Le chef de service de la maladie épidémique au ministère de la Santé nous a donné froid au dos quand il a cité des chiffres alarmants lors de la rencontre de sensibilisation sur la grippe A/H1N1 en prévision de la prochaine saison du Haj. 36000 décès en cas de pandémie a-t-il dit sans prendre le soin d'envelopper ce chiffre du moindre doute. C'est que Abdelaziz Barkia qui n'est pas n'importe quel chef de service de la maladie épidémique, parle certainement en connaissance de ce et en technicien de ce fléau qui nous guette. Mais ce chiffre qu'on reçoit en pleine figure – sans oublier les 90 000 patients qui devront être hospitalisés – nous pousse à dire b'nakess cette année au pèlerinage, qui peut attendre. D'autant plus qu'on nous dit que les pèlerins qui partiront à la Mecque seront suivis au retour par des médecins durant un mois… Dieu sera du côté des hommes et femmes qui ne voyageront pas dans l'obsession A/H1N1. « Allah maâ assabérine ». Nous aurons tout le temps pour accomplir le pèlerinage dans de meilleures conditions. stop En parlant de l'histoire des 13 milliards perdus dans la vente d'un terrain à Bouznika on nous dit « Surtout pour une région pauvre comme Bouznika ». Pauvre cette région où le m2 par endroit, dépasse le seuil de la tolérance et où dans certains terrains, les prix ont quadruplé en un laps de temps ? Même les zones du fellah qui se contentait, hier encore, de thé à la menthe et de crêpes traditionnelles, ont vu leurs prix augmenter d'une façon scandaleuse. Le bétonnage, la vue sur la mer, Bouznika-bay qui a dit bye bye aux classes moyennes, les cocktails pieds dans l'eau… que du bonheur pour les franges qui ignorent les malheurs. Alors parler de Bouznika région pauvre c'est revenir au temps où le village se limitait aux brochettes du bistrot du coin et du marchand de « hendiya ». stop Quel sort sera réservé aux berges du Bouregreg devenu foire foraine côté rive gauche et non rive droite – plutôt desséchée – comme nous l'avons écrit par erreur ? Jusqu'ici l'Agence d'aménagement qui ne ménage aucun effort pour accueillir 2010 qui verra hôteliers et restaurateurs entrer en lice, ne va certainement pas s'arrêter après le pont de Marjane qui s'apprête à vider les lieux. A Paris les bureaux de Bertrand Delanoë voient loin. Le réaménagement de la Seine se prolonge jusqu'à Issy-les-Moulineaux c'est-à-dire à des kilomètres du pont Neuf ou du pont Dira beau. Le réaménagement du Bouregreg qui n'attend pas heureusement les calendes grecques va-t-il se poursuivre jusqu'à Akkrach ou noum ma h'lach chez les derniers petits fellahs qui ne savent pas encore de qui ils dépendent, de la mairie de Rabat ou celle de Salé. stop Encore une fois les caméras – numériques ou prisunic de la Aoula, nous ont fait rater le carnaval de la ville d'Agadir. Dans leur flash précipité et périclité, les téléspectateurs n'ont pas vu le travail entreprits par les équipes qui, cette année, ont dépassé le carnavalesque bricolé de l'an dernier. Il n'y avait ni gros plan ni traveling avant ni traveling arrière. Quand on a des complexes envers la création et la créativité il vaut mieux éviter de se déplacer jusqu'à Agadir ou à Aghfir. stop Après moults rencontres entre la RAM et les pilotes – ça sent encore la harira puisque cela dure depuis le début du ramadan – on est tenté de penser que cette fois c'est parti pour des années de paix. Puisqu'ils n'ont oublié – on suppose – aucun détail. Ces prochaines années – déploiement de force dès 2010 – seront celles des efforts sans relâche dans le tourisme. Il y aura plus que dix vols par jour sur Paris avec tous les échanges entre les villes de plus en plus intenses. Parce que finalement tant de jours de pourparlers et de négociations qui agacent les citoyens, les voyageurs comme les sédentaires – c'est une affaire nationale au-delà qu'il s'agit d'une compagnie wataniya – ne vont pas tout de même accoucher d'une souris ! stop Une nouvelle qui va peiner Faouzi Chaâbi qui milite contre les chiens criminels. A Salé un pitbull a mordu à plusieurs reprises un pauvre caniche devant sa maîtresse scotchée qui n'a rien pu faire pour sauver son protégé. Le proprio du pitbull et des passants pour une fois « fdoliyène » – Moulay Ahmed Alaoui un journaliste citoyen avant la lettre, disait fdoli watani – ont eu un mal fou, pour libérer le caniche meurtri. Malgré une visite chez le vétérinaire – plusieurs points de suture à son coup – la brave petite bête est morte laissant sa maîtresse dans la détresse. A qui le tour ? stop Kénitra. «Les pâtes avariées détruites». Ah bon, parce qu'on pouvait faire autrement que les détruire ? Détruire dit-il, disait Margherite Duras… stop. Un banquier accusé de falsification dans une agence bancaire d'une institution de la place à Casablanca. Bien entendu on ne précise pas de quelle «banka» il s'agit. Généralement ce genre de détournement est soigneusement dissimulé. Le grand public n'a pas à entrer dans le secret des princes. Mais il arrive qu'on en fasse tout un plat pour disculper la maison sans la nommer. stop. L'affaire Zineb et sa troupe qui a échappé au lynchage dans une journée de carême ou certains observateurs se sont contentés d'anathème (suite). A Rabat dans des salons branchés et urbains, on se repasse les noms des personnes prises en flagrant délire lors de la rafle du café Chergui au milieu des années 60. Les anciens se rappellent de flane et flane qui ont écopé de 3 mois de prison, une peine qui fut ramenée à un mois ferme. Il aura donc fallu plus de 40 ans pour qu'on reparle de «ouakline ramadane» ? En fait, on a tout fait en 2009 pour qu'on en reparle… stop. La salle d'attente de l'Office du Tourisme dans cette belle rue ombragée dans le Haut Agdal est une pièce de musée. Tapisserie, divan de maison de maître, coussins dignes d'un palace, bref tout pour faire attendre les visiteurs qui souhaitent voir un instant le dirlo lui aussi gagné par la réunionite. Mais qu'à cela ne tienne, pourvu qu'il reçoive sans rendez-vous les rares demandeurs d'audience qui attendent dans la plus belle et la plus hospitalière de toutes les salles d'attente du pays. stop.