A l'heure où nous mettions sous presse avant-hier, une réunion se préparait pour trouver une issue à la grève des bus de Rabat. La réunion a eu lieu et a débouché sur un accord. Mais y'a-t-il matière à pavoiser? On reprend les mêmes et on recommence. Les mêmes employés, pas tous, les mêmes véhicules, encore pas tous. Fallait-il pour autant changer de transporteur puisque à priori aucun changement notoire ne pointe à l'horizon, du moins dans un proche avenir? Lundi, un accord a été signé par la wilaya de la région Rabat-Salé-Zemmour-Zaërs, avec la délégation de l'emploi dans la région, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), le président de la société «Stareo» et les représentants du personnel, stipulant que l'intégration des employés du secteur sera assurée dans les limites des besoins de la société, soit 3.200 employés déclarés auprès de la CNSS. Rien que ce chiffre de 3200 employés fait appel à quelques interrogations. L'on se rappelle qu'à l'issue d'une première réunion tenue le lundi 19 octobre 2009 à la wilaya de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër, le Wali avait annoncé que la nouvelle société «Stareo», s'apprêtait à embaucher quelque 3.200 employés, travaillant actuellement dans les sociétés de transport urbain. Dans de «bonnes conditions» et dans le respect et la protection de leurs droits et acquis. Une décision qui était sans satisfaire les représentants des employés qui ont maintenu leur mouvement de grève. Pour deux revendications au moins. D'abord le contenu des contrats était flou, ensuite ils voulaient la réintégration inconditionnelle de tout le personnel de toutes les sociétés de transport par bus de la wilaya. Qu'est-ce qui a changé en une semaine pour que tous les représentants des employés reviennent à la table de négociation et signent la fin du conflit ? A priori rien. Ou plutôt il y a une donnée qui a changé comme par enchantement en l'espace de huit jours. Le nombre des employés non déclarés à la CNSS. Au départ, les représentants des employés avançaient un chiffre dépassant les 6000 employés entre déclarés et non déclarés à la CNSS. Hier matin soit après la réunion de lundi, tous ont revu à la baisse le nombre des non déclarés. Et quelle baisse! De près de trois milles employés ils n'étaient hier, comme par miracle, que quelques centaines. Qu'à cela ne tienne, et pour revenir à l'accord, si la «Stareo» s'engage, entre autres, à tenir compte de l'ancienneté des employés à compter de la date à laquelle ils ont été déclarés auprès de la CNSS par le dernier employeur (société de transport urbain opérant dans la wilaya), ce seraient les services de la wilaya qui s'engagent, en coordination avec le ministère de l'Intérieur, à trouver une formule appropriée de prise en charge des frais de l'opération d'intégration des employés des autres sociétés non associées à la société Stareo. En d'autres termes, la wilaya délègue à un concessionnaire privé la gestion exclusive du transport urbain et c'est elle qui prendrait en charge le financement de l'intégration des employés du nouveau concessionnaire, autrement dit le contribuable. En fin de compte, on peut avancer que c'est un accord tout bénéf pour la Staréo, qui jusqu'à présent n'aurait honoré de ses engagements que le volet de l'intégration des employés de l'ancienne RATR. Des bus neufs on n'en voit point pour le premier novembre. La société devait aussi prendre en charge l'aménagement de couloirs spécifiques à la circulation des bus, l'édification de stations et d'abris modernes etc...etc... De tout cela on n'en voit rien tant que ce premier novembre, en tant qu'usagers, nous sommes astreints à monter dans les mêmes bus qu'on empruntait avant. Sur ce point aussi il y a à redire. Le wali, M. Hassan Amrani, a indiqué que le secteur du transport urbain au niveau de la capitale du Royaume connaîtra un saut qualitatif, à la faveur notamment du renouvellement du parc et de l'amélioration des prestations. En attendant, la Staréo devra démarrer avec une partie de l'ancien parc. Des bus de trois ans d'âge maximum. Mais si avant même avec tout le parc de bus, des trois juqu'aux dix ou 15 ans d'âge, le réseau souffrait d'un manque de véhicules surtout aux heurs de pointe, comment avec un parc réduit aux véhicules des trois ans, la Staréo pourrait-elle satisfaire aux besoins de la capitale en matière de transport urbain ? Ce n'est pas pour jouer aux oiseaux de mauvaise augure, mais on pense que la solution de la crise des transports urbains de la capitale n'est pas pour autant résolue. En tout cas, hier mardi, malgré la reprise, la majorité les lignes n'étaient pas desservies.