Encore sous le coup de l'euphorie de l'épopée qatarie, les Lions de l'Atlas ont été ramenés sur terre lors de leurs dernières sorties africaines. Ce qui autorise certaines inquiétudes légitimes quant à leur parcours lors de la prochaine Coupe d'Afrique des Nations (CAN) dont les Marocains n'attendent rien de moins que le sacre et la consécration finale, après plusieurs décennies de disette continentale. C'est ainsi qu'après le premier faux-pas de la défaite concédée face aux «Bafana Bafana» sud-africains, l'espoir était grand d'assister en ce samedi 14 octobre à un sursaut d'orgueil face aux éléphants de la Côte d'Ivoire, pays hôte de la prochaine CAN. Mais, encore une fois, la désillusion était au rendez-vous non seulement à cause du match nul laborieusement décroché par le Maroc au dernier quart d'heure de jeu, grâce à un but «ping-pong» d'Ayoub El Kaâbi, mais surtout en raison de la médiocre qualité de jeu servie par les Lions de l'Atlas qui ont péché par excès d'approximations tactiques et un pourcentage impardonnable de « déchets techniques ». Certes, avec un plan de jeu et une composition d'équipe passablement remaniée pour pallier aux absences pour cause de blessure des ténors Ziyech et Amrabet, l'enjeu véritable de cette confrontation amicale se situait surtout au niveau de l'expérimentation de nouvelles compositions et de nouveaux talents. Mais l'autre enjeu, tout aussi primordial, était celui d'ordre psychologique qui imposait à notre équipe nationale de conforter son statut de demi-finaliste de la dernière Coupe du Monde, et, partant, celui de sérieux prétendant au sacre lors de la prochaine CAN. Auréolé de son parcours magistral lors du dernier Mondial, le Onze national n'en est pas moins devenu l'équipe à battre par excellence à l'échelle continentale. Ce qui lui impose de préserver impérativement son aura de formation imbattable et d'éviter à tout prix de basculer dans l'autosuffisance ou l'excès de confiance dont on a constaté les effets désastreux lors des matchs face à l'Afrique du Sud et à la Côte d'Ivoire dont le principal mérite est leur valeur de tests en conditions réelles. Voilà donc notre Onze national sérieusement averti... à quelques semaines du grand rendez-vous continental qui ne sera pas un simple voyage de plaisance aux bords de la baie de Cocody à Abidjan. Car, comme disait « Moul Niya » (Walid Regragui) : «La CAN 2023 va être l'une des Coupes les plus difficiles de l'Histoire du football africain, et ce, eu égard à la qualité des stades et à la présence de grandes stars africaines du ballon rond évoluant dans les meilleurs clubs du monde». Un Onze national averti en vaut deux !