En commémoration du 49ème anniversaire de la disparition du leader de la libération Allal El Fassi, Nizar Baraka, Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal, a présidé, dimanche 21 mai 2023, dans la ville de Ouazzane, un meeting sous le thème : « La justice spatiale dans la pensée d'Allal El Fassi ». En présence des deux fils du leader, Abdelwahad et Hani, ainsi que de nombreux membres de la famille et de militants istiqlaliens, le Parti de l'Istiqlal a organisé une cérémonie de commémoration ce dimanche à Ouazzane marquant le 49ème anniversaire de la disparition d'Allal El Fassi. Dans une allocution d'ouverture, Abdeljabbar Rachdi, secrétaire régional du Parti et membre du Comité exécutif de l'Istiqlal, a souligné que le choix du thème de la justice spatiale pour cette commémoration était un choix politique délibéré, reflétant l'importance et la priorité que le Parti accorde à cette lutte dans son programme et son engagement. Il a souligné la connotation profonde que ce thème porte pour plusieurs villes et régions du Royaume, notamment Ouazzane, avec les innombrables défis auxquels elles font face, malgré les différentes mesures prises et les efforts déployés. Le Parti de l'Istiqlal, conscient de l'importance vitale de la justice spatiale, a fait de cet idéal son leitmotiv. À travers un engagement sans faille, particulièrement au sein du programme de régionalisation avancée, il entend insuffler une nouvelle dynamique, où le développement s'érige en vision pleinement assumée, embrassant harmonieusement chaque échelon socio-politique, a fait savoir Abdeljabbar Rachdi.
Héritage et devoir
L'héritage intellectuel laissé par le défunt est une véritable indicateur des réformes nécessaires pour assurer une justice à tous les niveaux, qu'il s'agisse de la justice sociale, culturelle ou spatiale. Selon le leader de la libération, la démocratie est la clé pour appréhender et mettre en place un tel programme. « L'objectif principal du Parti de l'Istiqlal est d'établir une parité socio-économique, et l'Etat a le devoir d'améliorer les conditions de vie des citoyens en favorisant une répartition équitable des revenus et en luttant contre la marginalisation des plus démunis. Cela passe par la création d'opportunités égales qui permettront de consolider une société dépourvue de classes sociales distinctes », telle est la pensée de Allal El Fassi.
L'Exécutif met les bouchées doubles
Par la même occasion, Nizar Baraka, Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal, a mis l'accent sur l'engagement du gouvernement à concrétiser la vision d'un Maroc des régions et instaurer une justice spatiale. Dans le cadre du programme gouvernemental, de nouvelles mesures seront prises pour renforcer le programme national de lutte contre les disparités sociales et spatiales. L'objectif est d'équilibrer les acquis et les progrès réalisés ces dernières années, de combler les lacunes dans les services sociaux, de stimuler le développement local et régional, et de créer des zones dédiées à diverses activités économiques dans les centres ruraux. Ces actions contribueront à réduire la pauvreté et la vulnérabilité, tout en favorisant le développement des zones rurales et montagneuses et en soutenant la classe moyenne rurale. Nizar Baraka a ainsi souligné la détermination du gouvernement à mettre en place le « Maroc des régions », tel que recommandé par le Nouveau Modèle de Développement, axé sur la justice territoriale. Il a affirmé l'importance d'accélérer les processus de réforme liés à la consolidation de la régionalisation, non seulement en tant qu'option constitutionnelle et démocratique, mais également en tant qu'alternative de développement. L'objectif est d'améliorer l'efficacité des politiques publiques, de garantir leur gestion saine et de promouvoir la pratique démocratique. Et d'ajouter que la mise en place d'une régionalisation avancée nécessite de mener à bien les principaux chantiers de réforme de l'administration. Cela inclut la promotion de la bonne gouvernance, la simplification des procédures et démarches administratives, la généralisation des services numériques et la stimulation de l'investissement dans ce domaine. Il s'agit au final de réduire la fracture numérique, de créer des opportunités d'emploi et d'accélérer le processus d'établissement des programmes de décentralisation administrative.
La régionalisation avancée, où en est-elle ?
La mise en place de la régionalisation avancée au Maroc s'inscrit pleinement dans le cadre d'un Etat démocratique décentralisé et représente une avancée significative dans le processus de démocratisation de la société. Cette approche renforce la réforme de l'administration, favorise la bonne gouvernance et se traduira par la simplification des procédures administratives. 13 ans après la définition des axes de ce programme ambitieux, où en est-on ? Alors que nous sommes en 2023, il n'y a pas encore de signes concrets indiquant que ce programme se concrétise. Cela soulève des questions quant à la capacité des instances compétentes à suivre le rythme et à saisir pleinement les opportunités offertes par cette initiative royale. Lorsqu'on examine les compétences nécessaires dans les différentes régions du Royaume, il devient évident que des programmes de formation et de recrutement d'envergure sont indispensables. En effet, dans d'autres pays tels que la Suisse, les Etats-Unis et la France, le transfert des compétences aux régions a été associé à une amélioration notable des compétences des cadres et des fonctionnaires chargés de ces régions. Ces pays ont mis en place des programmes de formation et de développement des ressources humaines spécifiquement conçus pour renforcer les capacités des acteurs locaux et régionaux. Il est donc crucial pour le Maroc de s'inspirer de ces expériences réussies et d'accorder une attention particulière au renforcement des compétences des cadres et des agents administratifs régionaux. Cela permettra de garantir une gestion efficace et efficiente des régions et de favoriser un développement équilibré et durable à travers tout le pays.