L'Association des Sociétés de Gestion et Fonds d'Investissement Marocains (ASFIM) a organisé, ce mardi 31 octobre, une conférence axée sur la gestion d'actifs comme vecteur de mobilisation de l'épargne pour un meilleur développement de l'Afrique. La tenue de cet évènement phare intervient dans un contexte particulier, a indiqué Réda Hilali, président de l'ASFIM, dans son allocution inaugurale, vu la conjoncture mondiale et nationale qui fait face à des pressions inédites, partant d'une pandémie du virus Corona, passant par une ère inflationniste record, conflit russo-ukrainien et séisme d' Al-Haouz. Ces facteurs ont eu des répercussions majeures sur l'économie nationale. C'est dans ce contexte que l'ASFIM organise cet événement d'envergure, d'une importance primordiale afin de concrétiser un saut qualitatif, avec pour objectif ultime la mobilisation de l'épargne au service de la croissance économique. Pour ce faire, Réda Hilali a mis l'accent sur le partage des idées et des expériences de la communauté financière locale et continentale. Cette étape ne peut être franchie sans diagnostiquer les défis qui demeurent à relever, a-t-il indiqué. D'après le responsable de l'ASFIM, l'industrie de la gestion d'OPCVM existe au Maroc depuis 28 années, en totalisant 19 sociétés de gestion, avec 400 cadres femmes et hommes mis à disposition des clients dont 100 professionnels de l'investissement, et environ 600 d'OPCVM avec 570 milliards de dirhams (MMDH) d'actifs sous gestion. Un montant qui a plus que doublé en seulement 10 ans, et une épargne mobilisée représentant 45% des dépôts bancaires et 40% du PIB national. Cette évolution a permis à cette industrie de devenir progressivement un pilier dans le financement de l'économie avec près du 1/3 de la capitalisation flottante au niveau de la Bourse de Casablanca ; près de 1/2 des Bons du Trésor et de la dette privée en circulation et une participation de 40% en moyenne aux introductions en bourse. « A ce titre, l'année 2022 a constitué un test grandeur nature pour notre écosystème et sa capacité à jouer ce rôle. En effet, dans un contexte inflationniste et de hausse des taux, nous avons pu, collectivement, faire face à des rachats en OPCVM qui ont totalisé plus de 72 MMDH en fournissant la liquidité nécessaire », a annoncé le responsable de l'ASFIM. Quant à l'année 2023, ASFIM déclare que la confiance dans son écosystème a été ensuite démontrée tout au long de l'année, puisqu'à date d'aujourd'hui, un montant de 62 MMDH a été souscrit en OPCVM. Défis de l'industrie de la gestion d'OPCVM L'un des défis majeurs réside dans l'augmentation du nombre relativement faible des investisseurs en OPCVM. En effet, 63% des actifs sous gestion sont actuellement détenus par les investisseurs institutionnels, tandis que seulement 7% sont gérés pour le compte d'investisseurs particuliers. Globalement, le secteur au Maroc compte à son actif 30.000 investisseurs sur le marché au total. Un deuxième défi concerne la profondeur des marchés de capitaux. Aujourd'hui, la Bourse de Casablanca - deuxième de par la capitalisation en Afrique - ne compte que 74 valeurs cotées. Restrictions de l'investissement à l'international Le marché de la dette privée, tout en étant relativement dynamique, ne concerne qu'un nombre d'émetteurs limité pâtissant de l'absence de notation du risque crédit, comme c'est le cas dans d'autres marchés plus évolués. Un autre défi émerge également. Il concerne celui des produits financiers à des instruments relativement simples. En effet, l'absence actuellement de produits dérivés, de marchés à terme ainsi que les restrictions concernant l'investissement à l'international ne permet pas aujourd'hui d'élargir la palette des produits proposés aux clients.