Secteur de pointe, l'aéronautique au Maroc s'est rapidement développée. La formation devient ainsi un élément clé dans le développement de cette industrie, ce qui implique de créer des passerelles entre le monde académique et celui industriel. Jeter les ponts entre le monde industriel et le monde universitaire est un impératif pour accompagner les aspirations du pays à une industrie forte, de pointe et qui suit et anticipe l'évolution rapide que subit le monde. Que dire lorsqu'il s'agit de l'aéronautique, secteur en perpétuelle mutation et qui, depuis quelques années au Maroc, a été hissé au rang de métier mondial. Il faut un big-bang, comme le souligne si bien Hamid Benbrahim El Andaloussi, le président d'honneur du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS) et délégué général de Safran Maroc. Intervenant lors de la conférence sur le «Développement des compétences en aéronautique», organisée à Mundiapolis, il n'a pas manqué de relever qu'en quelques années seulement la cartographie des métiers a changé et continuera d'évoluer, impliquant de repenser l'offre actuelle en formation pour anticiper les besoins de demain. Une idée que partage Meryem Chami, Directeur général de Altran Maroc : «Les métiers de demain, nous ne les connaissons pas encore mais cela va vite. Pour cela, il faut repenser la formation». Se pose alors un autre problème non moins important «Former les formateurs, d'où l'impératif de revoir le cadre règlementaire afin de créer des passerelles entre les mondes académique et industriel», relève Hicham Medromi, le directeur de l'Ecole nationale supérieure d'électricité et de mécanique. Le tout pour faire du Maroc une destination de best-cost, à l'opposé du low- cost, grâce à des compétences humaines à la pointe de la technologie et de la connaissance qui permettront au secteur de l'aéronautique de progresser dans le monde, relève Stephen Orr, vice-président Operation Morocco Manufacturing Center de Bombardier Aerospace Maroc. C'est pour répondre à cet impératif que Amine Bensaid, le président de l'Université Mundiapolis, a signé deux importantes conventions. La première convention signée entre Mundiapolis et le GIMAS concerne la formation continue et certifiante des collaborateurs des entreprises du GIMAS, l'accompagnement professionnel des ingénieurs de Mundiapolis à travers des projets de fin d'études, des stages… et l'organisation d'évènements autour du domaine de l'aéronautique au Maroc. La deuxième convention signée entre l'Université et Bombardier Aerospace Maroc porte sur la formation certifiante des collaborateurs du secteur aéronautique, la création conjointe du CAMD, un centre d'excellence (Center of Aerospace management development) et l'accompagnement professionnel des ingénieurs de Mundiapolis. «L'offre de formation initiale et continue dédiée à l'ingénierie et au management aéronautique positionne l'Université Mundiapolis comme le référent académique des acteurs économiques clés de l'industrie aéronautique. Notre ambition dans cette approche partenariale est bien d'être le meilleur accompagnateur, tant pour l'étudiant que pour les entreprises, en adaptant continuellement nos programmes de formation aux attentes du marché de l'emploi et aux besoins en compétences dans les entreprises. L'aéronautique est un secteur prometteur pour l'économie du Maroc et pour l'avenir des jeunes ingénieurs marocains et nous entendons contribuer à la réussite et au développement de chacun», assure Amine Bensaid. Le secteur, qui a créé 12.000 emplois (parité et moyenne d'âge autour de 30 ans), compte 120 entreprises de toutes tailles, générant un chiffre d'affaires de près d'1 milliard de dollars chaque année, s'impose comme un secteur d'activité d'excellence pour le Maroc. Il participe à hauteur de 4,5 % à l'export (contre 1% il y a quinze ans) et connaît une croissance annuelle de 17%. Avec la mise en place de son propre écosystème 2014-2020, ses réalisations sont appelées à doubler pour passer à 220 entreprises, créer quelque 23.000 nouveaux emplois et faire augmenter son taux d'intégration de 17 à 35%, rappelle Karim Cheikh, le président du GIMAS. Cette croissance s'accompagne d'un besoin crucial en compétences pour répondre aux défis scientifiques, technologiques et aux besoins managériaux des acteurs de l'aéronautique mondiale, dont Bombardier et le Gimas sont parties intégrantes.■