Le couronnement de Charles III, le nouveau Roi de la Grande Bretagne, ce samedi 6 mai 2023, n'a laissé personne indifférente notamment en Afrique où des pays préfèrent désormais le Commonwealth à la francophonie. Le Togo et le Gabon y ont franchi le cap emboitant le pas au Rwanda. La présence de plusieurs chefs d'Etats africains et de hautes personnalités à cette investiture du fils de la Reine Elisabeth II, témoigne du rôle important du Royaume Uni en Afrique. En effet, lors de cette intronisation on comptait, parmi les convives au couronnement de Charles III, quelques souverains africains, dont l'importance et le prestige suscitent un réel respect et une grande estime envers la Couronne britannique. En effet, la Grande Bretagne jouit aujourd'hui d'un grand référentiel en Afrique et sa coopération avec le continent monte en puissance. Le Maroc ne fait pas exception. D'ailleurs, c'est le pays qui a été l'hôte de la 15ème édition du Salon international de l'agriculture du Maroc (tenue du 2 au 7 mai à Meknès). Pour ce qui est de la relation avec l'Afrique, formant le tiers du Commonwealth avec 21 Etats, la légitimité particulière, historique, dont dispose le souverain britannique ne peut être négligée. Au-delà du partenariat économique, la G.B a toujours prôné de la bonne gouvernance auprès de ses partenaires africains sans ingérence ni paternalisme. Cela se remarque tout naturellement en termes de gestion, d'efficacité dans la chose publique mais aussi de la transparence lors des joutes électorales. On peut rappeler, à titre illustratif le cas de John Dramani Mahama, chef de l'Etat ghanéen, qui a échoué en 2017 à se faire réélire pour un second mandat. Tout simplement parce que la monnaie nationale, le cedi, avait perdu plus de 30% de sa valeur. Les exemples sont légions dans les pays anglophones d'Afrique. En d'autres termes, le modèle british séduit de plus en plus les jeunes africains. Car aujourd'hui, force est de constater, ou d'admettre, que le Commonwealth promet d'être le vecteur de la réorientation politique et économique de la diplomatique britannique. Inscrit résolument dans la logique postcoloniale, il a le potentiel d'exorciser le passé.