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Hillary Clinton réitère la position “inchangée” des USA au sujet de l'initiative d'autonomie et souligne l'importance des réformes initiées au Maroc Dans une interview à la MAP et Al Oula
Washington souhaite l'ouverture des frontières intermaghrébines
La secrétaire d'Etat américaine, Mme Hillary Clinton a salué les réformes initiées par SM le Roi Mohammed VI dans plusieurs domaines. Dans une interview exclusive accordée à la MAP et Al Oula en marge de sa participation à la sixième édition de la réunion ministérielle du Forum pour l'Avenir tenue les 2 et 3 novembre à Marrakech, Mme Clinton a fait part de son appréciation des changements qui ont été initiés sous la conduite du Souverain. Voici le texte intégral de cette interview : Question: Durant les dix dernières années, Sa Majesté le Roi a initié des réformes tous azimuts dans les secteurs social, économique mais également dans le domaine des droits de l'homme, en particulier celui des droits de la femme. Quelle appréciation faites-vous de ces changements qui ont eu lieu? Hillary Clinton: Tout d'abord, permettez-moi de dire que je suis ravie de vous parler. J'ai toujours eu un plaisir à visiter le Maroc. Je me suis rendue il y a dix ans au Maroc et je garde toujours de bons souvenirs de ce déplacement et d'une autre visite précédente. Il s'agit, donc, pour moi d'un privilège spécial. Je veux faire part de mon appréciation, comme je l'ai fait à SM le Roi Mohammed VI, des changements qui ont été initiés sous sa conduite et que le gouvernement suit sous son leadership. J'estime que ces changements sont importants. Je salue particulièrement le renforcement des libertés de la femme, ce qui a consolidé sa participation dans plusieurs domaines. Je suis consciente que durant les récentes élections municipales, 3.000 femmes ont été élues. Je crois que cela fera du Maroc un pays encore plus fort. Plus vous impliquez le citoyen, plus vous l'habilitez à prendre des décisions responsables, ce qui ne manquera pas de faire du Maroc un pays encore plus fort. Question: Madame la Secrétaire d'Etat, comme vous le savez, le Maroc et les Etats-Unis sont liés par un accord de libre échange, qui est le seul du genre avec un pays africain. Comment les deux pays peuvent-ils optimiser leurs efforts pour renforcer leurs relations économiques ? Hillary Clinton: Bien entendu, nous sommes très fiers que nos relations avec le Maroc datent de plus de 220 ans. Il s'agit de la plus longue relation au monde, une relation ininterrompue qui n'a connu aucune difficulté. Le récent accord de libre échange, en faveur duquel j'ai eu le privilège de voter quand j'étais Sénateur de la ville de New York, est une illustration de cette relation très large et profonde. Je crois que l'importance de cet accord, qui, comme vous le dites, est le premier accord de libre échange bilatéral avec un pays en Afrique, réside dans le fait qu'il représente une reconnaissance que l'économie marocaine est en train de croître et que les Etats-Unis veulent investir. L'accord constitue une plate-forme pour davantage de travail que nous devons accomplir ensemble. Question: Madame la Secrétaire d'Etat, Vous avez réaffirmé hier qu'il n'y a aucun changement dans la position de l'Administration Obama au sujet du plan d'autonomie marocain pour le Sahara. Pouvez-vous nous donner davantage de précisions? Hillary Clinton: Il s'agit d'un plan, qui, comme vous le savez, a été amorcé sous l'Administration Clinton. Il a été réaffirmé sous l'Administration Bush et il demeure la politique des Etats-Unis sous l'Administration Obama. Actuellement nous soutenons le processus des Nations unies, car nous estimons qu'un règlement pacifique des difficultés, qui existent avec vos voisins de l'est, du sud, de l'ouest, servira les intérêts de tout le monde. Eu égard à notre relation de longue date, nous sommes très conscients à quel point la conjoncture est difficile. Je ne veux pas qu'il y ait de doute, dans la région ou ailleurs, au sujet de notre politique qui demeure inchangée. Question: Le Président Obama n'a eu de cesse d'appeler à un nouveau départ avec le monde islamique. Quelle contribution le Maroc, en tant que pays ayant une tradition ancrée de tolérance et de cohabitation, peut-il apporter dans ce contexte et comment envisagez-vous l'avenir des deux pays à la lumière du discours du Caire? Hillary Clinton: C'est une excellente question car je pense que le Maroc est particulièrement bien placé pour assumer un rôle de leader en vue de concrétiser l'appel à davantage de coopération et de compréhension, comme cela a été mentionné dans le discours du Caire. Nous considérons le Maroc comme modèle dans plusieurs domaines. Nous estimons que le Maroc peut montrer le chemin à suivre en matière de renforcement de la compréhension entre les Etats-Unis et le monde musulman. Question: Comment les deux pays peuvent-ils joindre leurs efforts pour faire avancer le processus de paix vers une solution à deux Etats? Hillary Clinton: Je pense qu'en poursuivant le soutien très utile au processus, en reconnaissant à quel point il est difficile pour les parties de mener à elles-seules ce processus car elles ont besoin d'autres pays et de leaders comme Sa Majesté. Pour faire avancer le processus, je crois qu'il faut cesser les commentaires qui viennent parfois d'autres parties dans la région, et qui malheureusement provoquent l'agitation et entravent le processus. Il s'agit d'un travail difficile. C'est un effort qui demande beaucoup de temps. Le Président s'est engagé et a fait preuve d'une grande sincérité. Or, nous savons que nous devons bâtir sur ces bases à travers une ouverture sur les deux parties. Nous nous réjouissions de cela et cherchons le soutien actif de tous les autres. Question: Nous allons nous éloigner un petit peu du Proche Orient. Permettez-moi de vous poser une question au sujet de la région du Maghreb et son voisinage. Cette région fait face à plusieurs défis, dont certains sont de nature économique, rendus plus problématiques car les frontières entre le Maroc et l'Algérie sont actuellement fermées, mais également à cause d'Al-Qaida au Maghreb qui pose beaucoup de problèmes. Comment évaluez-vous cette situation et quels sont les moyens d'avancer sur un chemin plus positif? Hillary Clinton: Nous sommes reconnaissants pour la coopération étroite avec le Maroc et avec d'autres pays dans la région pour contrer le terrorisme, renforcer la loi et promouvoir notre coopération mutuelle contre Al-Qaida et d'autres groupes terroristes, ainsi que contre les trafiquants de drogue et les trafiquants d'êtres humains. Nous sommes, donc, engagés à travailler avec vous et avec d'autres nations pour vous aider à vous défendre et à créer une atmosphère plus positive. Or, nous souhaitons également une compréhension régionale plus large et une coopération transfrontalière, une ouverture des frontières et une coopération économique avantageuse. Si vous jetez un regard à travers l'Afrique du nord, à travers le Maghreb, vous allez vous rendre compte qu'il existe une grande opportunité de bâtir une région économiquement réussie. Cela requiert un débat et une consultation politiques. Nous encourageons nos amis, le Maroc et d'autres pays, à examiner cette possibilité et à ne pas se laisser décourager par la difficulté d'amorcer de telles consultations.