En vertu des termes d'une convention signée tout récemment entre l'Office régional de mise en valeur agricole du Gharb et la direction générale des Sucreries du Gharb (SURAC et SUNABEL dépendant de la COSUMAR, filiale du Groupe ONA), les agriculteurs qui s'adonnent aux cultures sucrières auront à profiter d'une série de mesures qualifiées d « incitatives » conditionnée par un certain nombre de préalables, et ce, dans la perspective, moyennant le recours aux semences mono germes, d'une amélioration de la productivité et d'un meilleur approvisionnement des unités de production. L'ambition de la COSUMAR est d'aboutir, à l'horizon 2013, à la couverture de 55% des besoins du marché local en sucre. A aujourd'hui, la COSUMAR produit annuellement plus d'un million de tonnes de sucre. Toujours est-il que les termes de ladite convention ne traitent nullement d'une quelconque révision du prix d'achat des plantes sucrières. Ce qui ferait que les recettes des agriculteurs demeureront, en vertu de ce genre de rapport contractuel, conditionnées par le tonnage et la teneur en sucre de leurs récoltes. Pour simple rappel, le secteur sucrier assure près de 45% des besoins nationaux en sucre et la production du pain du sucre, du sucre en lingots, du sucre en morceaux et du sucre granulé est entièrement détenue par la COSUMAR qui, depuis l'acquisition en août 2005 des unités publiques, détient le monopole de l'extraction, du raffinage et du conditionnement de ce produit. En investissant l'amont agricole, la COSUMAR envisagerait, sans nul doute, dans un contexte de renchérissement des cours mondiaux de la matière première, d'améliorer les performances de l'outil industriel et de réduire ainsi la part du raffinage à partir du sucre brut importé. Déjà, au terme de l'exercice 2008, le chiffre d'affaire de la COSUMAR s'est inscrit à la baisse par rapport à celui de 2007. Et sous l'effet du renchérissement du fuel et des matières premières, le résultat d'exploitation a été maintenu au même niveau enregistré une année auparavant. Par ailleurs, et à fin août de l'année en cours des chiffres de l'Office des Changes, il ressort qu'en valeur, les importations du sucre, comparées à celles d'une année auparavant, se sont accrues de 65,6%, soit environ 919 millions de dhs alors qu'en tonnage, elles n'ont augmenté que de 183,8 milliers de tonnes ou +de 36,4%. A en juger par des données du Centre régional d'investissement de la région du Gharb, la campagne précédente a permis la production d'environ 12,4 millions de quintaux de cultures sucrières dont 81% de betteraves et 19% de cannes à sucre et dans le cadre du Plan Maroc Vert, la région du Gharb-Chrarda-Beni-Hssen bénéficierait, à l'horizon 2020, d'un investissement global de l'ordre de 37,8 milliards de dhs dont l'essentiel serait consacré aux projets d'agrégation et à ceux afférents à l'aménagement agricole. Pour simple rappel aussi, l'Etat et la Fédération interprofessionnelle marocaine du sucre (FIMASUCRE), créée le 18 juin 2007 et relevant de la COMADER, ont procédé le 22 avril 2008, dans le cadre du Plan Maroc Vert et lors des premières assises de l'agriculture à Meknès, à la signature d'un contrat-programme qui vise à mettre à niveau la filière sucrière. Etalé sur cinq années, ce contrat-programme s'assigne pour objectif de porter la production actuelle du sucre établie à 480.000 tonnes à plus 657.000 tonnes. Et ce, par le biais de l'amélioration des performances agricoles et la modernisation de l'outil industriel.