Le Salon international de l'édition et du livre a eu lieu pour la 28ème fois à Rabat (la deuxième fois d'affilée dans la capitale), du 2 au 11 juin. Dans un lieu plutôt animé, des propos ont été recueillis auprès des exposants pour prendre la température au sein des locaux de l'évènement. Ce jeudi 8 juin, autour de 16h à Rabat, dans l'espace OLM Souissi, le 28ème Salon international de l'édition et du livre (SIEL) affiche un visage relativement quiet, mais toutefois animé. Suite à l'affluence très importante qui a eu lieu ce week-end, l'ambiance dans les lieux est aujourd'hui un peu moins agitée, mais les stands du hall A, regroupant tous les acteurs institutionnels, ainsi que l'invité d'honneur, le Québec, affichent parfois complet avec des mini-conférences fédérant jusqu'à une trentaine de personnes, menées sur différents thèmes. De même, les tables mises à disposition à l'entrée du salon sont presque toutes occupées et les différents espaces affectés à la restauration sont presque pleins. « L'affluence a été trois fois plus importante ce week-end comparé à aujourd'hui, et un nombre impressionnant de jeunes parmi les visiteurs étaient là. Des jeunes âgés de 23 ans à 28 ans. À l'heure des examens, les écoles et collèges nous rendent moins visite cette année, c'est tout de même un peu plus le cas en milieu de semaine", nous explique le responsable de stand d'une librairie du hall E (librairie libre-service). "Nous ouvrons notre stand de 10h à 20h, heure de fermeture du salon. Cette année, je peux vous dire que l'organisation est très satisfaisante, tant au niveau des stands que concernant l'organisation du salon en général. En termes de chiffre d'affaires, je ne peux pas vous donner de chiffres précis, mais simplement vous assurer que les standards de l'année précédente sont à peu près respectés », poursuit-il. Lecteurs libres
Un témoignage qui tord le cou à l'idée que les jeunes seraient moins intéressés par la lecture et la culture de manière générale. Cependant, avec une légère augmentation, les ventes n'auront pas subi l'essor espéré malgré la croissance annoncée cette année du secteur de l'édition et des subventions gouvernementales dédiées à aider les professionnels à booster leur activité. Cette personne nous indique, par ailleurs, que la plupart des visiteurs acheteurs sont ce qu'on appelle des lecteurs « libres », qui s'intéressent à tout type de littérature, en opposition avec les lecteurs d'ouvrages techniques exclusivement, universitaires par exemple, qui occasionnent une plus faible proportion des ventes.
En se baladant dans les espaces alloués aux maisons d'édition et à la littérature, on croise des journalistes de différents médias venus interroger les visiteurs ou les professionnels de l'édition. Une pause-café s'impose au centre du salon, dans l'allée centrale, avec des personnes de tous bords venues se restaurer.
Globalement, l'espace comprend cinq halls, dont quatre hébergent les éditeurs et les professionnels du secteur (les librairies notamment), ainsi que les stands de quelques pays nommés « ambassades », quatre salles de conférences, une salle de restauration, quatre pavillons, deux stands de snacks, un stand de café, une boutique et une salle réservée à la presse. Le 28ème Salon du livre, comme il est indiqué sur le site du SIEL, ainsi que sur le communiqué de presse diffusé sur le site, c'est aussi 300 stands, 737 exposants, 130 rencontres et débats, 48 partenaires médias et 14.675 m2 de superficie globale d'exposition, et 51 pays sont représentés. Les salles de conférences, une principale et trois de taille moyenne (pouvant accueillir environ 50 personnes), ne désemplissent pas et certaines ont un programme chargé, parfois quasiment sans discontinuer de 11h jusqu'à 19h30. Le salon peut être visité dans son ensemble avec tout de même un peu de temps alloué. Dans un discours lors de l'ouverture du salon le 2 juin, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de l'Education a déclaré que le SIEL « représente pour les citoyens un rendez-vous incontournable célébrant les écrivains, les livres, et la littérature », tout en relevant que « les chiffres enregistrés chaque année démontrent qu'il y a une soif de lecture, de culture et de livres ». Ces commentaires seront confirmés au micro des différents stands, entretiens dont voici quelques extraits :
« Lors des conférences, on aborde des sujets divers, politiques ou académiques », stand du ministère rattaché au parlement.
« Nous avons trois éditions nouvelles par rapport à l'année dernière. En termes d'affluence, je dirais qu'il y a eu environ 20% de passage en moins par rapport à l'année dernière. Proportion a peu près équivalente concernant notre chiffre d'affaires. Au niveau de la Bibliothèque nationale, nous enregistrons ces temps-ci l'inscription de 600 à 700 nouveaux adhérents chaque jour», stand de la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc. La BNRM est la seule institution à délivrer des ISBN (International Standard Book Number) et à permettre d'effectuer un dépôt légal au Maroc.
« Il y a un peu moins de volume que l'année précédente en termes d'affluence, en semaine comme en week-end », stand de la maison d'édition Langages du sud. « L'année dernière, la directrice de Kulte faisait partie de l'organisation, nous n'avions donc pas pu être présents. Nous sommes une niche un peu spécifique en lien avec la culture. Cette année, curieusement, nous effectuons plus de ventes la semaine que le week-end. Nous sommes loin de l'entrée, donc il y a un peu moins de monde ici. Globalement, le SIEL a été très à l'écoute et très serviable puisqu'ils ont procédé au nettoyage des étagères qui étaient un peu poussiéreuses et mis à disposition quelques chaises », stand de la galerie Kulte. Le salon a fermé ses portes ce dimanche, et a accueilli jusque-là les visiteurs curieux de littérature, avec probablement une plus forte affluence le week-end du 10 et 11 juin. « Les québécois partiront avec un peu de Rabat dans le cœur » Le Québec, invité d'honneur, présente un stand d'une taille relativement importante, avec un espace dédié aux livres, un espace dédié à des conférences et un pupitre d'accueil. C'est la personne accoudée à celui-ci qui a été interrogée et qui a livré ses impressions sur le salon : « L'accueil a été bien au-delà de nos espérances. Tous nos auteurs québécois vont repartir avec un peu de Rabat dans le cœur. Nous sommes très satisfaits de l'organisation, à part un petit bémol : les voies d'aération qui font du bruit au-dessus de nos têtes », a-t-elle dit, comme un léger clin d'œil à une parenthèse qui n'aura pas été loin d'être parfaite pour la délégation canadienne. « Malgré notre parti pris pour la présentation d'ouvrages tels que des romans, des poésies et des nouvelles, nous sommes particulièrement touchés car les gens veulent spontanément découvrir la littérature québécoise », a-t-elle fini par ajouter.