"La seule chose qui a empêché de manière fiable les Etats voyous de développer des armes nucléaires est une menace ou une action militaire crédible". Netanyahu sous-entend-il qu'une frappe militaire contre l'Iran était inévitable ? Interrogé à l'occasion de la conférence Hartog sur la sécurité nationale concernant la politique d'Israël vis-à-vis d'un Iran totalement désengagé de l'accord de Vienne, le Premier ministre israélien a mis en avant que les pays de la région ayant tenté de se doter de l'arme nucléaire n'en avaient été empêchés que par la force. "Lorsqu'on se demande comment empêcher un pays récalcitrant d'obtenir des armes nucléaires, nous pouvons puiser quelques exemples dans le passé. L'Irak de Saddam Hussein a été arrêté par la force militaire, celle d'Israël. Un autre exemple est la Syrie, qui a tenté de développer des armes nucléaires et qui a également été stoppée par notre action militaire. Idem pour la Libye de Mouammar Kadhafi menacée par une action militaire américaine", a déclaré Benjamin Netanyahou. "La seule chose qui a empêché de manière fiable les Etats voyous de développer des armes nucléaires est une menace ou une action militaire crédible. Cela peut être combiné avec des sanctions économiques, mais ce n'est pas une condition suffisante. Une condition nécessaire, et souvent suffisante, est une action militaire crédible", a martelé le chef du gouvernement israélien qui préconise en outre une action à plus ou moins court terme. "Plus vous attendez, plus une telle action devient difficile à exécuter. Nous avons plus qu'assez attendu", a-t-il ajouté.
Préparation militaire israélienne accrue
"Je peux vous dire que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire. Pas seulement dans l'intérêt d'Israël mais dans celui du monde entier". Ces déclarations surviennent dans un contexte de préparation militaire accrue d'Israël qui mène des exercices de plus en plus rapprochés et complexes avec les Etats-Unis, dans l'objectif d'une prochaine frappe contre les installations nucléaires iraniennes. Lors de cette conférence à Tel-Aviv à laquelle assistaient l'ancien secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo et l'ancien ambassadeur américain en Israël David Friedman, Benjamin Netanyahou s'est par ailleurs exprimé concernant une éventuelle adhésion de l'Arabie saoudite aux accords d'Abraham, et estimé qu'un tel développement permettrait de mettre fin au conflit israélo-arabe. "Si nous élargissons le cercle de la paix à l'Arabie saoudite, je pense que nous mettrons fin au conflit arabo-israélien. Cela signifie que nous devons travailler non pas à partir de l'intérieur pour résoudre le problème palestinien, mais de l'extérieur", a-t-il affirmé. Le Premier ministre a enfin déclaré que des accords de paix élargis constitueraient le meilleur bouclier contre l'Iran. "L'élargissement du cercle de la paix basée sur des intérêts communs avec la puissance militaire, technologique et économique israélienne comme ciment, sera le meilleur bouclier contre l'Iran", a-t-il assuré, précisant que l'Arabie saoudite était déjà partie prenante des accords d'Abraham de manière officieuse.
Blinken accuse Téhéran de désengagement du JCPOA
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a déclaré mardi que la balle était dans le camp de l'Iran pour résoudre l'impasse de l'accord sur le nucléaire, mais que Téhéran "n'était pas engagé". Il a évoqué cette question lors de sa visite en Grèce où il a réaffirmé que les Etats-Unis s'engagent, aux côtés d'Israël, à faire en sorte que l'Iran "ne se dote jamais de l'arme nucléaire." "Le président (Joe Biden) a été très clair sur le fait que toutes les options sont sur la table pour y parvenir", a déclaré Antony Blinken aux journalistes lors d'une conférence de presse à Athènes. "Nous continuons de croire qu'en ce qui concerne le programme nucléaire, le moyen le plus efficace et le plus durable de relever le défi est la diplomatie. Mais à l'heure actuelle, ces efforts sont mis en veilleuse parce que l'Iran n'est tout simplement pas engagé de manière significative (...) Dans le même temps, nous voyons l'Iran fournir des drones à la Russie pour permettre son agression en Ukraine", a-t-il poursuivi. Après le retrait des Etats-Unis de l'accord nucléaire de 2015 avec l'Iran, officiellement connu sous le nom de plan d'action global conjoint (JCPOA), l'administration de Biden a tenté de reprendre les discussions, mais elles ont été interrompues en septembre dernier. Selon Blinken, le JCPOA n'était plus sur la table parce que Téhéran n'était pas engagé.
Berlin expulse deux membres de l'ambassade iranienne Le gouvernement allemand veut expulser deux membres de l'ambassade d'Iran à Berlin après la condamnation à mort d'un Germano-Iranien, a annoncé mercredi la ministre des Affaires étrangères. "J'ai fait convoquer le chargé d'affaires de l'ambassade d'Iran. Il a été informé que nous n'acceptions pas la violation massive des droits d'un ressortissant allemand", prévient dans un communiqué Annalena Baerbock. "Le gouvernement a déclaré indésirables deux membres de l'ambassade iranienne et leur a demandé de quitter l'Allemagne dans un bref délai", ajoute la cheffe de la diplomatie allemande, demandant la révocation de la "condamnation à mort de Jamshid Sharmahd" et "une procédure d'appel équitable et conforme à l'Etat de droit". La justice iranienne a condamné à mort mardi un dissident irano-allemand, kidnappé et emmené de force en Iran selon ses proches, pour son implication présumée dans un attentat. Agé de 67 ans, Jamshid Sharmahd avait été présenté devant un tribunal à Téhéran en février 2022 en étant accusé d'avoir participé à un attentat contre une mosquée à Chiraz, dans le sud de l'Iran, qui avait fait 14 morts en avril 2008. Cette condamnation a été dénoncée par plusieurs ONG comme Amnesty International.