Coopération. Dakhla et Bissau villes jumelles    Conseil des Droits de l'Homme : Omar Zniber préside la première réunion du Conseil Consultatif sur l'égalité du genre    Guinée-Bissau : le président Umaro Sissoco Embalo officialise le report des législatives du 24 novembre    Bangkok: Mme Akharbach plaide pour une régulation du numérique    Les importations maitrisées à des niveaux raisonnables    Tan Tan: La Marine royale libère sans incident l'équipage d'un cargo battant pavillon libérien    Dacia Maroc : Bonne performance à fin septembre 2024    Hausse de 7,9% de la valeur globale des stocks d'actions détenus par les étrangers en 2023    Cours des devises du mardi 5 novembre 2024    Santé. La Mauritanie modernise ses services    L'Amérique suspendue aux urnes le temps d'une élection sous haute tension    Les Américains se rendent aux urnes pour choisir leur 47e président    Espagne: les opérations de secours se poursuivent une semaine après les inondations    Inondations en Espagne: Le match de Valence en Coupe du Roi reporté    Football. La Ligue des Champions féminine en novembre au Maroc    Foot: « Deux semaines minimum » d'indisponibilité pour Neymar    Coupe du Monde 2030 : Vers un gain économique de près de 10 milliards de dollars pour le Maroc    Morocco expels two Norwegians from Laayoune    US unites Morocco and Algeria in joint naval exercise    New head with Moroccan roots appointed to lead Israeli liaison office in Morocco    Températures prévues pour le mercredi 6 novembre 2024    En 2025, le ministère de la Solidarité mise sur la consolidation des acquis    La Chambre des représentants approuve le projet de loi sur la réorganisation du CCM    Le Musée Mohammed VI d'Art Moderne et Contemporain célèbre ses 10 ans    Semaine arabe de l'UNESCO : Le caftan marocain brille de mille feux    Syndicats vs Patronat : Sekkouri acculé à revoir sa copie sur les grèves [INTEGRAL]    Sefrou : 200 millions de dirhams pour la réalisation d'une station de traitement des eaux usées    Le temps qu'il fera ce mardi 5 novembre    Bourse de Casablanca : Ouverture en territoire positif    La Chambre des représentants approuve le projet de loi relatif à l'industrie cinématographique et portant réorganisation du CCM    Le Marocain Adam Boufandar signe son premier contrat professionnel avec la Juventus    Ouganda. La foudre tue 14 personnes    Cyclisme: le Maroc remporte pour la sixième fois le Tour international du Faso    Sahara marocain : Revers décisif de l'Algérie au Conseil de Sécurité [INTEGRAL]    Toufiq relève le rôle important de la Fondation de la Mosquée Hassan II de Casablanca dans la gestion de cet édifice religieux et le rayonnement de la Charia et du Fiqh    M. Hilale: L'évaluation du rôle de l'ONU au Sahara marocain relève uniquement du SG et du Conseil de sécurité    Assassinat du professeur Samuel Paty par un islamiste radical: le procès de huit adultes s'est ouvert en France    Santé numérique : Lancement à Rabat du «Hackathon Al-Qods 2024», dédié aux startups    Oriental: Découverte de la plus ancienne utilisation médicinale des plantes au monde à Taforalt    Festival international du film du Caire : plusieurs films marocains en lice    USA: Qui de Donald Trump ou Kamala Harris remportera l'élection ?    Inondations en Espagne : La région de Barcelone en alerte rouge    Brahim Díaz : Ambitions et fierté marocaine au Real Madrid    L'AMO et la population légale du Royaume au menu du prochain Conseil de gouvernement    Dixième anniversaire du MMVI : Une décennie de culture et d'innovation    Kamel Daoud, lauréat du Goncourt pour son roman Houris, censuré en Algérie    Quand TV5 sublime l'art du zellige marocain    Amrabat, le nouveau héro des Stambouliotes    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Brève histoire de la critique
CINE-SCRIPT
Publié dans L'opinion le 07 - 11 - 2009

La critique de cinéma est apparue tout naturellement dans les journaux et les revues, à partir du moment où l'on y trouvait déjà une critique des livres, des pièces de théâtre, des concerts... suivie avec passion par les lecteurs et les abonnés. L'écrivain et dramaturge italien Riccioto Canduo fut un de ses fondateurs dans les années 10, affirmant bien haut la spécificité du cinéma et de son autonomie, une autonomie dont beaucoup d'intellectuels et le grand public avaient toute raison de douter, lorsqu'ils voyaient le cinéma adapter à tour de bras théâtre opéra et littérature.
A sa suite, Louis Delluc, fondateur de la revue « CINEA » et Léon Moussinac, rallièrent beaucoup de lecteur de journaux, par leur flamme et leur conviction, à un art encore jugé mineur, quand on lui accordait le statut d'un art. Aujourd'hui, en effet, certaines notions telles que « Le septième art », la vision du metteur en scène comme auteur auquel revient le mérite du film, l'appréciation sur la photo et le son, sont tellement entrées dans nos mœurs culturelles, même si elles ne sont pas toujours appliquées avec bonheur, qu'on oublie qu'elles ont été dues pour l'essentiel à des critiques. Mais il est rare que ceux-ci se soient consacrés au cinéma seul. Souvent ces critiques de cinéma ont été par ailleurs des écrivains, des journalistes, des dramatiques, des critiques théâtraux qui n'étaient pas liés au cinéma. On voyait même souvent qu'ils auraient préféré assurer le feuilleton littéraire, voire disposer d'une chronique d'expression libre et qu'ils avaient hérité de la rubrique « cinéma » comme d'une sinécure ou d'un placard. Trop souvent s'est lu entre les lignes leur manque de connaissance des origines du cinéma, leur tendance à n'appréhender que le sujet des films et non leur langage et leur forme et leur ignorance de ce dont ils parlaient. Un certain enthousiasme naturel suppléait parfois, mais pas toujours, à de telles lacunes. Dans d'autres journaux, la critique de cinéma reste l'art de briller journalistiquement aux dépens de son objet.
Mais l'âge d'or de la critique de cinéma, c'est-à-dire la période où elle combina une audience assez large avec le plus de conviction et de sérieux, fut peut être la cérémonie des années 50, lorsque, André Bazin, critique au « Parisien », « La revue du cinéma » et « Radio cinéma », mais aussi conférencier et animateur de ciné-clubs, représenta un modèle de rigueur d'esprit et de passion. Beaucoup de ses cadets au mensuel les « Cahiers du cinéma », qu'il cofonda en 1951 avec Jacques Doniol, Valcroze et Lo Duca, le mettaient au-dessus de tous les autres. Mais si ces cadets, à qui l'on doit des textes restés souvent remarquables, ont beaucoup fait parler d'eux depuis, ce n'est pas comme critiques. Ils ont nom en effet Jacques Rivette, François Truffaut, Eric Rohmer, Jean-Luc Godard... Leur exemple a créé en France une tradition de la critique comme marche-pied vers la réalisation. Le seul homme unanimement respecté comme le critique absolu, André Bazin, étant mort prématurément et les autres ne faisaient que passer dans cet emploi, on est fondé de se demander si critique de cinéma est un métier qu'il est possible d'assurer avec la même flamme pendant longtemps et avec le même enthousiasme, la continuité et la foi. La réponse est naturellement dans les mains des jeunes et des nouveaux venus. Mais la plupart de ceux-ci attendent surtout leur tour pour faire de la mise en scène. Pourquoi ne serait-il pas possible de faire parallèlement de la réalisation et de la critique ? C'est moins une question de temps matériel que de disposition d'esprit. Quand on a éprouvé la difficulté de faire tenir un film debout, on a plus de mal à critiquer le travail des autres. Même Truffaut, qui continua à écrire une fois passé à la réalisation, ne le fit plus que pour défendre les films qu'il aimait, et cessa de rédiger des éreintements, se refusant cette liberté de blâmer.
En somme, quand le critique acquiert un peu d'expérience et atteint un âge plus avancé, il finit par se lasser d'un statut aussi insignifiant et aussi d'un revenu aussi faible.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.