Comme chaque année, le monde célèbre, le 31 mai, la Journée mondiale sans tabac, sous le thème « Cultivons des aliments, pas du tabac ». Une occasion pour le Maroc de tirer la sonnette d'alarme sur le fléau du tabagisme et de faire le point sur les avancées réalisées dans la lutte contre ce problème de santé publique. Le ministère de la Santé et de la Protection sociale avait d'ailleurs indiqué en 2022 que « la prévalence du tabagisme au Maroc est de 13.4% chez les adultes âgés de plus de 18 ans, dont 26.9% sont des hommes et 0,4% des femmes [STEPS 2018] ». Chez les élèves de 13 à 15 ans, la prévalence du tabagisme est de 6% [GYTS 2016] alors qu'environ 35.6% de la population est exposée au tabagisme passif dans les lieux publics et professionnels. Devant ces chiffres alarmants, la prévention du tabagisme chez les jeunes s'avère plus que jamais une priorité, l'usage du tabac et des drogues dans les établissements scolaires ayant pris des proportions inquiétantes ces dernières années. Selon les résultats de l'enquête «MedSPAD Maroc » de 2017 sur l'usage de substances psychoactives auprès des adolescents scolarisés, « le tabac reste le produit psychoactif dont l'expérimentation est la plus précoce chez les élèves de 15-17 ans ». Par conséquent, ce fléau, qui concerne lycéens, collégiens et élèves du primaire, se répercute souvent de manière dramatique sur leur scolarité ainsi que sur leur santé. La tendance de l'usage de la cigarette électronique, qui se répand comme une traînée de poudre dans les établissements scolaires, s'invite également dans les habitudes des jeunes. Ces cigarettes, aussi appelées vapoteuses, ne contiennent certes pas de tabac, mais cet effet de mode représente un risque majeur pour les adolescents, compte tenu des effets délétères de la consommation de nicotine sur le développement du cerveau à long terme, ce qui peut entraîner des troubles de l'apprentissage et une anxiété, alerte l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Dans ce contexte, le ministère de la Santé et de la Protection sociale avait mis en place le Plan National de Prévention et de Contrôle du Cancer 2020-2029 qui préconise, entre autres, la généralisation du programme « Collèges et lycées sans tabac » à tous les établissements de l'enseignement secondaire, y compris les établissements du secteur privé, et la mise en place d'un programme « Etablissements supérieurs sans tabac ». Il vise, en outre, à rendre effectif un programme d'éducation ciblant les jeunes, particulièrement les groupes vulnérables parmi eux, et à réduire l'attractivité des produits du tabac pour les jeunes en décrétant l'interdiction de la vente du tabac dans les pourtours des établissements scolaires, surtout la vente aux mineurs.