Au cœur de Rome, le centre d'écoute hébergé au centre culturel Averroès est d'une utilité inestimable surtout pour des femmes qui ne maîtrisent pas la langue du pays. En détresse totale, ces dernières ont à leur disposition un numéro vert en arabe marocain qui, plus qu'une simple hotline, est une vraie bouée de sauvetage. En marge de sa visite en Italie pour participer à la Première Conférence Internationale du G8 sur la violence contre les femmes, tenue à Rome les 9 et 10 septembre 2009, Madame Nouzha SKALLI, Ministre du Développement Social, de la Famille et de la Solidarité a rendu visite au centre socio-culturel marocain Averroes (Ibnou Rochd). Situé au cœur du centre historique de Rome, à deux pas du Colisée, le centre Averroes assure aussi bien l'écoute, le suivi psychologique que l'orientation juridique des femmes marocaines victimes de violence conjugale, grâce à un staff de marocains et marocaines dirigé par la députée italienne, d'origine marocaine, Souad Sbai. Ce centre pour femmes violentées est d'une utilité inestimable lorsque l'on sait qu'il cible des femmes qui ne maîtrisent pas la langue du pays. Ces dernières ont à leur disposition un numéro vert en arabe dialectal qui, plus qu'une simple hotline, est une bouée de sauvetage pour des femmes en détresse totale. Les responsables du centre d'écoute expliquent que «les manifestations de violence conjugale qu'ils ont à traiter sont variées. Néanmoins, l'interdiction de sortir et l'emprisonnement dans le domicile conjugal constituent la forme qui vient en tête des violences recensées». En effet, selon des témoignages, les époux enferment leurs épouses dans la maison les empêchant ainsi d'avoir tout contact avec la société italienne sous prétexte de leur éviter les influences occidentales. Ce qui a pour résultat une méconnaissance absolue de la langue ou de la culture du pays d'accueil, encore moins de leurs droits. Cette double ignorance prive les femmes victimes de violence du simple droit de dénoncer l'injustice d'où le grand intérêt du centre Ibnou Rochd. «C'est pour les garder sous contrôle que ces époux auteurs de violence enferment leurs femmes dans le domicile conjugal…pour mieux les soumettre», expliquent les animateurs. Les autres formes de violence recensées sont l'enlèvement des enfants, le vol du permis de séjour et des pièces d'identité dont le passeport notamment, et d'autres violences physiques et psychologiques (coups de toutes sortes, immolation, harcèlement moral, etc). «La Moudawana est la solution». Pour les personnes rencontrées dans le centre Ibnou Rochd, le nouveau Code de la Famille constitue l'issue face aux blocages que connaît la vie de couples marocains en Italie. «Dans plusieurs cas, la Moudawana donne aux femmes des droits qui vont au-delà de ce que garantit la loi italienne», affirme un responsable au centre. «Aujourd'hui, pour régler de façon rapide les différends, on passe par les tribunaux marocains, alors qu'auparavant, c'était l'inverse», constate-t-il.