«L'institution de l'Armée se hisse en tête de l'indice de confiance des jeunes 2022 avec un taux de 75% contre 17% de méfiance», selon les résultats présentés par l'Observatoire national du développement humain (ONDH). Les résultats d'une étude de terrain menée par l'ONDH, en coopération avec la Future Elite Foundation, ont conclu que des institutions souveraines non élues : l'Armée, la Sécurité nationale, la Gendarmerie royale et le Pouvoir judiciaire, jouissent d'une grande confiance parmi la jeunesse marocaine dans les régions du Nord du Royaume, par rapport à une faible confiance dans les institutions élues telles que le Parlement, le gouvernement et les partis politiques. Selon les résultats de l'indice de confiance des jeunes dans les institutions souveraines (non élues), l'institution de l'Armée est arrivée en première position avec un taux de confiance positif de 75% contre un taux négatif de 17%, suivie par l'institution de la Sûreté nationale en deuxième position avec un taux de confiance positif de 72% et un taux de confiance négatif de 27%. En troisième position viennent la Gendarmerie royale et la Justice, avec un taux de confiance de 61%, et enfin le ministère de l'Intérieur avec un taux de confiance de 51%, et une confiance négative de 39%. Quant à la confiance des jeunes dans les institutions élues et la société civile, les associations de la société civile ont enregistré un indice de confiance positif de 64% contre 30% négatif. En deuxième position, les médias marocains sont arrivés à un niveau de confiance positif de 42% contre 53% de confiance négative. Et en quatrième position, les groupes locaux ont un taux de confiance positif de 40%, contre 54% qui ne font pas confiance. Et le cinquième rang est revenu à l'Education publique avec un taux de confiance positif de 33%, contre un manque de confiance qui a atteint les limites de 66%, tandis qu'au sixième rang figure la Santé publique avec une confiance positive de 23% contre une confiance négative de 76%. Le Parlement s'est classé, lui, septième avec 21% de confiance positive contre 71% de confiance négative. En huitième place, ajoute l'étude, le gouvernement actuel a une confiance positive de 16%, contre une confiance négative de 80%. Enfin, les partis politiques ont gagné 15% de confiance positive contre 80% de confiance négative. L'étude a également inclus les institutions sociales, car elle a indiqué que la jeunesse marocaine fait toujours confiance à l'institution de la famille nucléaire à hauteur de 96%, contre juste 3% de confiance négative. La famille élargie arrive en deuxième position avec une confiance positive de 65% contre une confiance négative de 33%. Les amis occupent la troisième place avec une confiance positive de 62% contre une confiance négative de 36%, et enfin les voisins sont à la dernière place avec un indice de confiance positif de 41% et un taux de confiance négatif de 56%. Cette étude de terrain est venue, selon ses auteurs, mesurer et analyser le niveau de confiance des jeunes dans un ensemble d'institutions : sociales, souveraines, élues, organisations de la société civile et médias,... Elle a également tenté de mesurer l'étendue de la satisfaction des jeunes vis-à-vis de la situation politique, économique et des droits de l'Homme actuelle, et l'étendue de leur satisfaction par rapport aux programmes gouvernementaux ciblant les jeunes, tels que Intelaka, Awrach, Forsa, et les efforts de l'Etat pour lutter contre la corruption. Elle visait aussi à connaître la tendance et les attitudes des jeunes quant à leur représentation de l'avenir en termes de capacité du gouvernement à répondre à leurs besoins futurs, ainsi qu'à connaître leurs craintes face aux multiples variables que connaît le monde. L'étude, qui a été menée durant la période comprise entre le 15 octobre 2022 et le 31 janvier 2023, a concerné la zone géographique de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima. L'échantillon comprenait des jeunes âgés de 18 à 25 ans. Elle s'est appuyée sur les approches quantitatives et qualitatives. Dans la méthode quantitative, des questionnaires ont été menés auprès de 400 jeunes - hommes et femmes - répartis entre 53% d'hommes et 47% de femmes. Quant à l'approche qualitative, des entretiens individuels ont été menés auprès de 20 jeunes - hommes et femmes - et 5 focus groupes ont été réalisés. L'étude a tenu compte de l'approche genre en distinguant les différences entre hommes et femmes dans tous les aspects de la recherche. Elle a également présenté les résultats de la recherche en distinguant les femmes des hommes, ce qui est le cas lors de l'analyse et de la présentation des résultats et des recommandations. Il est à rappeler que d'après une enquête réalisée par le Baromètre arabe, les citoyens marocains font plus confiance à l'institution militaire et aux institutions sécuritaires qu'au gouvernement. En tout, 77% des Marocains interrogés ont «une grande ou une assez grande confiance dans les forces armées», précise le rapport, ajoutant que le niveau de confiance est «légèrement» en hausse parmi les citoyens les plus riches, les instruits et les «non amazighs». Environ 72% des Marocains font également confiance à la police, est-il encore précisé. Ce pourcentage est encore beaucoup plus élevé chez les personnes ayant une formation universitaire. En revanche, les Marocains font peu confiance au gouvernement. Moins de «quatre Marocains sur dix» font confiance au gouvernement, au parlement et au chef du gouvernement, révèle l'étude, qui a par ailleurs établi un lien entre cette baisse de confiance dans le gouvernement et le manque de confiance dans le «processus électoral en général». 39% des sondés estiment que les dernières élections législatives (de septembre 2021) «n'étaient pas libres et équitables». Seuls 20% ont déclaré avoir confiance dans les résultats des élections. «Les Marocains qui ne peuvent pas couvrir leurs dépenses sont environ deux fois plus susceptibles de dire que les élections n'ont pas été libres et équitables que les citoyens plus riches», note le rapport.
Rime TAYBOUTA
Santé publique : 44% des Marocains sont méfiants Le secteur public de la Santé au Maroc s'en sort mal. En effet, seulement 56% des Marocains lui font confiance, tandis que 44% restent méfiants. 79% des personnes interrogées ont affirmé, toutefois, avoir confiance dans le secteur privé de la Santé. Par ailleurs, la corruption reste le principal point critiqué par les Marocains. 95% d'entre eux estiment que ce fléau est très répandu et 44% ne sont pas satisfaits des efforts fournis par le gouvernement pour l'éradiquer. Il est à noter qu'il existe un grand écart entre les secteurs public et privé dans ce domaine, car le niveau de confiance envers le secteur privé est nettement plus élevé avec environ 79% de personnes satisfaites, dont 37% déclarent qu'elles font entièrement confiance à ces services.