Les jeunes, cibles privilégiées des industries de tabac, alerte l'OMS L'industrie du tabac cible de plus en plus les jeunes afin de les faire consommer de la nicotine et des produits du tabac, dans l'optique de remplacer les huit millions de personnes que ses produits tuent chaque année. Le Maroc a célébré ce dimanche 31 mai la journée mondiale sans tabac, dans un contexte marqué par la pandémie de Covid-19. Cette année, l'OMS a accordé une importance particulière aux jeunes en dénonçant la stratégie de séduction à leur égard par des industries du tabac pour en faire des consommateurs chroniques. L'OMS fait savoir que même en temps de pandémie mondiale, l'industrie du tabac et de la nicotine persévère en faisant la promotion de produits qui font qu'une personne est moins à même de lutter contre le coronavirus et de se remettre de la maladie. «L'industrie a fait cadeau de masques estampillés de son logo et a offert la livraison à domicile pendant le confinement. Elle a également fait pression pour que ses produits soient considérés comme «essentiels»», déplore-t-elle. L'organisme onusien estime que chaque année l'industrie du tabac investit plus de neuf milliards de dollars pour promouvoir ses produits. L'industrie du tabac cible de plus en plus les jeunes afin de les faire consommer de la nicotine et des produits du tabac, dans l'optique de remplacer les huit millions de personnes que ses produits tuent chaque année. Selon l'OMS, les pays peuvent protéger les enfants de l'exploitation de l'industrie en mettant en place des lois de lutte antitabac strictes, incluant notamment la réglementation de produits tels que les cigarettes électroniques qui ont déjà commencé à harponner une nouvelle génération de jeunes. Au Maroc, le tabagisme des jeunes est en baisse. Selon une enquête nationale sur le tabagisme des jeunes scolarisés âgés de 13 à 15 ans menée par le ministère de la santé et qui avait été publiée dans le bulletin d'épidémiologie et de santé public le 27 mars 2018, la prévalence du tabagisme a régressé chez les jeunes en s'établissant à 6% en 2016, soit une baisse de 55,5% de 2001 à 2016. Il est important de signaler qu'à ce jour, il s'agit de la seule enquête du ministère ciblant les jeunes élèves. Cette étude qui avait été réalisée en milieu scolaire en 2016 avait ciblé 3.915 élèves dont 2.948 étaient âgés de 13 à 15 ans. Plus récemment, le ministère de la santé avait publié en mai 2019 les résultats d'une nouvelle enquête épidémiologique de prévalence des facteurs de risque des maladies non transmissibles. Cette enquête réalisée en collaboration avec l'OMS qui s'est intéressée entre autres au comportement tabagique a permis de révéler que la prévalence de l'utilisation actuelle de toutes formes confondues de tabac était de 13,4%. Elle est plus faible chez les femmes (0,4%) que chez les hommes (26,9%). Les prévalences les plus élevées concernaient les tranches d'âge de 30-44 et 45-59 ans, avec respectivement 15,4 et 15,2%. Concernant le tabac fumé (à savoir l'utilisation des cigarettes, du cigare, de la chicha…,), la prévalence de l'utilisation actuelle était de 11,7%). Elle est plus faible chez les femmes (0,3%) que chez les hommes (23,4%). Sur l'ensemble des répondants, 80,2% étaient non fumeurs. La fréquence la plus faible des non fumeurs a été enregistrée dans la tranche d'âge 45-59 ans avec 73%. En revanche, les tranches d'âge 30-44 et 45-59 ans ont connu les prévalences les plus élevées de fumeurs quotidiens avec respectivement 13 et 12,3%. La plupart des fumeurs actuels du tabac fumé sont des fumeurs quotidiens. L'âge moyen de début de consommation de tabac était de 19 ans (18,9 ans pour les hommes contre 23,4 ans pour les femmes). L'enquête précise que le nombre moyen total de cigarettes utilisées par les fumeurs quotidiens était de 13,2 cigarettes par jour.