Le gouvernement vient de céder au groupe marocain COSUMAR la totalité de ses participations détenues dans le capital des sociétés sucrières, SURAC, SUNABEL (Gharb-Loukos), SUTA (Tadla) et SUCRAFOR (Moulouya), pour un montant de 1.367 millions de dirhams. Les contrats de cession de ces quatre sociétés ont été signés, lundi à Rabat, par le ministre des Finances et de la Privatisation, M. Fathallah Oualalou et le président directeur général de COSUMAR, M. Mohamed Fikrat, lors d'une cérémonie présidée par le Premier ministre, M. Driss Jettou. Cette opération concrétise la privatisation totale du secteur sucrier au Maroc et l'aboutissement d'un processus qui a duré plusieurs années surtout que les sucreries nationales ont été inscrites sur la liste des entreprises privatisables depuis 1990 et ont fait l'objet de plusieurs tentatives de cession mais sans succès, précise un communiqué distribué à la presse à l'issue de la cérémonie de signature. L'examen des offres a fait ressortir que l'offre du groupe privé COSUMAR est la plus intéressante en termes d'investissements industriels, de valeur ajoutée dans le secteur agricole, de prix d'acquisition et de valorisation des ressources humaines. Ce groupe projette d'investir près de 1.600 millions de DH sur les six prochaines années et table sur une augmentation de 25 pc des superficies cultivées et de 40 pc du revenu des agriculteurs sur la prochaine décennie. Dans une déclaration à la MAP, M. Oualalou a indiqué qu'il y a eu un intérêt de plusieurs groupes internationaux pour cette opération, mais la COSUMAR a fait la meilleure proposition aussi bien en terme de prix qu'en terme de projet industriel et agricole, ajoutant que les acquis sociaux des employeurs seront respectés. Au Maroc, le secteur sucrier fait vivre plus de 80.000 familles qui exploitent près de 90.000 hectares de surfaces plantées en betterave ou en canne à sucre. La capacité installée permet de produire près de 500.000 tonnes de sucre par an, soit environ 50 pc de la consommation nationale. La consommation annuelle par habitant s'élève à 35 kg en moyenne. Cette privatisation s'inscrit dans le cadre d'un grand projet de développement de l'industrie sucrière au Maroc. Elle marque la volonté de l'Etat d'insuffler une nouvelle dynamique au secteur tant au niveau agricole qu'industriel. Elle permettra également de doter le Maroc d'un opérateur ayant la taille requise pour évoluer et se développer tant sur le plan régional qu'international et en mesure de nouer des partenariats avec les grands groupes sucriers mondiaux. Ont assisté notamment à la cérémonie de signature, MM. Salaheddine Mezouar, ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l'économie, Rachid Talbi Alami, ministre délégué chargé des Affaires économiques et générales, Mohamed Mohattane, secrétaire d'Etat chargé du Développement rural et Saâd Bendidi, président du groupe ONA.