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Métiers de l'industrie : Face à la pénurie des compétences, la formation s'organise [INTEGRAL]
Publié dans L'opinion le 09 - 05 - 2023

L'industrie affiche un besoin permanent en matière de capital humain. Rien qu'entre 2021 et 2025, les secteurs de l'automobile et de l'aéronautique auront besoin de 100.000 cadres entre ingénieurs, cadres moyens et techniciens spécialisés, d'où la nécessité d'accélérer le moteur de la formation.
L'industrie est bien plus qu'un simple secteur d'activité pour le Maroc. En dépit d'une inflation qui fait, désormais, partie du nouvel ordre économique mondial, l'industrie connaît un essor remarquable et une dynamique notable, à tel point qu'elle est devenue un levier de développement à tous les niveaux. Prenons juste l'exemple de la success story de l'aéronautique et de l'automobile, ces deux secteurs connaissent une croissance annuelle importante en termes d'exportation et de création d'emplois. Le secret tient au fait que de grandes entreprises internationales s'installent sur le sol marocain et de plus en plus d'acteurs s'adonnent à l'investissement dans des activités industrielles. L'enquête de conjoncture relative au premier trimestre de 2023 de Bank Al- Maghrib prévoit, d'ailleurs, une augmentation des investissements industriels entre avril et juin.

Ainsi, de nouveaux métiers à forte valeur ajoutée sont créés chaque jour. Ils couvrent différentes disciplines industrielles, telles que les énergies renouvelables, l'industrie aéronautique et automobile, électronique, textile-cuir, fabrication, mines et plusieurs autres communément appelés « Les Métiers Mondiaux du Maroc » (MMM).

C'est cette tendance-là qui est devenue la meilleure preuve de l'émergence d'un secteur qui améliore ses performances et augmente sans cesse sa compétitivité.

Un œil sur le marché de l'emploi

Malgré le contexte actuel marqué par plusieurs incertitudes, les métiers mondiaux, notamment l'automobile et l'aéronautique, restent, pour la quatrième fois consécutive, parmi les secteurs les plus attractifs en matière d'emploi en 2022, selon une enquête établie par la plateforme en ligne « REKRUTE ».

Chiffres à l'appui, l'activité industrielle affiche des performances louables en matière de création d'emploi, car depuis le début du mandat du gouvernement d'Aziz Akhannouch, l'industrie a créé 96.000 emplois nets, sachant que l'Exécutif aspire à créer 400.000 emplois industriels dans le cadre de son mandat.

L'industrie emploie des jeunes et des femmes et participe ainsi à la réduction de la précarité et à l'intégration des jeunes dans le tissu économique. En plus des emplois directs, des activités développées autour des zones franches créent des emplois indirects dans le logement, les services ou le transport, entre autres, malgré la persistance de l'informel dans certaines de ces activités, notamment le textile.

Cette même tendance se confirme à long terme sur le terrain, puisque les entreprises, qu'elles soient marocaines ou étrangères installées sur le sol marocain, affichent un besoin permanent en matière de compétences. Ce besoin devrait s'accroître avec le développement de l'investissement industriel.

Selon Mehdi Sebti, membre du Bureau exécutif de l'Alliance des Economistes istiqlaliens (AEI) et directeur de l'école Art et Métiers- Campus Rabat (EAMR), « Rien que dans la période allant de 2021 à 2025, les besoins en capital humain dans les secteurs de l'automobile et de l'aéronautique sont estimés à 100.000 cadres entre ingénieurs et assimilés et cadres moyens et techniciens spécialisés ».

De leur part, les jeunes affichent, toujours selon notre expert, un engouement sans précédent pour les MMD, du fait qu'il s'agit de secteurs qui captent les emplois à long terme, mais il n'en demeure pas moins que des efforts notables devront être faits sur le volet de l'orientation des étudiants.

De plus, certains segments de l'écosystème requièrent, selon notre interlocuteur, plus d'intérêt, principalement celui lié à la formation des leaders de l'industrie de demain.

Réussir l'équation formation-emploi

Conscients du fait que l'ambition industrielle ne peut être portée que par un capital humain aux capacités et aux compétences de très haut niveau, les professionnels du secteur relèvent l'importance de développer une formation de qualité adaptée aux besoins du marché et aux mutations du futur et ouverte, bien évidemment, sur la technologie. C'est, en effet, la vision du Souverain, exprimée à maintes reprises, notamment dans la lettre adressée, le 29 mars, aux industriels à l'occasion de la Journée nationale de l'industrie, où Il a exhorté les acteurs du secteur « à généraliser l'adaptation du capital humain aux besoins spécifiques des projets industriels et renforcer les compétences managériales ».

Bien que l'offre en formation reste importante, au niveau même de l'engouement qu'affichent les jeunes pour l'industrie, les professionnels, notamment Mehdi Sebti, déplorent l'insuffisance de la recherche partenariale, la clé même pour réussir l'équation entre l'offre en formation et la demande du marché de l'emploi.

Autrement dit, il est question de renforcer l'échange et le partenariat entre l'école et le monde socio-économique, de sorte que la vision des entreprises en capital humain soit prise en compte dans la formation des jeunes. L'objectif étant de développer une vision claire des besoins des entreprises et surtout des nouveaux métiers qui se créent au fur et à mesure de l'évolution économique et sociale.

Un autre vecteur sur lequel les professionnels misent encore. C'est bien le rapprochement entre les cadres séniors des industries et les étudiants en formation.

« Le réseau des professionnels des Arts et Métiers de France, par exemple, compte plusieurs Marocains. Il faut se rapprocher d'eux pour tirer profit de leur expertise pour accompagner les leaders industriels de demain à travers des interventions dans des tests pratiques au sein de l'école, la proposition de sujets de recherche...», réclame le directeur de l'Ecole Arts et Métiers- Campus Rabat, qui compte s'appuyer sur l'Association des anciens ingénieurs de l'école d'Arts et Métiers- France dans la formation d'un effectif annuel moyen de plus de 1.000 étudiants après l'ouverture de ses portes en septembre prochain.

En plus de développer une formation axée sur les soft skills, notamment les langues, il est question, selon notre interlocuteur, d'encourager le « Learning by doing » qui permettra de produire des cadres pratiques et pragmatiques, soit un capital humain opérationnel capable de répondre aux défis de demain.

En réalité, si l'étudiant apprend à l'école à explorer les problématiques, les développer et les tester, il pourra les produire en grande masse dans l'entreprise, d'où la nécessité de développer le concept de « l'école usine » dans l'écosystème de l'enseignement supérieur.

Les professionnels appellent également à mettre en place des incubateurs de startups au sein des écoles pour accompagner les étudiants dans la création de leurs propres projets, et ce, dans une ambiance universitaire avec l'appui d'industriels expérimentés. C'est, d'ailleurs, la vision du Souverain, exprimée dans Sa lettre adressée aux industriels sur la nécessité de créer « un écosystème industrie-université-centres de recherche, pour soutenir l'innovation et en faire un moteur de croissance de l'industrie marocaine ».

« L'industrie est très porteuse. Il faut encourager les lauréats des écoles à monter leurs propres projets de manière à créer une nouvelle dynamique et de tisser des liens avec les grandes structures afin qu'une fertilisation croisée puisse se mettre en place », encourage Mehdi Sebti.

Les moyennes et petites entreprises deviennent alors les sous-traitantes des grandes structures et leur offriront ainsi «leur créativité, leur sens de l'innovation et leur agilité», de manière à s'aligner sur le développement permanent que connaît le secteur.

Ainsi, tous ces éléments devront garantir un saut quantitatif et qualitatif en matière de capital humain qualifié en mesure de relever les défis de demain et donc de renforcer la position du Maroc en tant que hub industriel.

Mina ELKHOUDARI

Trois questions à Mehdi Sebti « Il faut développer la recherche partenariale entre école et entreprise »
Mehdi Sebti, directeur de l'Ecole Art et Métiers- Campus Rabat (EAMR) et membre du Bureau exécutif de l'Alliance des Economistes Istiqlaliens (AEI), a répondu à nos questions sur le développement des Métiers Mondiaux du Maroc (MMD).

Comment se comporte aujourd'hui le marché de l'emploi dans le secteur industriel au Maroc en termes d'offre et de demande ?
Les métiers de l'industrie sont en évolution constante, tout comme ce secteur vital qui est devenu au fil du temps un levier essentiel et un catalyseur du développement socio-économique inclusif et durable. L'intérêt que porte SM le Roi Mohammed VI à ce secteur, qui est d'ailleurs très clair dans Sa lettre adressée aux industriels à l'occasion de la Journée nationale de l'industrie, en est la meilleure preuve.

De plus, la banque de projets annoncée par le ministre de l'Industrie parle de 1600 nouveaux projets, ce qui fait que le Maroc aura besoin d'ingénieurs pour les mettre en œuvre.
Les entreprises, qu'elles soient nationales ou étrangères, affichent un besoin énorme en matière de compétences. Rien que dans les secteurs de l'aéronautique, de l'automobile et de l'offshoring, on parle de dizaines de milliers de cadres et ingénieurs qui sont demandés.
L'industrie a de très beaux jours devant elle. Le challenge qui reste à relever est celui de former les ressources humaines qualifiées pour accompagner son essor.

Comment évaluez-vous la formation offerte dans les secteurs industriels ?
Les écoles existantes, qu'elles soient marocaines ou étrangères sur le sol marocain, font un travail énorme pour la formation des futurs leaders des industries. Mais le Maroc aura besoin de plus d'écoles qui pourront participer à l'écosystème de l'enseignement supérieur.

De plus, le Maroc dispose d'un énorme potentiel en matière de professionnels industriels qui participent à la formation de nos jeunes. Pour le cas de l'Ecole Arts et Métiers- Campus Rabat, par exemple, nous avons des enseignants chercheurs issus du Maroc mais aussi qui ont fait leur carrière à l'étranger, ainsi que d'autres de notre partenaire Arts et Métiers-France qui ont beaucoup d'expertise dans l'industrie 4.0.

Comment réussir l'employabilité des futurs leaders de l'industrie ?
Le secret réside dans le développement de la recherche partenariale et l'innovation qui restent, malheureusement, le parent pauvre de tout un écosystème. Autrement dit, il faut encourager le rapprochement entre l'école et le monde de l'entreprise de manière à ce que les enseignants arrivent à adapter leurs modules de formation et leurs pédagogies aux besoins du marché.

De plus, il faut profiter de l'expertise des séniors industriels dans la formation des futurs leaders de l'industrie à travers l'organisation d'ateliers et de visites guidées dans les entreprises.

Il faut aussi que les entreprises proposent des postes intéressants en matière de rémunération, de conditions de travail, de mobilité pour encourager les compétences à y rester.

L'info...Graphie
Arts et Métiers-Campus Rabat : Au service de la formation des élites des industries responsables
L'écosystème de l'enseignement supérieur est en passe de connaître une transformation majeure à l'ouverture, en septembre prochain, de l'école Arts et Métiers-Campus Rabat (EAMR) qui compte former annuellement plus de 1.000 ingénieurs et cadres.
Fruit d'un partenariat entre le ministère de l'Industrie et du Commerce et Arts et Métiers-France, EAMR est l'aboutissement d'une vision et d'une ambition commune : former des ingénieurs et des cadres intermédiaires pour répondre aux besoins des entreprises au Maroc et en Afrique pour les accompagner dans leurs transitions vers une industrie du futur, responsable et durable.
EAMR propose aux étudiants qui désirent faire carrière dans l'industrie deux programmes : le programme d'ingénieurs de 3 ans, ouvert à ceux ayant fait un parcours dans les classes préparatoires aux grandes écoles, et le programme de Bachelor qui est ouvert, quant à lui, aux étudiants ayant un Bac plus 2 en sciences et techniques.

L'école assurera des formations scientifiques et techniques variées et de haut niveau qui permettront aux futurs leaders d'être dotés d'une «capacité de construire une industrie performante au service de la société marocaine». La formation sera, ainsi, axée sur l'industrie 4.0, avec une place prépondérante pour le numérique, mais aussi pour les sciences d'ingénieur, l'électronique, l'énergie et d'autres disciplines.
Elle s'appuie sur une pédagogie appliquée qui mettra les élèves en action dans une learning factory évolutive de niveau industriel, et ce, en coordination constante avec les acteurs du secteur. La particularité de l'école, selon son directeur Mehdi Sebti, est qu'elle est basée sur le concept «usine école». «Les étudiants de EAMR auront à leur disposition tous les moyens nécessaires leur permettant de travailler sur des projets concrets encadrés par des professionnels de haut calibre», nous a-t-il expliqué.

Dotée d'un centre de recherche, l'école fera de la recherche partenariale un axe de développement clé pour pouvoir accompagner les demandes des entreprises dans plusieurs secteurs d'activité.

Textile: 200.000 travailleurs dans l'informel
Bien que le secteur du textile réalise des chiffres d'affaires notables, il reste de loin le secteur le plus touché par l'activité informelle qui ne profite en aucun cas à la situation socio-économique de la main d'œuvre, généralement féminine, qui travaille dans la précarité et l'incertitude.
Selon une étude récente de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), la part de l'informel dans l'industrie du textile est estimée à 54%, dépassant ainsi le BTP où l'informel représente 31%. Une tendance qui ne cesse de s'accentuer avec la multiplication des ateliers clandestins dans plusieurs villes du Royaume, d'où la nécessité, selon les acteurs du secteur, de mettre en place une régulation stricte qui comprend le contrôle des unités de protection et leur accompagnement vers la formalisation.


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