Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) vient de rendre publique la note de conjoncture du troisième trimestre 2023, qui se penche sur le secteur des services marchands non financiers et le secteur du commerce de gros. Le Centre Marocain de Conjoncture (CMC) autopsie, pour sa part, les différents secteurs économiques du Royaume. En ce qui concerne le secteur des services marchands non financiers au 2ème trimestre 2023, l'activité des services marchands non financiers aurait connu une hausse selon 65% des patrons, et une baisse selon 16%. Cette évolution aurait été le résultat, d'une part, de la hausse d'activité enregistrée au niveau des branches des «Télécommunications», des « Transports terrestres et transport par conduites » et de l'« Hébergement et Restauration» et, d'autre part, de la baisse d'activité enregistrée au niveau des branches des «Transports aériens» et des « Activités de poste et de courrier».
Le taux d'utilisation des capacités de prestation (TUC) du secteur se serait établi à 80%. Les carnets de commande du secteur se seraient situés à un niveau normal selon 47% des patrons, et supérieur à la normale selon 30%. L'emploi aurait connu une stabilité selon 73% des chefs d'entreprises, et une baisse selon 19%.
Secteur du commerce de gros
Au 2ème trimestre 2023, les ventes du secteur du commerce de gros sur le marché local auraient connu une stabilité selon 61% des grossistes, et une hausse selon 22%. Cette évolution serait principalement attribuable, d'une part, à la hausse des ventes dans le « Commerce de gros de produits alimentaires, de boissons et de tabacs» et le «Commerce de gros de biens domestiques » et, d'autre part, à la baisse des ventes dans le « Commerce de gros d'autres équipements industriels ».
L'emploi aurait connu une stabilité selon 79% des chefs d'entreprises. Les stocks de marchandises se seraient situés à un niveau normal selon 86% des grossistes et la tendance observée des prix de vente aurait affiché une stabilité selon 55% des chefs d'entreprises, et une baisse selon 36% d'entre eux.
Anticipations des chefs d'entreprises pour le 3ème trimestre 2023
Les anticipations des chefs d'entreprises du secteur des services marchands non financiers, pour le 3ème trimestre 2023, révèlent une hausse de l'activité globale, selon 62% d'entre eux.
Ces anticipations seraient dues, d'une part, à la hausse d'activité prévue dans les branches des «Transports aériens», de l'« Entreposage et services auxiliaires des transports » et de l'« Hébergement et Restauration» et, d'autre part, à la baisse prévue dans les « Activités de poste et de courrier », des « Activités immobilières » et de la « Programmation et diffusion ». La moitié des chefs d'entreprises de ce secteur prévoient une hausse de la demande et 29% une augmentation des effectifs employés.
Stabilité du commerce de gros
Les anticipations de 70% des grossistes affichent une stabilité du volume global des ventes pour le 3ème trimestre 2023, et une hausse selon 20% d'entre eux. Cette évolution serait principalement attribuable, d'une part, à la hausse prévue des ventes dans le «Commerce de gros d'équipements de l'information et de la communication» et le «Commerce de gros de produits alimentaires, de boissons et de tabacs» et, d'autre part, à la baisse prévue des ventes dans le « Commerce de gros de produits agricoles bruts et d'animaux vivants». Les commandes prévues pour le 3ème trimestre 2023 seraient d'un niveau normal selon 87% des chefs d'entreprises. L'emploi connaîtrait une stabilité des effectifs selon 90% des grossistes.
La conjoncture vue par le Centre Marocain de Conjoncture (CMC) Le Centre Marocain de Conjoncture (CMC) vient de publier son dernier rapport annuel « Bulletin Thématique » n°57 portant sur la croissance disruptive. Ce rapport traite plusieurs axes, dont notamment « Le commerce international dans le contexte d'une crise mondialisée : impacts multiformes sur le Maroc », « Equilibre du commerce extérieur : expansion des flux, hausse du déficit et tension sur la position financière extérieure », « Politique économique : le policy-mix dans le contexte de stagflation : quels arbitrages ? », « Marché du travail : constat et thérapies de rétablissement à terme ».
Il s'agit également du « Secteur productif : un contexte global contraignant », « Crédit bancaire en 2023 : une progression soutenue malgré le contexte inflationniste », « Climat des affaires : état des lieux et perspectives d'évolution », « Notation de l'économie marocaine : un modèle de croissance qui peine à trouver ses marques », « Perspectives économiques 2023 : croissance anticipée de 4,4% », et « Cadrage macroéconomique 2024 : croissance attendue de 4,7% ».
Abordant le volet du commerce international dans le contexte d'une crise mondialisée, le rapport relève que le commerce des marchandises, plus résilient que prévu, a cru de 2,7% en 2022. En valeur, le commerce de marchandises a progressé de 12%, reflétant la hausse des prix, notamment de l'énergie mais aussi des produits agricoles et manufacturés, tandis que le commerce des services a augmenté de 15%. Tous les services, y compris le transport et le voyage, ont progressé.
En prévision, la croissance du commerce devrait ralentir à 1,7% en 2023, selon l'OMC, freiné par la guerre en Ukraine, l'inflation durablement élevée, une politique monétaire plus rigoureuse et l'incertitude financière. Les prévisions sont entourées d'importants risques de détérioration, y compris les tensions géopolitiques croissantes, l'insécurité alimentaire mondiale, la possibilité de répercussions imprévues du durcissement de la politique monétaire, les risques affectant la stabilité financière et l'augmentation des niveaux de dette.
Par ailleurs, le CMC indique que les impacts de ces tendances sur les exportations et l'économie du Maroc empruntent deux directions opposées, sans que leur bilan ne soit facile à établir. La relative faiblesse des importations européennes, les tensions sur les marchés des produits de base, énergétiques et alimentaires, présentent des menaces, tandis que le rebond attendu du marché automobile et la forte reprise du tourisme sont des facteurs favorables. Les flux des échanges extérieurs du Maroc
Vu que le rebond attendu du marché automobile et la forte reprise du tourisme sont des facteurs favorables, le Centre Marocain de Conjoncture (CMC) souligne que les échanges extérieurs ont enregistré une forte expansion pour la deuxième année consécutive après le repli causé par la pandémie. Cette évolution, qui concerne aussi bien les flux des exportations que des importations, tient à la consolidation progressive du rythme de croissance sur le plan international, conjuguée à l'effet de la forte hausse des prix des produits échangés.
Du côté des exportations, la valeur des ventes à l'extérieur a totalisé 428,6 milliards de dirhams (MMDH) au terme de l'année 2022 contre 329,4 MMDH une année auparavant, enregistrant ainsi une hausse de 30,1 %. En ce qui concerne les importations, les achats à l'extérieur ont atteint 737,4 MMDH au terme de l'exercice 2022, en accroissement de 39,5 %. Le regain de dynamisme des échanges a induit par ailleurs une forte dégradation de l'équilibre commercial, précise le rapport.
Le déficit commercial cumulé au terme de l'exercice 2022 a atteint le niveau record de 308,8 MMDH, soit 55 % de plus par rapport à l'exercice précédent. Le creusement du déficit commercial se trouve cependant quelque peu atténué par le comportement favorable des autres composantes du compte courant, notamment des échanges de services et les transferts de revenus.
La croissance vue par le CMC
D'après le CMC, la croissance ne se présenterait pas sous de bons auspices en 2023 : la hausse du PIB ne devrait guère dépasser les 2,4% selon les dernières estimations de Ban Al-Maghrib. Si bien que dans ce contexte incertain frappé du sceau de la persistance des tensions inflationnistes (6,2% en 2023 contre 6,6% en 2022), le système financier se trouve donc confronté au dilemme suivant : comment pourvoir aux besoins du secteur productif en liquidités tout en évitant d'alimenter les dérapages inflationnistes ? En ce qui concerne le secteur productif, le rapport affirme qu'après la crise sanitaire, le secteur productif marocain a fait face à de nombreux défis en 2022, notamment les conditions climatiques très défavorables, les conséquences du conflit entre la Russie et l'Ukraine et la hausse des prix des matières premières. En dépit de ce contexte difficile, certaines activités ont réalisé de bons résultats, à leur tête le secteur du tourisme.