un vaste appui à l'international. En témoigne le soutien des pays européens, dont 14 ont officiellement appuyé cette option qui permet de sortir par le haut de ce conflit.
Pour parvenir à une solution politique, le meilleur schéma, aux yeux du Conseil du Sécurité, reste celui des tables rondes, comme l'a affirmé haut et fort le représentant de la France, Nicolas de Rivière, qui a dit lors de son intervention : "Le plan d'autonomie est sur la table, il est maintenant temps d'aller de l'avant ». Ce soutien du Conseil de Sécurité n'a pas manqué de réjouir le Royaume qui s'est félicité de la Résolution 2703. Dans un communiqué publié le soir du lundi, le ministère des Affaires étrangères a souligné avec satisfaction le fait que les tables rondes soient reconnues "comme seul cadre du processus politique".

La position française ne passe pas inaperçue !
Très attendue, la position française a été explicitement exprimée durant le vote. Paris a tâché d'exprimer son soutien historique au plan d'autonomie dans le contexte actuel marqué par une crise diplomatique inédite entre Rabat et Paris. Emmanuel Dupuy estime que cela confirme le soutien français au Maroc. Cependant, poursuit notre interlocuteur, Paris est appelé à faire un choix : soit appuyer le plan d'autonomie comme la meilleure solution possible ou rester dans sa position actuelle pour ne pas froisser l'Algérie".

Moscou s'abstient mais ne s'oppose pas
Pour sa part, la Russie, qui s'est abstenue de voter le texte sous prétexte qu'il est "non équilibré", reste opposée aux tables rondes que Moscou considère "non pertinentes", selon l'expression employée par son représentant adjoint, Dmitry A. Polansky. Cela dit, la diplomatie russe reprend les arguments de l'Algérie qui, elle aussi, juge ce schéma "obsolète" pour justifier son refus d'y participer. Mais il est clair que l'Algérie, qui y a pourtant participé à deux reprises, veut échapper à ses responsabilités, tout en restant directement investie dans son soutien irrationnel au Polisario. Il en va de la survie du régime des généraux qui font de l'affaire du Sahara une assurance vie, comme le souligne pertinemment une analyse publiée récemment par l'institut américain de géopolitique "Stratfor". "Pour Alger, s'éloigner de sa position de longue date au Sahara occidental risquerait de nuire à sa légitimité intérieure", précise l'Institut.
L'Algérie, qui abrite les populations séquestrées à Tindouf, a essuyé un revers majeur en constatant que le Conseil de Sécurité demande, dans la Résolution, le recensement des populations de Tindouf, qui vivent d'ailleurs dans des conditions misérables. Ce que continue de refuser Alger qui craint que cela dévoile l'escroquerie du Polisario.

Trois questions à Mohammed Badine El Yattioui " L'attentat de Smara devrait ouvrir le débat sur l'inscription du Polisario dans la liste des groupes terroristes"
A votre avis, quelles seront les conséquences de l'attentat de Smara pour le Polisario ?

Au Conseil de Sécurité, la France a mentionné ce qui s'est passé à Smara en faisant état d'une rupture du cessez-le-feu, dangereuse pour la stabilité de la région. Cela pourrait poser la question d'inscrire le Polisario dans la liste des organisations terroristes, surtout par l'Union Européenne et les Etats-Unis. Ce scénario reste fort probable si la diplomatie marocaine fait un vrai travail de lobbying à Washington. Si les Américains veulent être crédibles, ils devraient le faire puisque le Maroc a d'ores et déjà prouvé la complicité du Polisario avec les terroristes au Sahel. Donc, il serait incompréhensible que les Occidentaux reconnaissent le Hamas comme organisation terroriste sans en faire de même avec le Polisario. D'autant qu'on est en face d'un acte qui relève du terrorisme.

Pensez-vous que la Russie s'est alignée sur la position algérienne ou s'est contentée d'une position équilibrée ?

La Russie aurait voté contre la Résolution si elle était complètement alignée sur l'Algérie. Mais, la proximité entre les deux pays est normale. L'Algérie reste le principal client de l'industrie militaire russe et n'oublions pas les liens forts entre le pouvoir russe et les généraux algériens. Alger s'est aligné sur Moscou quant à la guerre en Ukraine alors que la position marocaine a évolué au fil du temps. C'est ce qui, à mon avis, justifie la mention par la Russie de l'option du référendum. Mais, en gros, la coopération économique reste trop importante entre Rabat et Moscou pour que la Russie vote contre la Résolution onusienne.

En gros, peut-on dire que la Résolution du Conseil de Sécurité est en faveur du Maroc ?

La Résolution a repris plusieurs points du rapport annuel du Secrétaire Général de l'ONU qui met en avant la pertinence de l'initiative de l'autonomie qui demeure la seule option cohérente, juridiquement et politiquement, avec l'Histoire de la région. Ce qui est très important est que l'option référendaire a été mise de côté, ce qui a poussé la Russie à justifier son abstention. Il est également remarquable que l'Algérie soit pointée du doigt en tant que partie essentielle. En appelant à la reprise des tables rondes, le Conseil de Sécurité a mis Alger en porte à faux. Le fait que l'accent soit mis aussi sur la nécessité du recensement des populations de Tindouf est un élément positif parce qu'on sait bien qu'une grande partie de ces populations ne vient pas des provinces du Sud.
Attentat de Smara : Le caractère terroriste du Polisario se confirme
En réaction à l'attentat terroriste qui a fait un mort et trois blessés dans la ville de Smara, revendiqué implicitement par le Polisario, l'Ambassadeur permanent du Maroc auprès des Nations-Unies, Omar Hilale, a fait état d'un acte terroriste qui ne restera pas impuni. Lors d'une conférence de presse tenue en marge de la séance du vote de la Résolution 2703 au Conseil de Sécurité, l'ambassadeur s'est montré ferme en indiquant que cet acte ne restera pas impuni. "Le silence des membres du Polisario confirme que ce sont eux qui sont derrière ces explosions".

Le Maroc «attend les résultats de l'enquête menée par les autorités compétentes», a précisé Hilale, ajoutant que «le droit international et le droit humanitaire, ainsi que les Résolutions du Conseil de Sécurité qualifient toutes les attaques contre des civils ou des zones civiles d'actes terroristes et d'actes de guerre, avec toutes les conséquences et responsabilités qui en découlent».

"Pour le moment, tout ce que nous pouvons dire, c'est que ces attaques et ces explosions, qui ont coûté la vie à une personne que j'appellerais «chahid» et ont attristé tous les Marocains, ne resteront pas impunies", a-t-il poursuivi, ajoutant que «les responsables de ces actes devront assumer des responsabilités juridiques et politiques, pas seulement ceux qui ont perpétré ces attaques, mais aussi ceux qui les abritent et les soutiennent financièrement ».

Cet attentat, qui a eu lieu le soir du dimanche dernier, a été confirmé par les autorités marocaines qui ont annoncé l'ouverture d'une enquête par la police judiciaire sous la compétence du Parquet compétent.

Trois questions à Emmanuel Dupuy " La question de l'évolution de la position française reste ouverte "
-Pensez-vous que le Conseil de Sécurité est assez conscient de la gravité des violations du cessez-le-feu par le Polisario qui, d'ailleurs, s'en est retiré ostensiblement ?

Je rappelle, d'abord, que les treize pays qui ont voté la Résolution ont dénoncé les violations de l'accord de 1991 et le rôle néfaste du Polisario dont la légitimité est peu reconnue sur la scène internationale. Je rappelle que près de 100 pays ne reconnaissent pas ce qu'on appelle la "RASD". Concernant votre question, le Conseil de Sécurité prend assez en considération les violations du Polisario. La Résolution est claire.

La France a réitéré son soutien au plan d'autonomie. Est-ce que ce soutien renouvelé peut apaiser la tension entre Paris et Rabat ?

La France a réitéré de façon plus expresse son soutien historique, plein et constant et sans équivoque au plan d'autonomie qu'elle appuie depuis 2007. Là, nous avons une sorte de convergence entre les deux pays. Le contexte a connu des changements positifs avec la nomination d'une nouvelle ambassadrice du Royaume à Paris et la réception de l'ambassadeur français par le Souverain. La France, par la voix de l'Ambassadeur De Rivière, a dit qu'il est temps d'avancer, mais jusqu' où ? C'est ça la question. Il serait intéressant de savoir si la France va juger que le plan d'autonomie est "LA" solution, comme le dit l'Espagne, ou va-t-elle se contenter de son positionnement actuel. La question est ouverte à toutes les possibilités.

Pensez-vous que la Résolution votée par le Conseil de Sécurité est totalement favorable à la thèse marocaine ?

Il est évident que la Résolution 2703 est dans la continuité des Résolutions précédentes, notamment celles de 2022 et de 2021. Désormais, le prolongement du mandat de la MINURSO reste un élément très positif, surtout après tout ce qui s'est passé ces derniers mois. La Résolution a rappelé un certain nombre de vérités, surtout en ce qui concerne le règlement du conflit du Sahara qui passe nécessairement par les tables rondes. C'est la réaffirmation du Maroc et de l'Algérie comme deux parties principales au conflit. Alger, rappelons-le, est mentionné six fois dans la Résolution et il lui incombe de permettre le recensement des populations de Tindouf, comme le demande le Conseil de Sécurité. Aussi, le plan d'autonomie a été soutenu par les Etats-membres du Conseil de Sécurité, sauf la Russie et le Mozambique, deux abstentions classiques.


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