Dans un contexte de mutation accélérée affectant les modèles d'éducation et de montée en puissance de la transformation digitale, avec l'introduction d'outils tel que ChatGPT, la mise en place d'un modèle de formation adapté est devenue un impératif catégorique pour les instituts supérieurs marocains. Dans cette perspective, l'Ecole Supérieure de l'Education et de la Formation-Berrechid (ESEFB) relevant de l'Université Hassan 1er Settat, en collaboration avec l'ADMEE-Europe section Maroc (Association pour le Développement des Méthodologiques d'Evaluation en Education), a organisé, ce mercredi, la Journée nationale sur les enjeux de l'évaluation en éducation et en formation à l'ère numérique. Ponctuée d'une série de conférences et d'ateliers programmés tout au long de la journée, la manifestation offre l'opportunité aux étudiants ainsi qu'à un nombre important de panélistes de débattre des enjeux didactiques liés à la conception des diverses activités pédagogiques, notamment les évaluations, et ce, dans un contexte national et international impacté par les avancées technologiques qui s'imposent de plus en plus dans les pratiques de l'enseignement. « Quand on parle d'Intelligence Artificielle, on a souvent tendance à penser qu'ils impliquent des projets très ambitieux et porteurs, etc. Néanmoins, la réalité est que les nouvelles technologies d'évaluation peuvent être considérées comme des outils relativement simples, aidant directement à animer les auditoires, à mettre en place une pédagogie et une évaluation de qualité. Evidemment, si l'on souhaite monter en qualité et aborder des projets plus généraux, on peut s'orienter vers des "Learning Analytics", qui consistent à tracer l'activité de l'étudiant sur des plateformes numériques afin de porter un jugement évaluatif. Mais l'essentiel est d'éviter l'impression directe qui nous mène à penser que cela nécessite une puissance financière, car, parfois, les grands projets ne sont que le fruit des méthodes simples », nous explique le Pr Pascal Detroz, Président de l'ADMEE-Europe à l'Université de Liège en Belgique. Pour sa part, Rachid Arraichi, Directeur de l'ESEFB, souligne l'importance de l'adaptation d'un modèle de formation adéquat à l'introduction de nouveaux programmes éducatifs. « Cela pose un défi à l'échelle nationale, en particulier avec le système hybride et les flux de communication variés. Nous manquons toujours d'expérience dans ce domaine ; cette manifestation nous permet de bénéficier de l'expérience de nos collègues internationaux et de nous positionner au cœur des échanges actuels et futurs sur les sujets liés à la digitalisation et aux nouvelles méthodes pédagogiques », explique-t-il.