Paris accueille, demain mardi 18 avril, l'édition 2023 du Forum Afrique à l'initiative du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN). Comme à l'accoutumée, le rendez-vous de cette année sera distingué par un programme axé sur des sujets clés, tels que la transition énergétique, la logistique, les infrastructures, l'agriculture, mais aussi sur des sujets d'avenir comme la blockchain et la gestion des talents, sans oublier la présentation du baromètre des affaires en Afrique. La conjoncture internationale plaide-t-elle en faveur de l'Afrique ? Le continent saura-t-il saisir cette nouvelle donne pour exiger un type modèle de partenariat gagnant-gagnant et d'égal à égal ? Le débat est désormais sur la table. En témoignent les différentes rencontres qui se tiennent ici et là pour traiter de ce partenariat. L'édition 2023 du Forum Afrique du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) qui se tient demain 18 avril à Paris en est la parfaite illustration.
Cette rencontre placée sous le thème : « Business avec l'Afrique : l'heure du New Deal » vient confirmer le changement de paradigme qui avait toujours caractérisé la coopération entre l'Hexagone et le continent. Cette nouvelle approche est sans nul doute la conséquence des chamboulements géostratégiques qui caractérisent aujourd'hui les rapports à l'échelle internationale.
Elle intervient quelques semaines après la visite du Président Emmanuel Macron en Afrique. D'où pour les organisateurs, cette édition 2023 permettra d'échanger de manière concrète et approfondie sur de nombreux secteurs d'activité et de mettre en lumière les réussites économiques qui contribuent au développement de l'Afrique.
Placé sous le haut patronage du président de la république française, ce Forum est singulier par rapport aux éditions 2021 et 2022 puisqu'il sera marqué par la participation exceptionnelle de Denis Sassou N'Guesso, Président de la République du Congo, de Ouhoumoudou Mahamadou, Premier ministre de la République du Niger, et de Chrysoula Zacharopoulou, Secrétaire d'Etat, chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux pour la République française.
Promouvoir les investissements
En outre, plusieurs pays africains seront représentés par des délégations de haut niveau composées de ministres, d'ambassadeurs, d'agences de promotion des investissements et de dirigeants d'entreprises. Pour cette année, les pays à l'honneur seront la République du Congo, la République du Niger, la République du Tchad, ainsi que la République démocratique du Congo et la République du Cameroun. Sans oublier que plus de 50 intervenants d'experts et de spécialistes sont attendus lors de cet événement. C'est dire l'importance de cette conférence.
En effet, comme le font remarquer les initiateurs, le monde d'aujourd'hui a connu plus de bouleversements et de ruptures au cours des deux ans qui viennent de s'écouler qu'au cours des deux dernières décennies. Si l'on ajoute à cela la crise sanitaire liée à Covid-19, les crises alimentaires et énergétiques, le retour de l'inflation et la guerre en Ukraine, on comprendra dès lors la portée d'un tel Forum.
Pour les spécialistes, la reconstruction de l'ordre économique mondial pose un défi à l'Afrique, mais lui offre aussi des opportunités inespérées. Car le continent dispose de solides atouts pour assurer son avenir et négocier de nouvelles alliances avec ses partenaires, au premier rang desquels l'Europe. Le Continent, qui est déjà un fournisseur majeur de l'Union Européenne sur le plan énergétique, dispose d'immenses réserves encore inexploitées et verra sa production de gaz naturel tripler d'ici à 2035.
Dans sa croisade contre la Russie, l'Europe voudrait diversifier ses ressources d'approvisionnement en matière d'hydrocarbures. L'Afrique peut aussi sécuriser l'accès aux matières premières stratégiques et aux métaux rares indispensables à la transition énergétique. Grâce à son patrimoine vert et son potentiel solaire, éolien et hydroélectrique, le continent peut également aider l'Europe à développer les énergies du futur, comme l'hydrogène vert, et à compenser les émissions carbone de ses entreprises.
On ne peut s'empêcher de souligner, à cet égard, que la montée en puissance énergétique de l'Afrique constitue également une chance pour financer son propre développement, notamment son électrification et son industrialisation. La nécessité de renforcer sa souveraineté alimentaire peut stimuler la production locale et la structuration de ses filières agro-industrielles.
Des thématiques d'actualité
Ce qui fait dire aux responsables du CIAN que l'innovation dans les Fintech, la Blockchain et les solutions de paiements mobiles draine des flux toujours plus importants d'IDE. Pour eux, le continent est-il à l'aube d'une révolution de la même ampleur que celle qu'il a connu au début des années 2000, avec l'avènement de la téléphonie mobile. Et ils conviennent de souligner que ce serait une chance pour sa jeunesse, si nombreuse et si entreprenante, à condition d'être au rendez-vous des investissements et de la formation, point crucial.
Comme à l'accoutumée, l'édition 2023 sera un programme riche en plénières et ateliers sur des sujets clés tels que la transition énergétique, la logistique, les infrastructures, l'agriculture, mais aussi sur des sujets d'avenir comme la blockchain et la gestion des talents. Elle sera aussi marquée par la présentation du baromètre des affaires en Afrique. Enfin, le Forum Afrique est devenu un temps fort attendu et reconnu par la communauté des acteurs économiques impliqués en Afrique.
L'édition 2023 ne fera pas exception. En la matière, les chiffres sont déjà éloquents : +550 participants en présentiels, +4800 participants en digital, 6 tables rondes et 4 ateliers partenaires. Parmi les thématiques qui seront abordées figurent : « Accès à l'électricité vs transition : quel mix-énergétique pour l'Afrique ? », « Comment améliorer la compétitivité ? Infrastructures, zones économiques spéciales, ZLECAF, villes nouvelles, ports secs, etc. ». Les participants tableront également sur d'autres sujets tels : « Accès à l'électricité vs transition : quel mix-énergétique pour l'Afrique ? », « Changement d'échelle et création de valeur, clés de la souveraineté alimentaire du continent » ou encore « Quel potentiel de développement pour l'investissement français en Afrique ? » ou encore « Comment gérer la pénurie de talents et relever les nouveaux défis RH ? Témoignages et exemples d'innovations sur le continent africain ».
Wolondouka SIDIBE Bon à savoir Le CIAN rassemble et accompagne dans leur déploiement l'essentiel des sociétés françaises investies en Afrique. C'est une force d'influence auprès des décideurs publics et privés, en France en Europe et en Afrique. Le CIAN, association loi 1901, est une fédération patronale privée française qui rassemble les entreprises industrielles et de services, grands groupes ou PME-PMI, investies en Afrique. Ses sociétés membres génèrent ensemble plus de 80% de l'activité économique française en Afrique. Grâce à un réseau influent et une expertise africaine reconnus, il leur apporte un soutien et des solutions pragmatiques aux difficultés liées à leur développement sur un marché africain porteur mais complexe à appréhender. Depuis sa création, le CIAN encourage ses adhérents, dans le cadre de leurs responsabilités sociétales et au-delà de leurs intérêts économiques et commerciaux, à œuvrer pour une Afrique qui s'engage durablement sur la voie du développement. Ses membres adhèrent ainsi à la Charte du CIAN sur le développement durable et à sa Déclaration sur la prévention de la corruption. Ils sont ainsi à l'origine d'initiatives structurantes pour le continent (OHADA, Entreprises & Santé, ACP Numérique, etc.).