La situation des enfants victimes de détention au sein des camps de Tindouf ne cesse de susciter les inquiétudes. La Coalition civile de plaidoyer pour la protection de ces enfants a lancé un cri d'alarme en appelant les Nations Unies et la communauté internationale à intervenir d'urgence pour les protéger contre l'exploitation à des fins militaires pour le compte de la milice du polisario. Créée à l'occasion de la Journée internationale contre l'utilisation des enfants soldats, commémorée le 12 février pour défendre les droits fondamentaux des enfants vivant dans les camps de Tindouf contre toutes les formes de violence, la coalition a appelé l'ONU à intervenir d'urgence pour mettre fin aux violations et pratiques indignes dont sont victimes les enfants séquestrés dans les camps de Tindouf en territoire algérien.
Lors d'une conférence de presse tenue à cette occasion, les membres de la coalition ont tenu a rappelé que les enfants marocains retenus de force dans les camps de Tindouf subissent des violations flagrantes allant jusqu'aux actes d'abus et d'exploitation sexuels, notant que certains d'entre eux sont vendus comme esclaves et que les petites filles sont mariées de force à des combattants de groupes armés.
Au sein des camps, les enfants soldats subissent en plus des entrainements militaires durs. Ils sont bafoués dans leur dignité, privés d'éducation, de soins de santé, du droit de vie en famille, de jouir de la nationalité ou encore du droit inhérent à leur condition d'enfant, détaille la structure. La coalition a de même indiqué que la détention de ces enfants et leur enrôlement militaire contreviennent à toutes les dispositions relatives à la protection des enfants et droits humains, notamment la Convention contre la torture de 1978, la Convention relative aux droits de l'homme et ses protocoles facultatifs.
«La place de l'enfant est au sein de sa famille et à l'école», a affirmé la coalition, relevant que tous les enfants du monde doivent profiter pleinement de cette période de leur vie, sans avoir à être mêlés à un quelconque conflit militaire.
Pour rappel, la création de cette coalition civile marque la concrétisation des recommandations de la conférence nationale tenue le 10 décembre 2021 sur «la situation des droits des enfants séquestrés dans les camps de Tindouf et les mécanismes internationaux de protection des droits de l'enfant».
Elle œuvre en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux à lutter contre toutes les formes de violence, d'exploitation et de maltraitance à l'endroit des enfants dans les camps de Tindouf, et à élaborer une base de données et rapports en vue de mettre en lumière la situation de ces enfants. L'objectif est, selon les membres, de rassembler les bonnes volontés civiles autour d'une approche concertée et solidaire, en vue de faire cesser les violations graves des droits de l'enfance dans les camps de Tindouf.