Un nouveau chapitre s'ouvre dans la réforme éducative au Maroc. Le Conseil du gouvernement vient d'approuver le projet de décret 2.23.819 relatif au statut unifié des fonctionnaires du département de l'éducation nationale, présenté par Chakib Benmoussa, ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement préscolaire, de la Jeunesse et des Sports. Le responsable n'a pas manqué à cette occasion historique de faire le point sur ce nouveau cadre référentiel, tant attendu. Restaurer la confiance dans l'école marocaine Pour Benmoussa, le nouveau statut unifié se veut une étape cruciale sur la voie de la réforme éducative, l'objectif global étant de rétablir la confiance dans l'école marocaine. Lors du point de presse tenu à l'issue du conseil de gouvernement, mercredi 27 septembre, le responsable gouvernemental a tracé les grandes lignes de ce statut, qui place les fonctionnaires de l'éducation nationale, au coeur de ses priorités.
Le ministre a rappelé que le nouveau cadre ne porte en aucune manière préjudice aux intérêts des enseignants. Bien au contraire, le statut unifié des enseignants, comme son nom l'indique, vise l'unification de tous les fonctionnaires, qu'ils soient cadres ou enseignants, tout en leur garantissant les mêmes droits et les mêmes devoirs.
Ainsi, le nouveau statut promeut les principes de l'unification, de la motivation, de l'engagement, de la responsabilité et de la performance. Le projet de décret soutient en effet les réformes éducatives prévues dans le plan (2022-2026), en particulier en ce qui concerne la gestion de carrière pour améliorer la performance éducative. Dans ce sillage, Benmoussa s'est arrêté sur les mécanismes d'incitation, notamment au moyen d'un « grade d'excellence » dont les deux tiers des fonctionnaires de l'éducation peuvent désormais bénéficier. Il s'agit en l'occurence des catégories dont la promotion était limitée à l'échelle 11 et qui ont 15 à 20 ans de carrière.
En passant de l'échelle 11 au grade de l'excellence, les bénéficiaires se verront attribuer une augmentation salariale de 5 000 DH brut, soit près de 2 500 DH nets. Ce dispositif profiterait à 80 000 enseignants d'ici 2027, avec 4 000 enseignants sur le point de prendre leur retraite cette année qui en bénéficieront également, a détaillé Benmoussa.
De même, le nouveau statut repose sur un sytème de motivation , en octroyant des incitations annuelles de 10 000 DH aux équipes pédagogiques des établissements portant le label d'« établissement d'excellence ». Ce label se veut ainsi une nouvelle manière de reconnaître l'excellente performance de ces écoles. « Jusqu'à présent, environ 630 institutions se verront labellisées cette année, et l'objectif est de labelliser 2 000 institutions chaque année », s'est réjoui le ministre. Ainsi, « d'autres allocations allant de 600 à 1 300 DH seront versées aux autres catégories citées dans l'accord du 14 janvier », a indiqué Benmoussa.
S'agissant des enseignants contractuels, le ministre a rappelé que ces fonctionnaires, au nombre de 140 000, seront titularisés, et certains d'entre eux peuvent désormais bénéficier de la promotion.
Ainsi, Benmoussa a affirmé que « la formule de recrutement régional est toujours en vigueur et fait partie du nouveau statut », soulignant que « c'est l'orientation de l'Etat, mais avec les mêmes droits et devoirs, où les salaires seront versés par la Trésorerie Générale du Royaume ».
Coût budgétaire
La mise en œuvre du nouveau statut impliquera un coût total de 9 milliards de dirhams sur une période de quatre ans, a précisé Chakib Benmoussa, le qualifiant d'investissement exceptionnel. Cette enveloppe augmenterait chaque année de 2,5 milliards de dirhams, a affirmé le responsable.
Le ministre a toutefois souligné que ce montant ne couvrirait pas les augmentations salariales annuelles habituelles, qui représentent entre 2 et 3 % du coût total des salaires dans le secteur de l'éducation.