La flotte de moyens de transport qui sillonnent nos routes dans les villes comme à travers les campagnes, mérite un arrêt sur image et un peu de méditation : Infrastructures qui s'améliorent ces derniers temps, pollution, irresponsabilité, profit immédiat. Le problème des transports empoisonne notre vie quotidienne et la crise des transports urbains n'est qu'un aspect d'une crise plus large d'un modèle de développement ordonné par le FMI et la Banque Mondiale. Nos routes tuent, notre tolérance encourage et notre politique des transports doit évoluer. Ce n'est pas parce que ça tourne qu'il faut laisser perdurer le massacre. Le ministère en charge de la ressource s'active, autant que faire se peut, à améliorer la logistique des transports des marchandises et des voyageurs. Pour leur part, les communes se doivent d'innover et d'ouvrir plus de perspectives aux jeunes promoteurs qui souhaitent se lancer dans le transport collectif urbain ou rural, pourvu que ça garantisse l'humanisation des déplacements et un coût raisonnable de la course. En ville, l'une des principales causes des difficultés de la circulation provient des encombrements provoqués par les moyens de transport motorisés individuels et un parc automobile fumant. D'où l'énorme gaspillage des carburants, le coût de gestion élevé, le confort médiocre et la destruction garantie de l'environnement, à en attester par les bâtiments décolorés et l'air pollué. D'autre part, le schéma de circulation en ville n'a pas prévu de zones de circulation exclusives pour les bus et les taxis ou pour les cyclistes et motoristes, d'où ces festivals de voltiges et d'esquives qui hantent les piétons et les conducteurs de voitures. Il est vrai que nos villes ont été conçues de manière primitive, non évolutive. Pourtant, ça n'empêche pas d'user de plus de créativité et de doigté. L'expérience de la privatisation des transports collectifs pour réduire les déficits croissants des régies autonomes subventionnées par l'Etat, est pour l'heure loin d'avoir atteint ses objectifs. La clientèle fortunée ne daigne pas encore recourir aux autobus urbains pour ce déplacer. Elle exige du confort, de la propreté et un service haut de gamme. Avez-vous déjà vu chez nous un manager appeler de chez lui un taxi pour se rendre dans son bureau ou à un rendez-vous ? Loin s'en faut. Les utilisateurs de taxis urbains deviennent certes de plus en plus nombreux, mais la manière de conduire par certains chauffards, les conditions de transport, de signalisation et de croisement font décamper du secteur plus d'un. Dans nos campagnes enclavées ou partiellement désenclavées, l'état mécanique, la vétusté des véhicules de transport collectif et les conditions inhumaines de ce transport sont la soupe quotidienne ou hebdomadaire des populations rurales. Pour preuve, les nombreux accidents de la circulation en rase campagne et le nombre élevé des victimes des routes rurales au Sud comme au Nord du pays. Pour le transport des marchandises, c'est le hic. Quand il s'agit de traverser le détroit, c'est le flambant neuf, on est strict là-bas vous dira-t-on avec le visage rouge. Pour les affaires indigènes, c'est du n'importe quoi. De plus, on se montre récalcitrant face aux politiques de l'Etat dans ce domaine et on menace souvent grève et fermeture de boîtes: Ça passe ou ça casse. C'est débile. Et la citoyenneté? et l'humanité? Dans les milieux des TIR, l'astuce est magique : on reçoit les remorques étrangères, elles sont conduites et reconduites aux bateaux avec des tracteurs nationaux et le tour est joué : moins de frais, plus de tolérance sur l'état mécanique des tracteurs. Du côté des transport des voyageurs, c'est la fête à la gare (maritime) : Autocars nickel, pneus neufs, papiers en règle, deux à trois chauffeurs tirés à 4 épingles, disque de contrôle en place, du sourire à gogo et des SVP à tout bout de champs. On vous dira que là-bas on ne badine pas avec la loi, ils sont stricts. Et nous autres ? S'il revient à l'Etat et aux Communes de réglementer la circulation, placer des radars automatiques, construire des routes et encourager l'investissement dans le secteur des transports; les problèmes d'environnement doivent préoccuper les spécialistes des transports urbains, et l'humanisation des transports collectifs ruraux doit primer sur le profit. On sait que les vieux véhicules à moteur sont la source principale de la pollution de l'air des villes, et que le gaz carbonique qu'ils rejettent dans l'atmosphère contribue notablement au renforcement de l'effet de serre. Ne faudra-t-il pas envisager, dans l'immédiat, de tirer le meilleur parti des moyens de transport économiques qui consomment peu d'énergie et qui ne polluent pas ? Ne faudra-t-il pas encourager les PME et les jeunes à investir dans le secteur ? Enfin, Chez les cheminots, ne conviendrait-il pas de croiser le rail (le fer) et d'étendre le réseau davantage au Sud sans la rallonge par autocar ? Un étage en plus c'est bien, mais des rails de plus c'est préférable. Et les radars dont il s'agit ? Il faut maîtriser l'identification, la CIN, ...