L'Iran accepte le “cadre” du projet d'accord international prévoyant le transfert d'une partie de son uranium faiblement enrichi à l'étranger pour obtenir du combustible, mais réclame d'”importants changements”, selon la télévision iranienne Al-Alam. “L'Iran accepte le cadre général du projet d'accord mais veut d'importants changements”, a déclaré une source proche des négociations, citée mardi par la chaîne de télévision iranienne en langue arabe Al-Alam. Cette source a ajouté que l'Iran donnerait sa réponse officielle “dans les prochaines 48 heures” à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).Le projet d'accord proposé le 21 octobre par l'Agence vise à apaiser les inquiétudes des grandes puissances sur la nature des activités nucléaires iraniennes.Les USA, la Russie et la France l'ont approuvé vendredi, mais Téhéran a réclamé un délai pour continuer de l'examiner. Selon des diplomates occidentaux, il prévoit que l'Iran livre, d'ici fin 2009, 1.200 kg d'uranium enrichi à moins de 5% pour le faire enrichir à 19,75% en Russie, avant que la France n'en fasse des “coeurs nucléaires” pour le réacteur de recherche de Téhéran. Les “changements” évoqués mardi par la source pourraient porter sur les modalités de livraison et la quantité d'uranium livrée, plusieurs responsables iraniens ayant rejeté l'idée de livrer un volume aussi important, sur un stock total proche de 1.500 kg. Le secrétaire du Conseil de discernement, Mohsen Rezaï, avait déclaré il y a deux jours que Téhéran devait conserver 1.100 kilos d'uranium enrichi. Lundi, le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, a affirmé que son pays n'avait pas encore choisi entre deux options: acheter le combustible ou l'obtenir en échange d'une partie de son uranium. Mais alors que plusieurs responsables iraniens avaient critiqué le projet d'accord samedi et dimanche, deux influents députés se sont montrés mardi beaucoup plus favorables“.En tenant compte des efforts mutuels, on peut dire que l'accord de Vienne est une victoire pour les deux parties”, a estimé Seyed Hossein Naghavi Hosseini, membre de la Commission des AE du Parlement, cité par l'agence officielle Irna.Pour sa part, le chef de cette même commission,a suggéré que l'Iran échelonne ses livraisons. “L'Iran peut livrer l'uranium (faiblement enrichi) en plusieurs étapes pour obtenir les garanties nécessaires pour l'obtention du combustible”, a déclaré M. Boroujerdi. Ahmadinejad : Le régime sioniste est une menace pour tous les pays Le Pt iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a loué mardi le soutien apporté par le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, en visite officielle à Téhéran, au programme nucléaire iranien. Erdogan est arrivé à Téhéran lundi soir à la tête d'une importante délégation politique, commerciale et économique.“Sans aucun doute, s'il n'y a pas de justice, les problèmes ne seront pas réglés. Lorsqu'un régime illégal (Israël) possède des armes nucléaires, personne ne peut empêcher un autre pays de posséder l'énergie nucléaire à des fins pacifiques”, a déclaré Ahmadinejad.“La réalité est que le régime sioniste est une menace pour tous les pays (...) votre position ( de la Turquie) claire à propos du régime sioniste aura des effets positifs au niveau international et dans le monde islamique”, a-t-il ajouté. La Turquie a déclaré que ses relations bilatérales avec Israël seraient affectées si ce pays ne mettait pas un terme à la tragédie humanitaire dans la bande de Gaza et ne renouait pas le dialogue avec les Palestiniens. M. Erdogan a déclaré que “ceux qui parlent de désarmement dans le monde doivent commencer par eux-mêmes”.Dans un entretien au quotidien britannique The Guardian publié lundi, Erdogan a estimé que l'Iran était traité de façon injuste en ce qui concerne son programme nucléaire et a qualifié de “folie” l'hypothèse d'une frappe militaire sur ses infrastructures nucléaires. Il a réitéré sa conviction que le programme nucléaire de Téhéran était pacifique.