Hier, s'ouvrait le procès à l'encontre de Mohamed El Hidaoui, président de l'Olympique Club de Safi (OCS), député du RNI et membre de la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) et Adil El Omari, journaliste sportif à Radio Mars, suite à ce qui est connu médiatiquement comme « l'affaire des tickets du mondial ». Tous deux sont accusés d'avoir revendu une partie des billets du match France-Maroc des demi-finales de la coupe du monde au Qatar, billets qui étaient censés être gratuits et mis à la disposition des supporters marocains ayant fait le déplacement. 13.000 billets offerts par la FRMF étaient censés être redistribués aux spectateurs marocains lors de la coupe du monde et le match France-Maroc. Une partie seulement avait trouvé preneurs, alors qu'un certain nombre de billets avaient fait l'objet de trafic et avaient été revendus au marché noir à des prix excessivement élevés.
Mohamed El Hidaoui est, depuis le mercredi 26 juillet 2023, en détention provisoire, et sera poursuivi dans cet état. Parmi les chefs d'accusation : tentative d'escroquerie et vente de billets de matches de la sélection nationale sans licence à un prix non conforme au prix officiel.
Adil El Omari est, lui, poursuivi en état de liberté provisoire. Après la fin du mondial et son retour au Maroc, le président de la FRMF, Fouzi Lekjaâ, avait promis publiquement l'ouverture d'une enquête visant le trafic des tickets des matches des Lions de l'Atlas.
Lors de cette première audience, la cour a refusé la demande de mise en liberté provisoire de Mohamed El Hidaoui. La juridiction pénale de première instance de Casablanca a rejeté la demande de la défense du parlementaire et président de l'OCS, de le libérer sous caution. Selon la défense, menée par l'avocat Mohamed Benmalek, « la décision de placer son client en détention préventive est injustifiée et en contradiction avec les dispositions du code pénal car il n'y a pas d'actes criminels graves, et il a toutes les garanties pour assister à ses audiences de procès ». Le dossier a donc été renvoyé au mercredi pour préparer la défense.
Aussi, la défense a estimé que compte tenu de ses responsabilités, notamment en tant que président de club sportif et que chef de famille, Mohamed El Hidaoui méritait d'être placé en liberté provisoire. Lors d'une déclaration à la presse en marge de la première audience, la défense a déclaré que les accusations retenues contre son client, notamment celle de tentative d'escroquerie, ne sont pas fondées, et il n'y a donc pas d'acte criminel. D'autant plus que Mohamed El Hidaoui est le soutien de sa famille et a des responsabilités au sein de son entreprise où il emploie des travailleurs ».
L'avocat a qualifié la décision d'injuste et a considéré que « la vente des billets à des prix plus élevés est une infraction passible d'amende », s'interrogeant de « qui est la victime dans le dossier El Hidaoui ».
Cette affaire, en plus d'avoir suscité la colère des supporters, avait perturbé les vols de la compagnie aérienne Royal Air Maroc à destination de l'aéroport international Hamad à Doha, le 13 décembre 2022.