L'agression israélienne contre la bande de Gaza, sous blocus depuis 17 ans, s'est poursuivie avec un raid de l'aviation israélienne ciblant une voiture particulière, et ajoutant deux autres martyrs à ceux du raid de la nuit du lundi à mardi d'avant. Mardi soir, l'armée de l'air israélienne a pris pour cible une voiture palestinienne dans la ville d'Al-Qarara, dans le sud de la bande de Gaza. Un responsable de la défense civile palestinienne a affirmé à la presse que l'armée d'occupation avait pris pour cible une voiture palestinienne et dont deux corps de palestiniens ont été extirpés. Ce raid intervient alors qu'Israël a lancé mardi des frappes sur la bande de Gaza, visant le Jihad islamique. Quinze Palestiniens parmi lesquels des membres du Jihad islamique, mais aussi quatre enfants, ont été tués, faisant craindre une nouvelle spirale de violences. Par ailleurs, deux jeunes autres Palestiniens ont été tués mercredi par les forces israéliennes, cette fois dans le nord de la Cisjordanie occupée, ont indiqué le ministère de la Santé palestinien et l'armée israélienne. Il s'agit de Ahmed Jamal Tawfiq Assaf, âgé de 19 ans, et de Rani Walid Ahmed Qatanat, 24 ans, tués à Qabatiyah, une localité proche de Djénine dans le nord de la Cisjordanie, par les forces israéliennes, a indiqué le ministère de la Santé palestinien. Lors d'une conférence de presse, des responsables de communication du gouvernement à Gaza ont fait état que "depuis la nuit dernière [ndlr : du lundi au mardi], l'occupation a lancé une agression brutale contre la bande de Gaza, ciblant les maisons de citoyens, provoquant le martyre de 15 Palestiniens, dont 4 femmes et 4 enfants, et blessant de 20 autres, dont plusieurs cas graves.
50 avions de guerre ont bombardé la bande de Gaza
La même source ajoute que "l'agression a commencé en ciblant des maisons à la fois à Rafah et à Gaza, puis s'est poursuivie par des dizaines de raids, auxquels près de 50 avions de guerre ont participé, ciblant divers sites, infrastructures et terres agricoles". Et d'ajouter que Tel-Aviv « a accru son agression en resserrant son blocus sur la bande de Gaza en fermant les points de passage, ce qui aggravant encore plus la situation humanitaire à l'intérieur de la bande assiégée. La Palestine a appelé, mardi, à une "intervention internationale d'urgence" pour stopper l'escalade israélienne à Gaza, et demandé aux Nations Unies de condamner "l'agression" perpétrée contre l'enclave palestinienne après les raids lancés par Tel-Aviv qui ont fait 13 morts côté palestinien, dont des femmes et des enfants. "La diplomatie palestinienne appelle la communauté internationale à intervenir de toute urgence pour mettre fin à l'agression contre notre peuple, et assure qu'une solution politique négociée au conflit est le seul moyen de parvenir à la sécurité et à la stabilité", indique dans un communiqué le ministère palestinien des Affaires étrangères. La même source condamne "dans les termes les plus forts le crime odieux perpétré par l'armée d'occupation", le considérant "comme étant le prolongement d'une guerre ouverte contre notre peuple et ses droits nationaux justes et légitimes". « Un terrorisme d'Etat »
De son côté, le Premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh a réagi mardi en déclarant que "le massacre perpétré aujourd'hui dans la Bande de Gaza est un terrorisme d'Etat organisé", appelant les Nations Unies à condamner "l'agression contre Gaza". Shtayyeh a condamné, par voie de communiqué, "le massacre commis par les autorités israéliennes contre notre peuple dans la Bande de Gaza, mardi à l'aube", qualifiant cette agression de « terrorisme d'Etat organisé et d'une tentative de détourner l'attention de la crise interne d'Israël sous le gouvernement d'extrême droite ». Shtayyeh a appelé les Nations Unies, qui s'apprêtent à commémorer le 75ème anniversaire de la Nakba pour la première fois de leur histoire, à condamner l'agression contre la Bande de Gaza et les massacres perpétrés par l'Etat hébreu contre le peuple palestinien. Les frappes aériennes israéliennes surviennent moins d'une semaine après une nouvelle escalade militaire qui a éclaté à Gaza suite à la mort du prisonnier Khader Adnan dans les geôles d'Israël. L'escalade a pris fin mercredi dernier à l'aube après l'annonce d'une trêve entre l'Etat hébreu et les factions palestiniennes, que Tel-Aviv a violée ce mardi à l'aube en assassinant trois commandants des « Brigades Al-Qods ».
Netanyahu a ordonné l'assassinat des cadres du Djihad Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré, mardi, qu'il avait donné l'ordre il y a une semaine d'éliminer des cadres du Djihad islamique, ajoutant que les frappes aériennes israéliennes sur Gaza étaient une réponse aux tirs de roquettes effectués, la semaine dernière, à partir du territoire palestinien. Des groupes palestiniens avaient tiré des salves de roquettes de Gaza vers Israël, la semaine dernière, en réaction à la mort d'un gréviste de la faim palestinien dans une prison israélienne. Netanyahu a déclaré que les frappes aériennes avaient "amputé la direction de l'organisation [Djihad islamique] à Gaza". "Nous sommes en pleine campagne et nous sommes prêts à faire face à toute éventualité. Je conseille à nos ennemis de ne pas nous provoquer : Ne vous frottez pas à nous", a-t-il ajouté. Les factions palestiniennes de Gaza ont annoncé qu'elles riposteraient aux frappes aériennes israéliennes qui ont tué trois hauts cadres militaires du Djihad islamique. Plusieurs pays et organismes régionaux ont condamné les frappes aériennes menées par Israël contre Gaza, notamment la Jordanie, l'Egypte, le Qatar, la Türkiye, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique.