L'Université Chouaïb Doukkali a inauguré, le mardi 27 octobre, la saison universitaire 2009-2010, par l'organisation à l'ENCG d'El Jadida d'une conférence sur «La presse écrite et électronique au Maroc», animée par M. Mohamed Larbi Messari écrivain, journaliste et ancien ministre de la communication marocain. D'une intervention qui a duré plus de 2 heures, M. Messari a fait, chiffres et dates historiques à l'appuie, le tour d'horizon du champ médiatique marocain, qu'il serait quasi impossible de tout étaler dans ce modeste article. Toute fois, une lecture horizontale de l'essentiel de ce qui a été exposé nous a permis de faire ressortir ce qui suit: Au Maroc, l'édition électronique de la presse prend des formes différentes: édition sur le territoire national de quelques titres étrangers, lancement de la Une et de quelques articles par les journaux et magazines nationaux sur leurs sites Internet et enfin, l'édition de la presse purement électronique. Cependant, malgré l'essor qu'elle connaît, les efforts et l'opportunité qu'elle présente pour sortir la presse écrite des problèmes qu'elle vit, la presse électronique est en butte à des problèmes majeurs, à savoir le faible taux d'audience, l'absence d'un cadre juridique et d'un code déontologique…. Concernant la presse écrite, elle garde toujours sa valeur dans le champ médiatique marocain. Réputée surtout pour sa diversité, la presse écrite marocaine a connu ces dernières années, une profonde mutation caractérisée par le renouvellement et la modernisation de ses équipements (informatisation, introduction de la couleur, etc...), le rajeunissement et le renforcement des effectifs rédactionnels et la révision progressive de son contenu et de sa conception ainsi que l'augmentation de sa pagination. Ayant atteint un nouveau palier de maturation, la presse marocaine a suscité l'intérêt tant attendu des milieux financiers et du secteur privé, d'où l'émergence de nouveaux titres quotidiens et périodiques. Ajoutée à l'aide substantielle que procure l'Etat, l'injection de nouveaux capitaux dans le secteur de la presse lui a conféré, aux yeux des opérateurs économiques, le statut de membre à part entière du tissu économique national. Aussi, l'élément marquant et novateur de ces dernières années fut la création de véritables entreprises, groupes de presse et sociétés d'éditions avec une nouvelle répartition des rôles entre organes généralistes et revues spécialisées de qualité internationale (économie, femmes, informatique, sport, art, décoration, médecine, jeunes, etc...). Ces nouveaux titres sont venus enrichir les devantures des kiosques, aux côtés du large éventail de publications traditionnelles porte-parole des partis et mouvements politiques de toutes tendances, qui, de leur côté, ont entamé, à des degrés divers, des initiatives de mise à niveau et de professionnalisation de leurs journaux. Le gros des publications marocaines paraît dans les langues arabe et française avec 448 titres pour la première et 164 pour la seconde. Mais la langue amazighe commence aussi à se frayer son chemin dans le domaine avec cinq publications, suivie de l'espagnole avec une publication. Sur les 618 titres édités, on dénombre 26 quotidiens, 254 mensuels, 136 hebdomadaires, 78 bimensuels, 51 périodiques et 73 publications à périodicité non régulière. Si plus de 50% des publications éditées est concentré dans l'axe Kénitra- Casablanca, on assiste à une émergence de plus en plus importante de la presse régionale, en particulier dans les régions de Tanger (34 titres), Fès (21 titres) Marrakech (23 titres), Mekhnès (15 titres), Oujda (8 titres), Agadir (8 titres), Nador (11 titres), Beni Mellal (10 titres). La diversité de tendances est une autre caractéristique de la presse nationale. Sur les 618 publications qui existent sur le marché, 26 sont édités par des partis politiques. Mais depuis quelques années, la presse privée ne cesse de se développer. Ainsi, assiste-t-on à une floraison de titres conjugués à tous les modes de parution et édités par des particuliers. La presse marocaine est également très diversifiée au niveau des domaines touchés. L'Information générale a certes le dessus avec un pourcentage de 28,64%, mais on trouve de plus en plus de publications spécialisées dans des domaines comme l'économie, la culture, le sport, les sciences, l'éducation, le divertissement, le tourisme, la femme, etc. La fin de cette conférence très intéressante a été couronnée par un débat fort fructueux et quelques interrogations auxquelles M. Messari a répondu pour assouvir la curiosité d'une assistance particulièrement jeune qui a suivi cette conférence.